Dans une analyse lucide, l’historien français Alain Ruscio estime que le vote de l’Assemblée nationale sur les accords migratoires de 1968 révèle une France travaillée par ses vieux démons coloniaux. Selon lui, le pays vit aujourd’hui « le retour du refoulé impérial », où la nostalgie de l’empire se mêle à la xénophobie politique.
Au moment où Alger et Paris semblent renouer un timide dialogue, à la faveur du message envoyé par Emmanuel Macron à Abdelmadjid Tebboune pour la commémoration du 1er Novembre, un autre débat, plus profond, ressurgit en France : celui de la mémoire coloniale.
Le vote du 29 octobre à l’Assemblée nationale, favorable à la révision des accords migratoires de 1968, a ravivé les démons du passé et mis en lumière ce que l’historien français Alain Ruscio (spécialiste reconnu de la colonisation et de la guerre d’Algérie, auteur de Les non-dits de la colonisation, ancien chercheur au CNRS) nomme « le retour du refoulé colonial ».
Pour Ruscio, ce rapprochement du camp macroniste et de la droite traditionnelle avec l’extrême droite autour de cette motion n’a rien d’un accident politique.
« Ce n’est pas un épisode parlementaire isolé, dit-il, mais la réactivation d’un imaginaire impérial longtemps enfoui. »
Selon lui, la France n’a jamais réglé son rapport à son passé colonial, préférant substituer au travail critique une nostalgie impunie.
L’historien rappelle que cette nostalgie prend racine dès les débuts de la Ve République, lorsque Charles de Gaulle, tout en admettant l’inéluctabilité de l’indépendance algérienne, a traité la question algérienne comme une nécessité politique, non comme une refondation morale. Après lui, la droite a entretenu cette mémoire blessée, notamment sous la pression des pieds-noirs qui n’ont jamais accepté la perte de « leur Algérie ».
Cette sensibilité, observe Ruscio, s’est transmise jusqu’aux cercles du pouvoir : Philippe Tabarot, actuel ministre des Transports, est le fils d’un cadre de l’Organisation de l’armée secrète (OAS).
Pour l’historien, la séquence politique actuelle illustre un phénomène plus vaste qu’il appelle la « téléscopie idéologique » entre la droite classique et l’extrême droite.
Depuis les années Giscard, la frontière entre ces deux familles politiques s’est estompée, portée par la banalisation des discours islamophobes et xénophobes. Les médias, ajoute-t-il, ont contribué à cette dérive en offrant une tribune permanente à ceux qui réhabilitent, sous couvert de « mémoire historique », les pages les plus sombres du passé colonial.
Concernant les accords de 1968, Alain Ruscio démonte une idée reçue : ces accords n’ont jamais été un privilège pour les Algériens, mais une réponse aux besoins économiques de la France, soucieuse d’attirer une main-d’œuvre issue de l’ex-colonie pour soutenir la croissance des Trente Glorieuses.
Les présenter aujourd’hui comme un « avantage injustifié » relèverait d’une manipulation politique, destinée à désigner l’Algérie et les immigrés comme responsables symboliques d’un malaise identitaire français.
« Ce n’est pas l’Algérie qu’ils attaquent, c’est leur propre incapacité à se penser en dehors du passé impérial », résume Alain Ruscio.
Et d’ajouter que cette nostalgie ne s’arrête pas aux portes d’Alger : elle s’étend aussi aux territoires d’outre-mer, de Mayotte à la Nouvelle-Calédonie, où les mêmes réflexes coloniaux persistent sous couvert de défense de la souveraineté nationale.
Face à cette régression mémorielle, l’historien appelle à une riposte intellectuelle et morale : « Il ne suffit pas de s’indigner ; il faut déconstruire patiemment les récits falsifiés et restituer à l’histoire sa fonction critique. »
Pour lui, l’histoire n’est pas un mausolée, mais un outil de résistance contre le déni, l’oubli et la manipulation.
Synthèse Mourad Benyahia


Enfin , un français digne qui se manifeste, car y en a surement d’autres.
Arrêtons de délirer et ramenons la chose à son contexte.
D’abord la loi est passée à une fois.
Ensuite, le nombre de députés présents était seulement de 184 (oui) + 183 (non) = 367 / 577 (~64%).
donc il faut relativiser.
Et en dernier lieu, cette loi n’est pas contraignate. Autant dire un baroud d’honneur de l’extrêùe droite, qui, elle, n’a jamais caché sa nature.
Mais de là çà généraliser et à crier au retour « en force » du refoulé colonialiste…
Il ne faut pas paniquer. Rien ne changera, ne vous inquiétez pas : la France continuera à soutenir la dictature militaire algériene, tant qu’il y aura du pétrole à pomper. C’est le plus important, n’est-ce pas ?
tout le reste n’est que délires ou fantasmes, à vous de choisir.
Voilà, c’est tout.
Tout a fait. Je me demande combien de temps la MDR-mercenaire d’Alger tiendrait sans le soutien Europeen. Ils ont trouve’ une bande bons-a-rien agenouille’s, stupides, complexe’s et surtout des traitres a qui soutraiter – leur barbarie – et se l’entre-racontent… la farce biensur. Ca marche toujours parce qu’il y a encore un bougnoule qui va voir les etranger pour critiquer les Francais, en Francais SVP ! Et se mettre a quemander « transfer de savoir » pour faire de la traduction – et encore, faut-il deja trouver des gens pour. Et que recoivent-ils comme reponse? « utilise la tete a la place du Q et tu vas trouver sout seul ! »
Il y a qui se perdent dans l’histoire ancienne, c.a.d. de la Nostalgie et y en a qui revent celle(histoire) a venir en suant la presente(histoire).
Il serait bon de se poser la question de savoir pourquoi les Francais ne veulent plus avoir de relations avec l’Algérie ,un peu d’introspection de notre part ne nous ferait pas de mal
Les Francais qui n’ont jamais connu le temps des colonies sont de plus en plus lassés de se voir reprocher un passé dont ils ne sont pour rien ,ils sont fatigués que plus de 60 ans après on leur demande la repentance perpétuelle surtout quand ils voient ceux qui leur adressent ces reproches exiger de pouvoir venir dans cette France qu’ils détestent en ayant des droits que n’ont pas les autres immigrés .Je n’ai jamais vu la repentance des pays du Maghreb pour la traite des esclaves d’Afrique Noire ni pour les 700ans de colonisation de l’Espagne .Il est peut être temps de rompre entre nos deux pays et lorsque l’Algérie aura enfin un gouvernement démocratique nous pourrons alors reprendre des relations apaisées et normale ,mais hélas je crains que ce ne soit pas pour demain