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Euro 2024 : les Bleus sont-ils vraiment « chiants » à regarder ?

L’équipe de France n’a pas encore marqué de but dans cet Euro, puisque sa seule réalisation a été inscrite par un joueur autrichien contre son camp. Hier soir, ils ont fait match nul face à la Pologne.

Aucun but marqué par ses propres joueurs, un seul but encaissé, et vous vous ennuyez devant votre téléviseur en regardant l’équipe de France ? C’est peut-être parce que le jeu des Bleus est « chiant à regarder », comme l’avait défini Antoine Griezmann avant le début de l’Euro.

Pourtant, les Bleus se procurent des occasions et répondent présents dans le duel physique. Il ne semble manquer que des buts pour s’enflammer. Ils seront indispensables contre la Pologne, mardi 25 juin, si l’équipe de France veut se qualifier en première position de son groupe.

« Il faut gagner, peu importe comment. Je pense que pour aller le plus loin possible, il faut avoir une très bonne défense. A partir de là, tu as des Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Marcus Thuram, Randal Kolo Muani et Olivier Giroud qui peuvent marquer à n’importe quel moment. Je pense que c’est ça notre base : être forts défensivement, ne rien donner à l’adversaire, et ensuite offensivement, dans le ‘un contre un’, des centres ou des tirs lointains, essayer de marquer… C’est très chiant à regarder, mais c’est ainsi, ça fait gagner », répondait Antoine Griezmann, interrogé sur le style de jeu de l’équipe de France durant la préparation à Clairefontaine.

« Ce n’est pas être chiant. Plus on maîtrise, mieux c’est, mais il y a des adversaires qui sont là. A haut niveau, il faut être capable de défendre quand on n’a pas le ballon. On a été champions du monde en 2018 si je me souviens bien », lui avait répondu Didier Deschamps sur la chaîne L’Equipe. De nouveau questionné sur ce sujet après les deux premiers matchs pas flamboyants des Bleus à l’Euro, le sélectionneur est resté sur sa ligne de défense. 

« Chiant ? Libre à vous de commenter. Ce qui est ennuyeux, c’est de ne pas avoir marqué avec toutes les occasions qu’on s’est procurées. On a un soutien populaire, je pense que si les gens n’aiment pas ce qu’ils voient, ils changent de chaîne », a-t-il affirmé.

Des adversaires méfiants

Le sélectionneur a raison concernant le nombre d’occasions de l’équipe de France. Les Bleus ont tiré 29 fois au but lors des deux premiers matchs contre l’Autriche et les Pays-Bas, mais ont cadré seulement six tentatives.

Selon le modèle des expected goals, qui calcule combien de buts auraient dû être inscrits en fonction des situations offensives, les Bleus auraient dû en compter entre 3 et 4 au compteur (3,4). Défensivement, la France est la deuxième équipe qui a encaissé le moins de tirs en moyenne (7 par match, derrière l’Allemagne, 5,33).

Contre les Pays-Bas, Didier Deschamps avait aligné une équipe composée de nombreux milieux de terrain, avec N’Golo Kanté et Aurélien Tchouaméni alignés dans l’entrejeu, puis Adrien Rabiot et Antoine Griezmann positionnés plus haut. « Je fais des choix pour avoir l’équipe la plus équilibrée pour bien attaquer et bien défendre, face à une équipe des Pays-Bas qui a été plus prudente que d’habitude », a justifié avec raison le sélectionneur, tant les Oranje sont restés derrière en seconde période.

« Sur le premier match contre l’Autriche, c’était un match ultra-engagé, le jeu n’était pas la priorité d’un côté ni de l’autre, mais on a gagné la bataille du combat. Sur le deuxième match, on s’est créé beaucoup d’occasions alors que sur la deuxième période, on a trouvé une équipe très regroupée, qui ne jouait plus beaucoup. Et quand vous jouez contre un bloc bas, ce n’est pas évident de se créer des occasions. On l’a fait quand même, donc je trouve ça positif », a analysé Jonathan Clauss en conférence de presse, dimanche.

L’art de gagner plutôt que la manière de jouer

« Il y a des personnes qui veulent gagner, d’autres qui veulent bien jouer, d’autres qui veulent gagner en jouant bien. Mais à la fin de la carrière, on se souviendra du palmarès plutôt que de la manière de jouer. Il y a eu de très bons résultats avec ce coach dernièrement en équipe de France, donc pour moi c’est le plus important, a tranché Aurélien Tchouaméni. Je comprends que pour certains qui veulent regarder du très beau jeu, on n’est peut-être pas l’équipe qui joue le mieux, mais on est celle qui se retrouve le plus souvent dans le carré final, donc c’est ce qui m’importe. »

Le milieu de terrain aimerait désormais que l’efficacité des Bleus se débloque « comme le ketchup », pour que ses coéquipiers soient définitivement lancés dans cet Euro. Cela leur permettrait aussi de prendre de la confiance avant les huitièmes de finale. Reste désormais à tenter de se qualifier à la première place pour éviter de tomber dans une partie de tableau compliquée avec l’Espagne, l’Allemagne et le Portugal. Pour cela, les Bleus n’auront pas d’autre choix que de marquer « le plus de buts possible », comme l’a déclaré N’Golo Kanté, car mardi soir, il faudra réaliser un meilleur résultat que les Pays-Bas.

Francetvinfo

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