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Fouad Mebazaa, ancien président intérimaire de la Tunisie, s’est éteint

Fouad Mebazaa

Fouad Mebazaa, figure centrale de la transition démocratique tunisienne post-révolution, est décédé ce mardi à l’âge de 91 ans, a annoncé la présidence tunisienne. L’ancien président intérimaire laisse derrière lui l’image d’un homme d’État pondéré, discret mais déterminé, qui a guidé la Tunisie durant l’une des périodes les plus incertaines de son histoire contemporaine.

Né à Tunis le 15 juin 1933, Mebazaa a connu un long parcours politique au sein du paysage tunisien. D’abord membre actif du Néo-Destour, il gravit les échelons du pouvoir après l’indépendance. Il occupe successivement plusieurs portefeuilles ministériels sous la présidence de Habib Bourguiba puis de Zine El Abidine Ben Ali, dont il fut longtemps un proche collaborateur. Il fut notamment ministre de la Jeunesse et des Sports, de la Santé publique, puis de la Culture et de l’Information.

Mais c’est en 2011, en pleine effervescence révolutionnaire, que le destin le propulse au-devant de la scène. Président de la Chambre des députés depuis deux décennies, Mebazaa est désigné président intérimaire de la République le 15 janvier 2011, au lendemain de la fuite de Ben Ali. Il assure alors la transition, dans un contexte de fortes tensions sociales et politiques, jusqu’à l’élection de Moncef Marzouki en décembre de la même année.

Durant ces mois décisifs, il s’attelle à organiser les premières élections libres de l’histoire tunisienne et à poser les bases d’une nouvelle architecture institutionnelle. Malgré son passé au sein de l’ancien régime, Mebazaa a su incarner une certaine neutralité qui a favorisé la tenue d’une transition pacifique, saluée par la communauté internationale.

Son décès marque la disparition d’un témoin et d’un artisan du changement en Tunisie. La classe politique tunisienne lui rend aujourd’hui un hommage unanime, saluant « un patriote » et « un homme de dialogue ».

À l’échelle maghrébine, Fouad Mebazaa reste dans les mémoires comme un acteur clé du Printemps arabe, un symbole d’une transition prudente mais historique.

Djamal Guettala

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