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Est-ce dans ce monde-là où nous voulons survivre ? (VI)  

Grand Angle

Est-ce dans ce monde-là où nous voulons survivre ? (VI)  

Au stade de la survie, le choix ne se pose plus. Il faut ramper ou crever. C’est sans doute pour nous consoler que les contes anciens et les fables hollywoodiennes offrent le triomphe au gentil alors que la réalité lui préfère le méchant. Et à l’ère numérique, ce dernier n’a plus besoin de porter le masque.  Ce manque d’hypocrisie rend sa victoire plus terrifiante.

Le dégoût et l’ennui ne seront que plus prégnants et l’acharnement des  médias à nous en guérir plus obstinant. Probablement, la réponse est en nous, mais la certitude d’un déjà trop tard et la sensation d’une culpabilité partagée brisent l’élan. Le trou est abyssal et il est plus facile de le creuser en fantasmant  sur une trouée salutaire que de dépenser ses dernières forces pour un impossible remonté. En cet été 2018 pas comme les autres, tout sue l’indifférence triomphante et la survivance piégée. Le chapelet des petits écrans papotent sur le zombisme, le terrorisme, l’islamisme, le féminisme, l’élitisme, le jeunisme, le socialisme, le capitalisme, le harkisme, le je-m’enfoutisme, l’impérialisme, le populisme, l’humanisme, le despotisme  et tous les « ismes » pendant que la maison se calcine en cernant son contenu.

Il y a ceux qui se jettent par la lucarne du grenier et ceux qui chantonnent à la porte de la cave  « tout va très bien madame la marquise ». Entre les deux, le reste du  troupeau empêtré dans l’infernale toile d’araignée et hésitant entre le suicidé et le bouffon. «  Il y a deux sortes de bergers : ceux qui s’intéressent aux gigots et ceux qui s’intéressent à la laine, aucun d’eux ne s’intéresse aux moutons, »  disait Sartre. Mais seuls les derniers nous donnent les premiers. Il faut donc s’y intéresser le temps de les remplacer eux aussi par des robots. Si on peut croire qu’une intelligence naturelle, qui a mené le monde là où il est, est capable de créer une intelligence artificielle. Si on arrive à se convaincre que 2018 est une année normale pour une civilisation qui se dit informatisée. Et c’est justement grâce à cette information « acquise » à tous qu’on découvre que la laine du mouton est plus précieuse que son gigot. Des études se sont penchées sur  la meilleure matière pour couvrir un fauteuil de pilote. C’est important que le corps du conducteur d’avion soit nourri avec 0 % de poison et oxygéné au même % de toxine.

On n’a pas trouvé mieux que la peau du mouton. Cette peau si encombrante que les Algériens, entassés dans leur immeuble lilliputien et se marchant sur les pieds en râlant, jettent à la poubelle le jour de la fête du Sacrifice. En cette occasion et contrairement à leur habitude, les autorités se sont mises, depuis quelque temps, à en nettoyer les rues gratuitement et avec pas mal d’efficacité. C’est une bonne initiative, mais on se demande où vont, le reste de l’année,  la peau et la laine de cet animal dont la viande se retrouve, généralement, dans la chorba et le couscous le jour de paie et des mariages ? Au moment où on parle de plus en plus de la matière cancérigène des habits, des souliers, des tabliers, des couvertures, des tapis, des matelas etc. Ce n’est pas bête de se sacrifier pour un pull en laine afin que le bébé puisque s’endormir sans danger, cotiser pour que le papy diabétique puisse jouir de sandales en cuir. Et s’il prenait au nostalgique l’envie de la douce blancheur du tapis de ce ruminant, il n’a aucune chance de le trouver au souk, ni au centre commercial. Il faudra qu’il aille en Europe débourser au moins 2 fois le montant du change officiel pour l’acquérir. Et on s’étonne que les Algériens reviennent avec trop de bagages de l’étranger. C’est la faute au cancer et aux vrais-faux lanceurs d’alerte.

A défaut de compter sur un système de santé fiable et accessible à tous, ils essayent le traitement maison. Chercher ailleurs ce qui n’existe plus au bled : la  laine, le cuir, le sucre naturel, le sel marin, les épices et le café non trafiqués, un pot de miel pur, un jouet contrôlé, un livre pour décompresser, un médicament plus certifié et cetera. Mauvais moment, quand le visa est plus difficile à obtenir qu’une place dans la barque des clandestins.

Mauvais temps, quand la pension-retraite est menacée de diminuer ou de disparaître : « Le Spectre de la Faillite ! En déclarant que sans l’intervention de l’Etat, les retraités n’auraient pas pu être payés les deux derniers mois, le Ministre du Travail et de l’Emploi reconnaît l’impasse financière dans laquelle se trouve la Caisse nationale des retraites (CBR)(1) ».  C’est pour avoir été incapables de nous intéresser à de telles « futilités » comme la peau d’un mammifère, que le simple prix du baril de pétrole peut nous rayer de la carte. Doit-on maudire la race, le continent, la religion ou  les caïds qui passent et repassent en se clonant ? D’après James Watson, prix Nobel de médecine (1962) pour ses travaux concernant la double structure de l’ADN, les Noirs sont moins intelligents que les Blancs. Ce grand biologiste généticien s’explique : « …les politiques d’aide à l’Afrique noire ne peuvent pas fonctionner, car elles reposent sur l’idée que les Noirs sont aussi intelligents que nous, or toutes les données prouvent le contraire. » (2)

Un Père qui ne marche pas !

Dans un monde où on ne peut rien faire sans argent et tout faire avec, la réalité lui donne raison.  N’étant ni politicien, ni économiste, personne ne lui a parlé de l’autre monde, celui des détails où se nichent le diable et ses potes. Notamment,  à l’ère où l’argent qui sort de l’Afrique maudite vers l’Occident béni est 2 fois supérieur à l’aumône de ce dernier.

Qu’aurait dit ce déchiffreur d’ADN  sur le QI des Algériens dont la couleur de peau vacille entre le noir et le blanc. Immense pays aux fabuleuses réserves terriennes et souterraines, l’un des rares avec l’Afrique du Sud à avoir hérité d’un impressionnant legs colonial : ponts, hôpitaux, routes, ports, aérodromes etc. Souvenons-nous de notre premier « lanceur d’alerte » : « M. Brahimi vient de révéler à l’Algérie médusée que le montant des pots-de-vin touchés par les fonctionnaires de l’Etat algérien pour la signature de contrats avec des firmes étrangères avoisine les 26 milliards de dollars, c’est-à-dire largement plus que notre dette extérieure. M. Brahimi doit savoir de quoi il parle puisqu’il a été Premier ministre…, il y a tout juste quelques années…de deux choses l’une : ou M. Brahimi , quand il était en poste, ignorait ces malversations et alors, quel piètre chef du gouvernement, il était… ; ou M. Brahimi ne l’ignorait pas et, par conséquent, il y a de la complicité dans l’air !…Une dernière remarque sur cette affaire assez écœurante : il est difficile, pour les Algériens, d’admettre que les autres hauts fonctionnaires de l’Etat, présents ou passés, n’aient pas été au courant…Ils se demanderont même ce que faisaient , entre-temps, nos services de sécurité, par ailleurs si prompts à retirer des passeports, à emprisonner ou à ficher les citoyens qui leur « déplaisent »… » (3)

Plus de 28 ans plus tard, les fonctionnaires voleurs concernés  se sont « auto-punis » en s’expatriant avec leur smala, certains sont encore là, à fortifier les banques suisses qui, d’après Tillion,  sont à l’origine du massacre du 8 mai 1945 (4).

Il y a bien un Premier ministre, mais il ne fait aucune confidence de ce genre à la populace  qui s’efforce de se convaincre qu’il est assez intelligent pour être nommé par un Père qui ne marche pas, ne parle pas, mais écrit des messages quand tout le monde dort.

Des zéros sans virgule se sont ajoutés aux 20 milliards évaporés et les services de sécurité toujours  prompts à retirer, à emprisonner et à ficher ceux qui « déplaisent ». Seule consolation, on ne parle plus de la dette de l’Algérie vis-à-vis du FMI, mais de  celle des Algériens vis-à-vis de la Régence et d’Allah. S’ils ne sont pas sous la rahma de l’une, ils sont sous celle de l’Autre. Ils ont eu la totale rien ne leur a manqué : du rapt des bijoux des femmes et de leur codage à la castration cérébrale des hommes qui expliquent la série des épidémies nourries aux  forces d’inertie. Des intoxications alimentaires à la plus honteuse des maladies qui se traduit par « le caca m’a tué » : le choléra. Pas besoin de s’étaler. Pas besoin de dénoncer. Pas besoin de conseiller plus que ne l’ont fait le président de l’Ordre des médecins et le directeur de l’Institut Pasteur : «Il faut se laver les mains ». En cas où on oublie de le faire en sortant des chiottes.  

Philippe Jandrok,  inquiet sur le sort des orphelins que sont devenus les Algériens, offre gratuitement  sur Youtube la recette contre la déshydratation mortelle de ce mal. (1/4 c à c de sel, ½ c à c de bicarbonate de soude ( au secours il est en train de disparaître)  et 2, 5 c à s de sucre dans un litre d’eau bouillie durant 10 mn.) Il s’étonne que les pilleurs multimilliardaires des richesses de l’Afrique ne puissent pas assurer aux natifs le minimum vital : de l’eau potable.  De l’eau qu’ils ne fabriquent pas, qu’ils ne ramènent pas avec eux, mais qu’ils préfèrent, sur place, la voler ou la polluer. De l’eau potable, condition nécessaire et suffisante pour éradiquer cette maladie basique. Dans un passé oublié, elle fut stoppée  en France par l’eau de javel et en l’Angleterre avec du sable. Si on élimine la malédiction divine, tout pousse à croire qu’il y a consensus tacite entre dictateurs locaux et exploiteurs étrangers pour éradiquer la vie sur ce continent.

C’est intéressant de constater que déchu de tous ses honneurs,  Watson a été récupéré par la Chine, premier partenaire économique de l’Afrique. Ce grand spécialiste de l’ADN  est bien placé pour étudier la relation entre la couleur de peau et le QI. Et c’est un milliardaire russe, d’origine asiatique,  qui a acheté son prix Nobel pour le lui réoffrir. À l’ADN, nous sommes tous tenus. Il ne reste aux plus menacés que la prière et le mirage du verre à moitié plein. En se disant que mourir du choléra c’est mieux que du cancer, de la charcuterie du diabète  ou d’un crâne fracassé contre les murs d’un asile.

Mais mourir poignardé pour le prix d’un parking équivalent à 5 ou 10 baguettes de pain,  n’a aucun sens. Il fallait s’attendre au pire quand les autorités annoncent la gratuité des plages au moment où le petit « dealer » du parking, du sable et du soleil empochent par jour l’équivalent du Smig et  par mois, le salaire d’un député. On comprend que certains voyous sont capables de marcher sur le corps de leur mère pour sauver la poule aux œufs d’or. Dans un Etat normal, on aurait sévi tout de suite. Du temps où le petit délinquant ne pouvait espérer, au maximum, le gain d’un paquet de cigarettes par jour. Il ne reste, pour refroidir les nerfs, qu’à se convertir à la philosophie  bouddhiste comme certains Occidentaux éveillés.

C’est  l’OMS (l’Organisation mondiale de la santé), sans rire et sans honte,  qui l’affirme : la dépression (folie) est la maladie du 21e siècle. Fantasmer sur un ailleurs, pour l’Algérien lambda, est devenu quasi impossible et bizarrement moins attrayant puisque  la survie se pose partout avec la variance du degré. Jacques Attali, le Zbig de l’Elysée qui se vante d’avoir fait Macron et de connaître le prochain Président de la République , écrit  : «Partout dans le monde , développé ou pas, Anglo-saxon ou pas, Français ou pas, ceux qui disposent d’un capital culturel et financier sont maintenant assez nombreux pour vivre entre eux, et penser pouvoir diriger le monde selon leurs valeurs, leurs codes ; et dans leur seul intérêt. Aux autres de s’adapter ou de se faire oublier. Pire encore, dans cette hyperclasse, règnent quelques maîtres, dont les autres membres de la classe ne sont que les valets, les courtisans, les idéologues, ou les pâles imitateurs. Ces chanceux, ou méritants, sont mis en avant, sans vouloir en général admettre qu’ils ne sont qu’un alibi dérisoire, légitimant le pouvoir d’un groupe qui ne les considérera jamais que comme des parvenus. L’hyperclasse a tort…En réalité, elle ne dirige qu’elle-même.

Comme un tétraplégique, qui ne commande qu’à son esprit et pas au reste du corps…les peuples, conscients du suicide auquel les conduisent de telles pratiques, n’obéiront plus à ces hyperclasses. Ils refuseront la négation de l’avenir que cela suppose. Ils se révolteront, comme ils le pourront, quand ils le pourront ; plus vite dans les démocraties que dans les dictatures.

Au « dégagisme soft », qu’on a connu partout dans le monde dans ces dernières années, succédera un « dégagisme hard », dont les triomphants maîtres de la technologie et de la finance, et leurs valets idéologiques et politiques, seront les premières victimes. »(5)

On l’a compris, l’auteur n’est pas un maître, c’est au plus un méritant refusant d’être victime du peuple. Avec son hyperintelligence, il n’a pas constaté que les peuples ont disparu y compris  dans la République. Du temps du Général de Gaulle, son compatriote, Bernanos , voyait déjà la foule dans le peuple des démocraties. En précisant que la réforme des institutions vient trop tard lorsque la déception des peuples est devenue irréparable, lorsque le cœur des peuples est brisé. (6)Ce vocabulaire est dépassé à l’ère où la chimie a fini par atrophier le cœur et les ondes,  d’irradier la cervelle.

Qui croit encore au miracle de la réforme à part un Ministre de l’Education en Algérie ? Un prisonnier qui compte fuir sa cellule sait comment arracher la chaîne. Il ne débute pas de zéro. C’est plus compliqué dans un bled où il n’y a ni saint-patron, ni géniteur. Ce vide n’a échappé ni à un Ferhat Abbas, ni à un Boumediene. Le premier en parlant d’esprit tribal, le second en envahissant Alger avec ses chars avec l’assurance d’un dieu. Si c’est à l’ONU que l’indépendance de l’Algérie a été acquise (7), Ferhat Abbas était l’indigène qu’il fallait. Il avait tout, sauf  la blondeur des cheveux et le bleu du regard pour affronter les grands de la race supérieure. Par contre, Boumediene demeure un mystère plus compliqué que celui de son compère Benbella. Comme les Africains envers Bill Gates, on ne sait pas si on doit le bénir ou le maudire. Heureusement qu’il n’a pas connu la fin d’un Saddam qui perd de son aura quand un John Perkins nous révèle qu’il a été, comme Ben Laden, un agent de la CIA avant d’être le maître de Bagdad (8). Ce n’est pas pour la chasse à la gazelle ou une ballade sur le chameau que le désert irakien, comme l’algérien, a séduit F.D. Roosevelt  qui rassurait ainsi ses concitoyens : « La seule chose que nous ayons à craindre, c’est la crainte elle-même.»

Assassins, brigands,  voleurs (9) c’est ainsi que le juriste Spooner traitait les Pères fondateurs . Qu’aurait-il dit de ce Roosevelt,  qui a fait sortir la Nation du système monétaire basé sur l’or ? Après ce dictateur US, le pire est devenu planétaire. Perkins,  Yankee se définissant comme un ex financier assassin, explique la méthode de l’Ogre Sam pour attraper sa proie: Premièrement, on envoie  les financiers assassins, s’ils échouent, c’est au tour des chacals. Si ces derniers ne font pas le boulot, c’est à l’armée d’intervenir. Traduction : le pays ciblé doit  accepter des prêts pour de gros travaux « bidons » impossibles à rembourser. Grosso modo, des subprimes. Si cela ne marche pas, c’est au tour des chacals, des spécialistes dans les coups d’Etat et les assassinats. En dernier, les bombardements.  En parlant de l’Irak, l’auteur précise que Saddam connaissait la « chanson » tout en s’obstinant à se débarrasser du dollar. S’il s’était montré plus souple, il serait toujours sur son trône. Il représentait l’homme fort qu’affectionnent les planificateurs étasuniens.

En Algérie, on connaît ces éléphants blancs notamment du trio des révolutions.  Ces constructions  donquichotiennes qui ont enrichi la sous-traitance européenne surtout française et inauguré l’ère  des généraux milliardaires. Pendant que les micros officiels chantaient le miracle au troupeau en fustigeant la jalousie de Bliss et menaçant la  main invisible. On comprend pourquoi un 5eme mandat laisse indifférent à l’exception de ceux qui ont les clés de la Régence. On ne sait pas si un pauvre qui s’enrichit est plus compétent et moins corrompu qu’un riche qui s’enrichit. Il faut remarquer que Jacques Attali utilise le mot hyperclasse au singulier pas au pluriel. Ce qui démontre que les conflits, avec le risque d’une 3e guerre mondiale, qui se nouent et se dénouent   par écran interposé, ne sont qu’un leurre. Des acteurs qui jouent au méchant/ gentil dans la réalité du spectateur et du bouc émissaire. Eteindre, quitte à passer pour un fou ou un criminel passible de la peine capitale ou pour les âmes sensibles, à la perpétuité : «Le Protocole n°13 de la EDH (Cour européenne des droits de l’homme) stipule que «  la peine de mort est abolie. Nul ne peut être condamné à une telle peine, ni exécuté… Aucune dérogation n’est autorisée. Aucune réserve n’est admise ».Pour sa part, la Commission  a rappelé à diverses reprises que « l’abolition de la peine de mort est une condition et un préalable pour rejoindre l’Union européenne. » Cet absolutisme des bons sentiments offre un contraste frappant avec ce qui se passe en cas de guerre, en matière d’avortement, pour le recours à l’euthanasie, pour la mort de nombreuses personnes faute de budget et de structures permettant de les sauver… et dans de nombreuses circonstances de la vie civile.

Beaucoup d’êtres humains sont, de facto, condamnés à mort parce que la guerre propre est  impossible ou parce que les budgets qui permettraient de sauver des vies menacées sont insuffisants. Un vif contraste existe entre les sommes colossales qui sont dépensées pour faire vivre un criminel derrière les barreaux au lieu de l’envoyer « dans un monde meilleur » et la parcimonie, pour ne pas dire la ladrerie , dont nous faisons preuve pour offrir à une femme enceinte en détresse une autre solution que l’IVG ou pour développer les traitements qui offriraient un espoir à des adolescents atteints d’une maladie neurologique actuellement incurable… »(10)

De la même source on apprend qu’en France, dans les quartiers de haute sécurité, l’Etat dépense pas moins de 200 euros par jour  pour chaque dangereux criminel sans compter la pression faite sur les gardiens…Sans compter le risque de ceux qu’on libère après quelques années (puisque la perpétuité n’existe plus)et qui récidivent  une fois à l’air libre. Concernant la France, on estime à 200 000/an le nombre d’avortements. Et aucun spécialiste en la matière, sauf s’il est payé pour, ne peut certifier aux femmes « en détresse » qu’il n’existe aucun lien entre la pilule et le cancer du sein.  Etrange monde qui encense, sous couvert d’humanisme, une justice pour protéger le coupable et obliger la victime à l’amnésie. En Algérie, les émirs repentis ont eu droit au tapis rouge et les patriotes aux bâtons de la police. Quand on appartient à l’hyperclasse , on s’épaule, on se copie, on se prête les conseillers , les espions comme les tireurs d’élite.

Apparemment, il y a unanimité  sur l’utilité de préserver les terroristes, les psychopathes, les violeurs et meurtriers d’enfants. En Tunisie, sous le règne de Marzouki,  la Confrérie est allée en prison, pas dans une mosquée, ni une université encore moins chez l’armée, pour recruter les combattants afin de les envoyer « libérer » la Syrie. Il leur fallait de vraies têtes brûlées dignes d’un film de guerre US. Et le Qatar, confondant la Syrie avec la France,  propose en vain 100 millions de dollars de pot-de-vin au Ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, pour qu’il démissionne et rejoigne l’«axe du bien » (11).  « Au début des années 1990, le Pentagone décide d’incorporer les islamistes, qui jusque-là dépendaient de la seule CIA, dans ses activités. C’est l’opération Gladio B, en référence aux services secrets de l’OTAN en Europe (Gladio A)(12) .

Durant une décennie, tous les chefs islamistes,  y compris Oussama Ben Laden et Ayman Al- Zawahiri, se déplacent à bord des avions de l’US Air Force. Le Royaume-Uni, la Turquie et l’Azerbaïdjan  participent à cette opération …les islamistes, qui jusqu’ici étaient des combattants de l’ombre, sont « publiquement » intégrés aux forces de l’OTAN…En 1993, Charles, le prince de Galles, place l’Oxford Centre for Islamic Studies sous son patronage, tandis que le chef  des services secrets saoudiens, le prince Turki, en prend la direction. » (13) Il est loin le temps où le prince Charles, distrayait les Britanniques, en parlant aux plantes. De nos jours, il y a la traite des fillettes blanches dans les quartiers sombres de Londres, Sherlock Holmes est mort et la vieille Europe, phare des droits de l’Homme, intègre dans son budget et en le déclarant, l’argent de la drogue et de la prostitution.  Que dire d’un monde arabo-musulman qui s’enflamme pour un Coran déchiré, des caricatures blasphématoires, pour un banal roman…quand on sait que sa moyenne concernant la  lecture ne dépasse pas le ¼ d’une page par an.

Ce monde qui reste zen quand il entend un Karadaoui, porte-parole des sunnites, affirmer à Al Jazeera  qu’il ne resterait aucun musulman s’il n’existait pas la peine de mort pour l’apostat. Zen aux déclarations  du prince héritier sur le rôle des Serviteurs des Lieux Saints dans la réislamisation de l’Oumma afin de plaire aux amis yankees.  

Que dire quand  ce prochain « pape » de l’Islam  lance au forum de Ryad le projet à 500 milliards de dollars pour la ville futuriste où  les humanoïdes seraient plus nombreux que les humains. Quand l’Arabie saoudite est fière d’être le premier pays à offrir la  nationalité à une femme-robot, la charmante et non voilée Sofia. (14) Si Allah est mort, il doit se retourner dans la tombe jusqu’à la fin des humains.   Est-ce dans ce monde-là que nous voulons survivre ? Et le sage indien de prédire que l’homme blanc ne va pas s’apercevoir que le billet ne se mange pas qu’après avoir aspiré la dernière goutte de l’or noir. Ce qui explique qu’il fallait un drone pour filmer les dernières  tribus primitives s’enfonçant dans l’enfer vert de la jungle amazonienne pour échapper à celui de la civilisation numérique. Le neuroscientifique, Boissier, parle du cerveau humain en affirmant qu’à peine 5 % des idées sont mises en lumière, 25 % sont dans le flou et pour 70 %, c’est le trou noir.(15) C’est rassurant de savoir  que les maîtres, sortis de la même usine céleste que nous, sont loin d’avoir la maitrise sur leur matière grise et question intelligence artificielle il n’y a pas de quoi pavoiser avec ¾ de handicap. Bon courage pour déchiffrer les 100 milliards de neurones servies par 5000 milliards de cellules. L’expert ajoute que le stockage des données d’un cerveau d’une souris,  1/100 la longueur d’un cheveu humain, nécessite 25000 films à haute définition. Et trois hangars d’Airbus 380 pour celui d’un rat.

L’hyperclasse chante l’intelligence artificielle comme elle l’a faite pour la conquête de l’espace. Si elle avait été capable de quitter la planète, elle l’aurait fait.  Le fait que tous les caméras et les satellites sont dirigés dans le mauvais sens en disent suffisamment long sur leur obsession à saboter, en à peine 2 siècles, ce que la nature a mis des millions d’années à fabriquer… On a demandé conseil à un économiste, ex banquier,  il a répliqué à peu près : « Ne me demandez pas ce que vous devez faire demain, mais demandez-vous plutôt ce que vous voulez éviter aujourd’hui. » Eviter tout de suite de tomber malade, d’enterrer un enfant, un conjoint, un ami, perdre un boulot, être écrasé par une voiture, être victime d’un attentat, moisir dans une prison pour avoir déplu et cetera.  À chacun sa peur et sa capacité de triompher d’elle. Précisons que l’ex-banquier parle à des Français soucieux de ne pas perdre le peu d’euros qu’ils possèdent sous le règne de Macron.

Les Algériens n’ont pas la même préoccupation quand le flux du Web permet leur connexion. Ils sont encore au stade primaire des recettes de cuisine, de la sorcellerie, de la drague, de maudire/ bénir le FLN, le frère ou le voisin quand ce n’est pas le genre tout court, de faire de la pub pour la camelote chinoise ou autres, quémander la baraka d’un cheikh oriental pour une place au Paradis ou celle d’un expert en immigration. Et quant à ceux qui ne se retrouvent pas dans cette liste, ils sont dans celle des suspects… (suite)

M.M.

Notes

(1)- La Une d’El Watan ( 02/ 07/2018)

(2)- Science & Techno (The Independent) 17/10/ 2007

(3)- Chroniques de l’Algérie Amère 1985-2011 (Anouar Benmalek)

(4)- Les Ennemis Complémentaires ( Germaine Tillion)

(5)- La Société Tétraplégique ( site officiel d’Attali 28/05/2018)

(6) – Les Grands Cimetières sous la lune ( Georges Bernanos)

(7) – L’Arme secrète du FLN (Matthew Connelly)

(8)- Les Confessions d’un financier assassin de John Perkins ( livre commenté par Michel

Collon sur Youtube)

(9)-Outrage à Chefs d’Etat ( Lysander Spooner, 1870)  

(10 )Peine de mort : les questions interdites ( Journal numerique Causeur .fr 09/08/2018)

(11)- Ibis (13)

(12)- Les Armées secrètes de l’OTAN de l’historien suisse Daniele Ganser (11)

(13)- Sous nos Yeux, du 11-septembre à Donald Trump (Thierry Meyssan)

(14)- Bienvenue à NEOM ( 28 minutes Arte)

( 15 )- Tout ce que l’on ne vous dit pas sur le Cerveau ( conférence M. Bernard- Michel Boissier, Youtube)

Auteur
Mimi Massiva

 




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