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Entre une poignée d’abeilles et un sac de mouches !

Abeilles

Abeilles, l'exemple par le travail. Image par PollyDot de Pixabay

Dans une économie où l’inefficacité est omniprésente, une question se pose : faut-il se contenter d’une lourde bureaucratie nourrie par des rentes, ou se tourner vers un modèle plus agile, où la coopération et l’effort collectif sont les moteurs de la croissance ? C’est ici que la métaphore d’une poignée d’abeilles face à un sac de mouches, dans laquelle se glisse le poison de la mouche tsé-tsé, trouve tout son sens.

Les abeilles, par leur travail incessant et structuré, sont l’incarnation du modèle idéal : un système productif où chaque acteur joue un rôle défini et contribue à la création de richesse. Dans un monde économique où la rentabilité est synonyme d’initiative et d’agilité, une poignée d’abeilles représente ce qu’il y a de plus précieux : la capacité à travailler ensemble, à créer, à innover. Les abeilles produisent du miel, un produit de valeur, et symbolisent un modèle économique fondé sur la production réelle, la coopération et la transparence.

Mais dans une économie rentière, autoritaire et bureaucratique, ce modèle semble trop souvent éclipsé par des structures qui privilégient l’accumulation passive de richesses, au détriment de la création. Cela nous amène à un deuxième acteur dans cette métaphore : le sac de mouches.

Le sac de mouches est un symbole de dispersion, d’agitation inutile et d’absence de productivité réelle. Dans une économie autoritaire et bureaucratique, les structures administratives se multiplient, se chevauchent et s’alourdissent, générant un fatras de règles et de formalismes. Loin de servir les besoins des citoyens ou de stimuler la croissance, ces « mouches » ne font qu’agiter l’air sans jamais produire de richesse.

Elles consomment des ressources publiques, souvent détournées, dans une danse stérile de documents, de réunions inutiles et de décisions prises par des acteurs cooptés, souvent corrompus.

C’est ici que la corruption, le charlatanisme et la cooptation trouvent leur place. Ils sont comme les mouches qui, bien qu’elles bougent et se multiplient, n’ajoutent aucune valeur, ne font qu’assombrir l’atmosphère d’une société où l’improductivité devient la norme. Le sac de mouches est un miroir des économies rentières, où la bureaucratie devient un fardeau, nourrie par des budgets pléthoriques et une administration pléthorique, avec peu de résultats tangibles à la clé.

Mais entre ces deux mondes – celui des abeilles et celui des mouches – se trouve la mouche tsé-tsé, un parasite qui, loin de créer, détruit. Dans notre métaphore, elle incarne le poison de la bureaucratie corrompue et autoritaire.

Comme la mouche tsé-tsé qui transmet la maladie du sommeil, ce modèle administratif empoisonne l’économie et paralyse l’initiative. En perturbant l’équilibre et en sapant les fondements de l’efficacité, la mouche tsé-tsé transforme l’agitation en stagnation.

Le poison de cette mouche tsé-tsé est insidieux : elle se cache dans les recoins d’un système qui prétend gérer mais qui, en réalité, consomme sans jamais produire. Ses effets sont durables : elle crée un environnement où la corruption et l’incompétence prospèrent, où les réseaux de cooptation dominent, et où les élites détournent les ressources à leur profit, tout en laissant les citoyens se débattre dans une économie en déclin.

Que faire face à cette situation ? Si les mouches représentent l’inefficacité et la corruption, les abeilles nous montrent la voie. Le changement n’est pas impossible, mais il nécessite un rééquilibrage profond. Il s’agit de réorienter l’économie vers un modèle fondé sur la coopération, l’effort collectif, et l’innovation.

En réduisant les structures bureaucratiques et en éliminant les parasites de la rentabilité économique, il est possible de retrouver une forme de productivité saine.

Il est urgent de tuer le poison de la mouche tsé-tsé en créant des espaces où l’action collective peut prendre forme. Cela passe par un assainissement des institutions, la transparence des processus et la création d’un environnement où les acteurs économiques, loin de se nourrir du système, contribuent activement à la création de richesse.

Dans un monde où l’économie rentière, bureaucratique et autoritaire semble dominer, le contraste entre une poignée d’abeilles et un sac de mouches, avec le poison de la mouche tsé-tsé, nous invite à réfléchir sur le véritable coût de l’inefficacité. La solution réside dans la réorganisation de notre modèle économique, en revenant à une approche basée sur l’action collective et la productivité réelle.

Car, à long terme, il vaut toujours mieux une poignée d’abeilles bien organisées qu’un sac de mouches agitées, et encore moins un poison qui paralyse tout progrès.

Cette chronique explore l’analogie entre l’efficacité du travail collectif et l’agitation stérile, tout en soulignant l’impact négatif d’une bureaucratie corrompue et autoritaire sur l’économie. Elle invite à repenser les modèles de gouvernance pour favoriser une économie plus productive et juste.

Dr A. Boumezrag

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