Site icon Le Matin d'Algérie

États-Unis : des millions d’Américains dans la rue contre Trump

Manifestation contre Trump

Des millions d’Américains ont défilé samedi 19 octobre à travers les États-Unis pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’« agenda autoritaire » du président Donald Trump. Sous le mot d’ordre « No Kings » (Pas de rois), plus de 2.700 rassemblements ont eu lieu dans les grandes villes comme dans les petites localités rurales, réunissant selon les organisateurs près de sept millions de personnes.

À Washington, New York, Los Angeles, Chicago ou encore Atlanta, les manifestants ont scandé : « This is what democracy looks like ! » (« Voilà à quoi ressemble la démocratie ! »), brandissant des pancartes contre l’autoritarisme, les inégalités et les atteintes aux droits fondamentaux.

Les participants, souvent vêtus de jaune – couleur choisie comme symbole de solidarité et de résistance pacifique – affirmaient leur attachement à la démocratie américaine, qu’ils jugent menacée par la concentration du pouvoir exécutif.

« Trump démantèle notre démocratie morceau par morceau », s’est indignée Peggy Cole, retraitée du Michigan venue manifester à Washington le jour de ses 70 ans.

« C’est un moment effrayant pour notre pays », a-t-elle confié à CNN.

Dans un climat politique tendu, marqué par des raids migratoires massifs et l’envoi de la Garde nationale dans plusieurs États démocrates, les manifestations se sont déroulées dans le calme. Aucune arrestation majeure n’a été signalée à New York ou Portland. Quelques incidents isolés ont toutefois été relevés dans le Sud, où des contre-manifestants ont tenté de s’en prendre aux cortèges.

Les organisateurs du mouvement, regroupés autour du projet Indivisible, insistent sur le caractère non violent de leur action. Formés à la désescalade, les bénévoles ont transformé les rassemblements en véritables fêtes populaires : costumes, danses, musique et humour ont ponctué les cortèges.

« C’est difficile de parler de guerre civile quand on voit des gens déguisés en licorne ou en dinosaure chanter pour la liberté », a lancé un participant à Los Angeles.

Les slogans les plus repris traduisaient une inquiétude partagée : « No hate, no fear, immigrants are welcome here » (« Pas de haine, pas de peur, les immigrés sont les bienvenus »). Dans plusieurs villes, les manifestants ont dénoncé les politiques d’expulsion et les coupes dans les programmes sociaux fédéraux, notamment dans la santé et l’aide aux familles défavorisées.

Le sénateur démocrate Bernie Sanders, présent à Washington, a fustigé « l’alliance entre Trump et les milliardaires », citant Elon Musk, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg : « Une poignée d’hommes les plus riches de la planète ont confisqué notre économie et notre système politique pour s’enrichir au détriment des travailleurs. »

De New York à Fayetteville, le mot d’ordre reste le même : défendre les institutions et rappeler que les États-Unis ne veulent pas d’un roi, mais d’un président responsable devant le peuple.

Les organisateurs ont déjà annoncé une nouvelle journée nationale de mobilisation le week-end prochain. « Ce n’est pas la colère qui nous guide, c’est l’amour de la démocratie », a résumé une militante new-yorkaise.

Djamal Guettala 

Quitter la version mobile