Des centaines de manifestants d’ultradroite ont manifesté dans les rues de Paris ce samedi 11 mai. Le comité du 9-Mai célébrait le 30e anniversaire de la mort d’un ultranationaliste dans les années 1990 lors d’un rassemblement interdit. Drapeaux celtiques, torches rouges, cagoules et parapluies pour cacher le cortège et présence du groupuscule GUD, le rassemblement n’a pas manqué de choquer certains passants.
En France, l’ultradroite s’assume et ne s’en cache plus ces dernières années. A Paris, une manifestation qu’elle a organisée fait polémique. Et inquiète. Les forces brunes étaient en marche. Sinistres. Sur les images, on peut voir les manifestants tous habillés en noir, le visage dissimulé, brandissant une croix celtique, symbole de l’ultranationalisme. Le groupe a avancé dans les rues parisiennes, flambeau rouge à la main, criant « révolution ! » Des passants les ont interpellés à coup de « racistes ! », « dehors les fachos ! »
Leur rassemblement en 2023 avait déjà fait polémique, avec ces manifestants, croix gammée tatouée sur le corps, scandant des chants racistes. Alors cette année, la préfecture avait interdit l’événement. Mais la décision a été invalidée in extremis par le tribunal administratif de Paris, invoquant la liberté de manifester.
La marche a eu donc lieu. Des militants tenaient de grands parapluies noirs pour cacher le cortège. Et impossible de trop s’en approcher, y compris pour les journalistes.
Un groupuscule très violent
« Le but est de faire une démonstration de force. C’est-à-dire que ce sont des groupes qui sont à la fois des groupes politiques et des groupes violents qui commettent régulièrement des agressions, parfois très graves. C’est une mouvance très radicale, très violente et qui, une fois par an, se retrouve pour montrer qu’elle peut tenir le pavé », explique Mathieu Molard, corédacteur en chef du média StreetPress, spécialisé sur l’extrême droite.
« Dans certains cas, les dissolutions peuvent être utiles, mais ce n’est pas parce qu’on dissout une organisation politique qu’on fait disparaître ses militants. La question, c’est : est-ce qu’il fallait organiser cette manifestation, dans la mesure où il y a des violences qui ont été commises l’an dernier ? Je ne pense pas. Cela étant, je pense que la liberté de manifester reste quelque chose d’important. Dans quelle mesure les forces de l’ordre les surveillent et les empêchent de commettre des actes violents dans le cadre de cette manifestation, mais aussi plus largement tout au long de l’année ? Et c’est là, peut-être, qu’on a un problème. On a l’impression que le pouvoir politique réagit peu ou pas assez vite et a mis longtemps à considérer qu’il y avait un vrai problème là-dessus. Les violences répétées sont considérées souvent un peu comme des « bagarres » entre militants, parce qu’ils s’en prennent à des militants de gauche. Alors que ça peut aller très, très loin… Et on l’a vu, il y a eu des gens agressés avec des couteaux, il y a eu des gens qui sont morts« , ajoute-t-il.
Avec RFI