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Et Abdelaziz Bouteflika créa la gouvernance par facilités !

Tribune

Et Abdelaziz Bouteflika créa la gouvernance par facilités !

Quand le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, est tombé malade, beaucoup d’Algériens croyaient naïvement qu’il allait abdiquer, mais c’était sans compter avec le machiavélisme de l’homme qui créa la gouvernance par facilités.

Tout a commencé le jour où Abdelaziz Bouteflika s’est retrouvé dans l’incapacité physique d’aller accueillir un homologue étranger à l’aéroport Houari-Boumediene. Le chef d’Etat étranger a été alors accueilli solennellement dans les jardins du palais d’El Mouradia. Il fallait y penser !

Chemin faisant, Abdelaziz Bouteflika s’est retrouvé aussi dans l’incapacité de présider tous les conseils des ministres. Qu’à cela ne tienne ! Ces conseils ont été réduits à leur plus simple expression. « Les conseils des ministres ne sont pas indispensables », dira Abdelmalek Sellal, un laudateur pour justifier l’injustifiable.

Et ce n’est pas fini. Le chef de l’Etat ne pouvait pas non plus faire de discours. Appelé à la rescousse, un jeune conseiller à la présidence lira régulièrement mais laborieusement les discours d’Abdelaziz Bouteflika, avant qu’on découvre le talent d’orateur du ministre de la Justice, Tayeb Louh. L’honneur est sauf.

Mais la question qui taraudera longtemps l’esprit d’Abdelaziz Bouteflika se résume en cela : comment pouvoir être présent, ne serait-ce que virtuellement, là où on est absent physiquement ? A court d’idées lumineuses, ses conseillers  opteront finalement pour une stratégie à la limite du burlesque, qui consiste à installer le portrait du chef de l’Etat au milieu de la foule des présents, et faire comme si…

Le problème est que le chef de l’Etat n’est pas au bout de ses peines. S’il brigue un cinquième mandat, ce qui relève du possible, il ne pourra sûrement pas faire sa campagne électorale. Du pain sur la planche en perspective pour ses conseillers qui devront, le cas échéant, prouver aux Algériens qu’il est plus facile de présider aux destinées du plus grand pays d’Afrique que de faire une campagne électorale.

En créant la gouvernance par facilités, Abdelaziz Bouteflika savait très bien ce qu’il faisait ; il pensait naturellement à ses vieux jours, à ses ennuis de santé et au moyen de mourir président.

Auteur
 Ahcène Bettahar    

 




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