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Et le général Chakib Khelil, M. Bouteflika ?

COUP DE GUEULE

Et le général Chakib Khelil, M. Bouteflika ?

Il y aurait donc, dans ce pays, de méchants généraux corrompus et un président-justicier au glaive blanc,qui les traque au nom de la veuve et de l’orphelin.

L’image aurait été parfaite si, le jour même où le clan Bouteflika annonçait fièrement le limogeage, dont certains  » pour corruption, »de sept généraux-majors, parmi lesquels les chefs de la 3e et 4ème régions militaires, si ce jour-là donc, le tribunal de Milan n’avait condamné des hommes de l’ancien ministre Chakib Khelil, le très proche de Bouteflika et annoncé au monde entier que l’argent versé par la firme Saipem pour obtenir des marchés en Algérie, avait servi à corrompre Chakib Khelil ainsi que des proches de ce dernier.

Autrement dit, la justice italienne confirme la validité des neuf mandats d’arrêt internationaux émis par la justice algérienne dans le cadre de l’affaire Sonatrach et visant Chakib Khelil, son épouse, et leurs deux fils, ainsi que les hommes d’affaires Omar Habour et Farid Bedjaoui.

Qui a ordonné l’annulation de ces mandats ? Qui a fabriqué « l’innocentement » de Chakib Khelil ? La présidence de la République !

Qui a aidé Khelil à quitter l’Algérie en mars 2013, au lendemain d’une perquisition aux domiciles de plusieurs hauts cadres de Sonatrach ? Qui a fait en sorte de le « couvrir », de l’aider à prendre la fuite vers la Suisse, après qu’il ait reçu sa convocation pour être entendu devant la Justice de Milan ? 

Il a fallu organiser un cambriolage dans les bureaux du tribunal d’Alger pour détruire les documents à charge. Il a fallu recourir au mensonge pour des raisons supérieures. Mentir encore. 

Non, l’opération « mains propres » engagée par le clan Bouteflika au sein de la haute hiérarchie militaire ne peut pas faire oublier que la corruption, à un niveau le plus élevé, a connu un essor sans pareil, depuis la venue de Bouteflika aux affaire. Elle ne saurait masquer cette réalité qui s’impose d’elle-même : le président fait figure de gourou protecteur de ses proches impliqués dans des affaires de détournement des fonds publics. 

Le verdict du tribunal de Milan, que le clan présidentiel avait toujours redouté, vient confirmer que le président de la République, au vu des évènements, a toujours agi en parrain et veillé à l’impunité de ses « amis ».  Et c’est au sein de cette cour de malfrats que se recrutent les partisans les plus zélés pour un cinquième mandat.

De Khelil à Saadani, en passant par Hemche, Ghoul, Sidi Said, Mohamed Bouricha, et tout dernièrement Ould Abbès et le milliardaire Haddad, la liste est trop longue de tous ces vénérables mandarins qui ont urgemment besoin que, même handicapé, Bouteflika doit donner l’illusion d’être toujours aux affaires.

Auteur
F. G.

 




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