Site icon Le Matin d'Algérie

Expulsions de migrants : une politique européenne inhumaine et complice

Centre de rétention

La FTCR exprime sa plus vive inquiétude face à l’accélération brutale des expulsions de migrant·e·s, notamment tunisien·ne·s, d’Italie, de France et d’Allemagne, et dénonce une politique migratoire européenne qui viole quotidiennement les droits fondamentaux.

Les témoignages se multiplient ces dernières semaines concernant des expulsions forcées, souvent violentes et opérées dans la plus grande discrétion, dans le cadre d’une stratégie européenne des retours, mise en œuvre avec la pleine coopération des autorités tunisiennes.

Une coopération honteuse sous couvert de gestion sécuritaire. En effet, depuis plusieurs années, l’Union européenne tente d’externaliser la gestion de ses frontières vers les pays du sud de la Méditerranée. Cette politique a connu un tournant avec l’accord signé à Tunis en juillet 2023 entre le président Kais Saied, Ursula von der Leyen et Georgia Meloni.

Sous couvert d’aide au développement et de “co-développement”, cet accord vise à faire de la Tunisie une plateforme de rétention à ciel ouvert, chargée d’empêcher les départs — aussi bien de migrant·e·s subsahariens que de tunisien·ne·s.

Quelques chiffres alarmants :

Une approche européenne de plus en plus autoritaire ou la “nouvelle approche commune sur les retours”, promue par la Commission européenne, prétend accélérer les expulsions vers les pays d’origine ou vers des pays dits « sûrs ». Cette politique porte une responsabilité directe dans :

Cette politique migratoire a des conséquences catastrophiques :

Face à cette répression, la FTCR exige la libération immédiate de tou·te·s les prisonnier·e·s poursuivi·e·s ou incarcéré·e·s pour avoir exprimé leur solidarité envers les migrant·e·s, qu’il s’agisse de militant·e·s associatifs, de citoyen·ne·s ou de professionnel·le·s de l’aide.

La criminalisation de la solidarité constitue une atteinte grave aux droits humains et à la liberté d’expression, et ne saurait être tolérée dans un État de droit.

La FTCR dénonce les conditions indignes de détention et d’expulsion des sans-papiers tunisiens en Europe, dénonce le diktat de l’Union européenne, qui impose aux pays du Sud des politiques de contrôle et de répression indignes, appelle les autorités tunisiennes à cesser de jouer le rôle de « garde-frontière » de l’Europe au détriment de la dignité et des droits des migrant·e·s.

Nous appelons à une rupture immédiate avec les accords d’externalisation migratoire, une mobilisation citoyenne en Tunisie comme en Europe pour défendre les droits des migrant·e·s, une solidarité renforcée entre associations, syndicats et ONG pour mettre fin à cette politique injuste et dangereuse.

Paris le 05 avril 2025

La Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR)

Quitter la version mobile