Qui ne connaît pas Amir DZ, cet influenceur antirégime qui anime un site populaire sur TikTok après YouTube et Facebook, distillant des informations sensibles et affichant des positions anti pouvoir depuis les heures de gloire du mouvement citoyen ?
Selon une info RTL, le 29 avril 2024, Amir Boukhors se fait kidnapper dans le Val-de-Marne par des individus, munis de faux brassards de la police française. Ils le menottent et l’emmènent en voiture avant de s’arrêter dans la nuit. “Ils me disent d’abord qu’un responsable algérien veut me parler, que c’est pour cela qu’ils m’emmènent. Puis ils me disent que le plan a changé”, raconte le concerné au Parisien dans son édition de ce jeudi.
Le blogueur est séquestré dans une petite pièce avant de tomber dans les vapes. Il assure avoir été drogué. À son réveil le lendemain, on lui parle en français, en arabe, des demandes qui n’ont ni queue ni tête selon lui. Et on finit par le libérer la nuit suivante tout seul dans une forêt, sans plus d’explications.
« Quel était le projet exact ? Était-ce de le déplacer d’un endroit à un autre ? Était-ce simplement de l’intimider ? Était-ce une volonté de le tuer ? Ça, il faut espérer que l’enquête permettra de révéler quelle était la finalité. Cependant, le seul mobile, il est du côté d’Alger. Pour moi, ça ne fait aucun doute », déclare son avocat, maître Éric Plouvier.
L’ombre du pouvoir plane cette sombre affaire d’enlèvement. Selon les informations de RTL, confirmant le Parisien, au moins quatre personnes ont été placées en garde à vue mardi 8 avril, soupçonnées d’avoir kidnappé Amir DZ. Quatre personnes ont été arrêtées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). L’un d’eux a été déjà entendu en décembre et mise en examen dans une affaire du ministère. Il aurait recruté un fonctionnaire exerçant au ministère français de l’Économie et des Finances.
Amir Boukhors fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt en Algérie, mais la France a toujours refusé son extradition car doutant de l’indépendance de la justice algérienne. Qui est derrière cet enlèvement ? Pour quel objectif ? Pourquoi les auteurs de cette opération ont changé d’avis ? Les gardes à vue à la DGSI permettront peut-être d’en savoir plus. Elles peuvent durer jusqu’à samedi.
Ainsi, après l’affaire Hichem Aboud qui avait été enlevé en Espagne quasiment dans les mêmes conditions, l’affaire Amir DZ vient rappeler qu’il ne fait pas bon de critiquer le régime.
Kacem Madani