Samedi 2 juin 2018
Foot Algérie : qu’aux zaouïas ne tienne !
Hier, vendredi, l’équipe de France a battu l’Italie qui reviendra sûrement très vite dans le concert mondial, sur un score sans bavure de 3 à 1. Rien de bien méchant. L’Italie est en convalescence. La France en rodage. Les tricolores semblent bien partis pour jouer les trouble-fêtes en Russie. Ils ont montré, vendredi soir, qu’ils étaient capables du meilleur.
Ce n’est pas le cas de l’Algérie, mais alors pas du tout, de notre désormais moribonde équipe nationale. Défaite 3 à 2 au stade du 5-Juillet devant une foule enragée par la frustration. Où est le groupe semeur d’émotion qui a failli faire plier la grande Allemagne, en huitième de finale d’un mondial remporté par cette dernière ? Rabah Madjer parle de scoumoune.
Cinq poteaux ! Cinq barres ce n’est pas de la malchance, c’est de la maladresse…
Au pays où on pense qu’on est premiers en tout et partout, on ne sait plus jouer au football. La seule discipline dans laquelle nos concitoyens excellent c’est la génuflexion.
5 juillet 1975. Le Cap Vert accédait à l’indépendance. Grâce notamment au soutien très matériel de l’Algérie. Ce petit archipel devenu, aujourd’hui, un paradis touristique contrairement au nôtre qui est, avec la Corée du Nord, le moins visité au monde, par les étrangers, n’a été affilié à la CAF et la FIFA qu’en 1982.
Cette année-là, l’Algérie de Madjer terrassait l’Allemagne en Espagne et n’a raté l’accession au second tour de ce mondial remporté par l’Italie qu’à la faveur d’un honteux Allemagne-Autriche qui a ébranlé la FIFA et imposé de nouvelles règles de programmation de la compétition.
Le plus grand stade de Praia, la capitale cap-verdienne, a une modeste contenance de 15 000 places. Comment donc ce petit poucet africain, malgré son 67éme rang mondial, peut-il venir bousculer, humilier les Fennecs dans leur antre de Chéraga, eux qui, il y a peu de temps, prétendaient terroriser l’Afrique et pourquoi pas la planète du foot ?
En Algérie, on glose beaucoup trop. Quid de l’humilité de nos ancêtres ?
Les grandes équipes du monde se retrouvent à partir du 14 juin en Russie. Pour l’heure, l’Algérie joue les sacs de boxe… Elle perd à chaque sortie. On nous explique que c’est la manière, la meilleure, de préparer la Gambie et la CAN 2019 !
Madjer, qui, le 27 mai 1987 au stade du Prater de Vienne inscrivait son nom au dictionnaire du football, en marquant d’une lumineuse talonnade le premier but du Porto contre le grand Bayern de Munich avant de délivrer une passe décisive à Juary le Brésilien et d’offrir au Portugal sa première Ligue des champions, est à chaque sortie des Verts insulté. Quelle ingratitude ! Que peut Rabah dans un pays où tous les secteurs d’activités vont à reculons depuis tant d’années ? Un pays du ciel duquel on a délibérément gommé tout signe de progrès. Un pays replié sur soi, sur le néant.
Les Algériens n’ont pas inventé le football. Ils savent en jouer pourtant. Lorsque les professionnels algériens ont déserté le championnat français, à la veille du mondial 1958, en Suède, la France s’était mordue les doigts. Au moins trois joueurs du pays, Bentifour, Zitouni et Mekloufi étaient attendus à Stockholm…
Le 12 mai 1968, le Général de Gaulle remettant une médaille à Rachid Mekhloufi qui venait d’inscrire les deux buts de la victoire de Saint-Etienne, en finale de la coupe de France lui soufflait à l’oreille : « La France , c’est vous ».
Jacques Chirac avait dit à peu près la même chose à Zidane, à l’issue de la coupe du monde 1998.
Rachid Mekhloufi était sur le banc le 6 septembre 1975, lorsqu’en finale des Jeux méditerranéens d’Alger, l’Algérie après un match épique arrachait le trophée à la France, grâce à un but de Menguelti suivant celui de Betrouni.
Houari Boumediene qui venait de quitter les tribunes pour ne pas avoir à remettre de médailles aux Français est revenu à son fauteuil pour sacrer les joueurs de l’EN.
Il avait décidé, dit-on, de couper la retransmission TV si la France l’avait remportée !
Depuis ,la France de Zidane a remporté le mondial. L’Algérie quant à elle, est toujours au fond du trou.
Qu’aux zaouïas ne tienne !