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En Libye, un groupe pro-Haftar appelle à bloquer les exportations pétrolières

EXPRESS

En Libye, un groupe pro-Haftar appelle à bloquer les exportations pétrolières

Un groupe proche du maréchal Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye, a appelé à bloquer les exportations pétrolières du pays pour protester contre l’intervention turque dans le conflit, entraînant vendredi une réaction inquiète de la Compagnie nationale de pétrole (NOC).

La NOC a dénoncé des outils de pression « pour des négociations politiques » à deux jours de la tenue d’une conférence internationale à Berlin visant à relancer un processus de paix en Libye.

Le maréchal Haftar a lancé en avril 2019 une offensive pour s’emparer de la capitale Tripoli, où siège le Gouvernement d’union nationale (GNA). Après des mois de combats, qui ont fait plus de 2.000 morts, un cessez-le-feu est en vigueur depuis dimanche mais il est fragile et les Européens craignent une internationalisation du conflit, avec notamment l’implication de la Turquie qui a annoncé l’envoi de soldats en soutien au GNA.

Un groupe proche du maréchal Haftar, le M.NLA, a fustigé sur Twitter « les mercenaires terroristes du (président turc Recep Tayyip) Erdogan ». « Le Croissant pétrolier sera fermé », assure-t-il, en référence à une région du nord-est du pays d’où est exportée la majorité du pétrole libyen et que les pro-Haftar contrôlent depuis 2016. Le groupe appelle aussi à la fermeture du gazoduc de Mellita (ouest) ainsi que les gazoduc de Brega et Misrata, « immédiatement ».

Pro-Haftar, le doyen d’une influente tribu de l’est du pays, les Zouaya, a indiqué à l’AFP que bloquer les exportations permettrait d' »assécher les sources de financement du terrorisme avec des revenus pétroliers ».

Pour Haftar, son offensive sur Tripoli vise à débarrasser la capitale des « terroristes », en référence à ses rivaux du GNA.

Dans un communiqué, le patron de la NOC, Moustafa Sanalla, a « fermement condamné les appels au blocus des ports pétroliers ». Rappelant que le secteur du pétrole et du gaz est « vital » pour l’économique libyenne, il a indiqué que les installations pétrolières ne devaient pas être des outils de pression « pour des négociations politiques ». « L’arrêt des exportations (…) aura des effets graves », a mis en garde M. Sanalla. « Nous serons confrontés à l’effondrement du taux de change, à une augmentation forte et insoutenable du déficit national, au départ de sous-traitants étrangers et à la perte de la production future ».

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos avec de nombreux groupes armés, et avec ces dernières années deux pouvoirs qui s’opposent. Une conférence internationale est prévue dimanche à Berlin visant à mettre fin aux divisions internationales et aux ingérences étrangères en Libye. Outre les acteurs libyens et l’ONU, y participeront les pays qui soutiennent l’un des deux camps comme la Russie qui est proche de Haftar, ou sont impliqués d’une manière ou d’une autre dans le processus de paix.

Auteur
AFP

 




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