Lors d’un Conseil des ministres, dans la matinée du mardi 16 juillet, Emmanuel Macron a signifié qu’il accepterait la démission du gouvernement de Gabriel Attal, en fin de journée. Le Premier ministre a quant à lui garanti que son gouvernement assurera jusqu’au bout « la continuité de l’État », notamment en vue des Jeux olympiques.
C’est dans une ambiance un peu particulière que s’est tenu le Conseil des ministres, mardi 16 juillet, pour le gouvernement de Gabriel Attal.
En quittant l’֤Élysée, la ministre déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées, Fadila Khattabi, a simplement mentionné que la réunion avait été chargée en émotions, rapporte Charlotte Urien-Tomaka, du service politique de RFI.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a quant à lui dévalé le perron du palais en dénouant sa cravate, avant de rejoindre la place Beauvau, à pied. Entre les balais des voitures et la foule de journalistes, la cour de l’Élysée était en pleine effervescence.
« La reconnaissance, la passion et le devoir »
Le Premier ministre, Gabriel Attal, a affirmé durant le Conseil des ministres que son gouvernement, qui sera démissionnaire et chargé des « affaires courantes » dès mardi soir, continuerait d’assurer la « continuité de l’État », notamment en vue des Jeux olympiques.
Lors de son intervention face aux autres ministres, Gabriel Attal a tenu à saluer le travail de ses ministres. « Nous aurions pu disparaître. Nous avons évité le pire. L’avenir est à écrire. Et je sais, Monsieur le président de la République, pour connaître les femmes et les hommes autour de cette table, que toutes et tous ont la France au cœur et que la flamme ne s’éteint jamais pour ceux qui veulent servir les Français », a dit le Premier ministre en présence d’Emmanuel Macron.
Un discours construit autour de « trois mots » : « la reconnaissance, la passion et le devoir ». « Reconnaissance » pour la « confiance » d’Emmanuel Macron, « que nous avons honorée, toutes et tous, loyalement », a-t-il dit. Et « reconnaissance, bien sûr, à titre personnel, pour tous mes ministres. Nous avons formé une équipe soudée, déterminée et au combat », a ajouté Gabriel Attal, estimant avoir « lancé des chantiers importants » pour « changer les vies concrètement ».
Le Premier ministre a ensuite salué « la passion avec laquelle, depuis six mois, deux ans, sept ans, nous avons servi la France, engagé des transformations majeures pour notre pays » et « La passion pour les Français, qui sont et demeureront les seuls guides et les seuls juges de notre action. »
Enfin, il a conclu sur le « sens du devoir exceptionnel qui a animé toute l’équipe gouvernementale », même lors des réformes « les plus impopulaires ».
Quel est le rôle d’un gouvernement démissionnaire ?
Pendant cette période de transition, les ministres démissionnaires perdent une grande partie de leurs prérogatives mais conservent la gestion des « affaires courantes ». Il s’agit des affaires ordinaires, celles qui relèvent de l’application stricte du droit en vigueur. Autrement dit, pas de nouvelle initiative ou de tentative de changer le droit existant.
D’autre part, le gouvernement reste chargé des « affaires urgentes », celles qui nécessitent une réaction immédiate, comme lors d’une catastrophe naturelle ou d’un trouble à l’ordre public.
Cette transition met aussi fin aux dépôts des projets de loi, ces textes à l’initiative des ministres, car ils sont jugés sensibles politiquement. Il existe cependant une exception pour le projet de loi sur le budget de l’État.
Pendant ce temps, dans l’hémicycle, les membres du gouvernement démissionnaire qui ont également une casquette de députés pourront donc prendre part aux votes de l’Assemblée nationale. La nouvelle législature se réunit les 18 et 19 juillet pour attribuer, notamment, les postes clefs de l’institution, qui est, faute de gouvernement, privée de son plus grand pouvoir: celui de le renverser.
RFI