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Festival de Cannes : l’Iranien Jafar Panahi décroche la palme d’or

Jafar Panahi, palme d'or

L'Iranien Jafar Panahi, palme d'or 2025 au festival de Cannes.

La Palme d’or 2025 a été décernée au film du réalisateur et opposant iranien Jafar Panahi, Un simple accident. Outre cette distinction politique, la Caméra d’or, prix qui récompense la première meilleure œuvre de fiction, a, elle, été attribuée à un long métrage irakien, The President’s Cake, de Hasan Hadi, une première à Cannes.

Malgré le blocus américain et la dictature des mollahs, le cinéma iranien reste l’un des plus importants au monde. L’émotion était palpable, samedi 24 mai, au Festival de Cannes après la remise de la Palme d’or à Jafar Panahi pour son film Un simple accident. « C’est une palme qui a une telle valeur politique et qui a une telle valeur en Iran, , explique dimanche sur franceinfo Philippe Martin, producteur du film, que depuis quelques jours, une pression importante montait aussi de ce côté-là. Tout le mouvement Femme, Vie, Liberté était aussi incarné par cette récompense possible. » 

Philippe Martin salue le talent du cinéaste iranien, rappelant que « c’est un immense cinéaste », et que « cette Palme d’or, certes, elle a une valeur politique énorme, mais elle a avant tout une valeur esthétique ». Jafar Panahi avait déjà reçu à Cannes la Caméra d’or en 1995 pour le Ballon blanc et le Prix du jury – Un certain regard pour Sang et Or en 2003, mais il n’avait jamais encore été auréolé de la distinction suprême.

Un prix pour tous les prisonniers politiques en Iran

Le producteur d’Un simple accident rappelle également les conditions de tournage clandestines : « Le fait que le film se tourne tout le temps en cachette crée une nécessité pour les acteurs et pour Jafar Panahi, un rythme de tournage extrêmement soutenu, en espérant pouvoir terminer la journée sans que la police ne les arrête ou ne saisisse la caméra ou les rushes comme c’est déjà arrivé. »

Très ému, Philippe Martin évoque un email reçu par Jafar Panahi de son scénariste, actuellement détenu à la prison d’Evin à Téhéran. Ce message expliquait à quel point « tous les prisonniers d’Evin étaient dans l’attente de cette Palme d’or », que « ce serait essentiel pour eux que Jafar Panahi gagne ce prix si important, parce que c’est un prix pour eux tous ». Selon Philippe Martin, pour l’équipe du film, la joie de cette récompense reste « très particulière », entre fierté artistique et espoir pour ceux qui, en Iran, voient dans ce prix un symbole de liberté et de résistance. « C’est une joie complexe », conclut le producteur.

Avec Francetvinfos

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