Site icon Le Matin d'Algérie

Gaid Salah perd patience !

REACTION

Gaid Salah perd patience !

Son discours rythmé de mises en garde laisse entrevoir paradoxalement des signes de fébrilité.

Sa « solution constitutionnelle » est d’ores et déjà à ranger dans les archives de l’histoire des petites ruses du pouvoir.

La parodie électorale du 4 juillet étant bel et bien compromise. 

S’acharner à  vouloir l’imposer, c’est flirter avec une dangereuse tentation tout aussi explosive que la poudrière du 5ème mandat.

Ni les manoeuvres de division ni les menaces de chaos n’entameront en tous cas la détermination de tout un peuple et sa foi dans les formes non-violentes de mobilisation et de luttes.

Les risques de  violence et d’anarchie ne peuvent que  provenir de cette obstination quasi-pathlogique à n’envisager d’issue politique qu’à partir des débris d’un système rendu irréformable depuis le 22 février.

Le spectre brandi à répétition d’un « vide constitutionnel » source de chaos est par ailleurs un argument tout à fait fallacieux.

Un article de l’actuelle  constitution, le 7 en l’occurrence, permet en effet de sortir sereinement  d’une légalité constitutionnelle sans cesse violée et en totale contradiction avec le processus révolutionnaire en cours. Il permettra, dans un climat d’ouverture politique et de rétablissement des libertés, d’engager  l’Algérie dans une vraie transition démocratique constituante pour l’avènement d’une nouvelle république.

La vérité, c’est que Gaid Salah et les chefs militaires,  en brandissant le spectre du « vide constitutionnel » comme une porte ouverte sur l’inconnu, sont tétanisés par l’idée d’acter la fin de leur hégémonie politique sur le pays. Une hégémonie qui a été consacrée, dès l’indépendance, par un coup de force militaire.

Ils n’ignorent pas que la sortie du cadre constitutionnel actuel les conduira « manu militari » à rejoindre leurs casernes et à ne plus interférer dans les processus politiques.

Car, et ils en sont conscients, toute autre sortie de la constitution par des velléités de type « redressement révolutionnaire » façon Boumedienne de 1965, sera condamnée à l’échec.

Au vu du contexte international, cela ouvrira fatalement la voie à l’intervention étrangère.

Auteur
Samir Bouakouir

 




Quitter la version mobile