Jeudi 6 juin 2019
France : 1525 Algériens en situation irrégulière ont été expulsés en 2018
Un total de 1525 Algériens, en situation irrégulières en France, ont été expulsés, a indiqué un rapport parlementaire publié mercredi, soulignant que les expulsions forcées ont coûté à l’Etat une enveloppe de 468 millions d’euros.
Selon les travaux de deux députés, les départs d’étrangers en situation irrégulière ont coûté à l’Etat français 500 millions d’euros en 2018, dont 468 millions d’euros pour les expulsions forcées. Le coût moyen par personne est estimé à environ 14.000 euros, alors que le coût moyen d’un retour aidé, une aide matérielle et financière pour retourner volontairement dans le pays d’origine, est entre 2 500 et 4 000 euros, pour un coût global de 26 millions d’euros.
Pour l’année, les autorités ont enregistré 15.677 retours forcés contre 12.547 en 2011. Il y a eu 6.845 retours aidés contre 13.584 en 2011, selon le rapport qui se base sur les chiffres du ministère de l’Intérieur. Outre les Algériens, 2.112 Albanais, 1.909 Roumains ont été forcés de quitter le territoire français. En 2018, Il y a eu 30.276 départs d’étrangers en situation irrégulière de la France métropolitaine contre 26.783 en 2017, indique le rapport, citant 7.754 départs spontanés, 15.677 éloignements forcés et 6.845 éloignements et départs aidés.
Les deux députés ont également indiqué dans leur rapport que sur les 24.531 personnes retenues en métropole en centres de rétention administrative (CRA) en attendant une éventuelle expulsion en 2018, seules 40 % des personnes ont été éloignées.
Dans un autre rapport, des associations ont dénoncé l’enfermement des étrangers dans des centres de rétention administrative qui s’est, selon elles, fortement aggravé depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron.
Ainsi, l’année 2018 a été marquée par l’enfermement en France de 45.000 personnes étrangères, dont 3.640 Algériens, y compris les plus vulnérables, en centres de rétention administrative (CRA), a indiqué le rapport élaboré par plusieurs associations
Chacune de ces personnes est entrée dans un centre de rétention entre le 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2018, pour n’en ressortir qu’à quarante-cinq jours plus tard, libre, assignée à résidence, hospitalisée ou éloignée de force, précise le rapport, soulignant qu’à compter du 1er janvier 2019, cette privation de liberté pourra durer jusqu’à 90 jours, en raison d’une nouvelle loi.
« Nos associations ont ainsi constaté les conséquences inquiétantes de ce durcissement à travers l’angoisse des personnes enfermées, des automutilations, des grèves de la faim, des tentatives de suicide et le décès d’une personne par pendaison« , a indiqué le rapport, précisant que des personnes sont placées en centres de rétention pour des éloignements programmés vers des pays où leur vie est potentiellement en danger.