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Gaïd Salah rêve : l’Algérie n’a jamais récupéré l’argent détourné depuis l’indépendance

DEBAT

Gaïd Salah rêve : l’Algérie n’a jamais récupéré l’argent détourné depuis l’indépendance

L’affaire des détournements de l’autoroute Est-Ouest fait toujours parler d’elle.

La question de puiser dans les caisses publiques a toujours été un tabou voire une controverse depuis la constitution du Front de libération nationale (FLN) pour le seul objectif : l’indépendance de l’Algérie.

L’histoire retiendra que chaque pas entrepris dans ce sens était fait avec le sacrifice du peuple mais parti en fumé par son élite. Ce que le colonisateur a appelé l’insurrection devait commencer par une cotisation des éléments les plus convaincus par la lutte. Ben Boulaid a hypothéqué une partie de ses biens personnels au profit du FLN, Didouche Mourad en donna son héritage et Hadj Benalla procéda dans la Dahra à une collecte populaire qui rapporta une grande partie de budget.

Mais lorsqu’on lit le procès-verbal de la réunion de la Soummam, la lutte a commencé avec un avoir global d’à peine quelques milliers d’anciens francs. Les aides des pays étrangers sous ses différentes formes et desseins sont venues bien plus tard lorsque la révolution algérienne a commencé à réaliser des victoires diplomatiques à l’international. C’est par la suite les travailleurs émigrés qui ont largement financé aussi la lutte armée.

A l’indépendance, après un été 1962 houleux, des familles et notamment les femmes qui se sont privées en rassemblant jalousement leurs économies sous formes de bijoux durant les années de braise ont  tous offert pour remplir les caisses du nouvel Etat fraîchement indépendant dans un élan de bravoure, de patriotisme. Mais aucun Algérien ne sait à ce jour de ce qui est advenu de ce trésor à l’exception d’une information non confirmée officiellement mais donnée sur un plateau d’argent par la presse française aux Algériens angoissés et à peine sortis de leur euphorie par un coup d’Etat militaire.

«A l’arrestation de Ben  Bella, lors de sa destitution par les hommes de Boumediene, on découvrit dans la chambre du président de la République un véritable trésor : plus de deux milliards d’anciens francs en pièces d’or et en devises étrangères, caisse noire ou deniers de la corruption. Il est étrange qu’une chambre à coucher, fût-elle présidentielle, devienne une succursale du trésor public ?» Il s’est avéré plus tard que les présidents africains préparent leur avenir de la sorte : Ben Ali, Hosni Moubarak et plus récemment Omar El Bachir (01).

L’euphorie du peuple Algérien a repris de 1965 à la fin des années 70 avec une forte adhésion attachante à l’appel  de la personnalité charismatique du colonel Houari Boumediene qui visait cette fois- ci l’indépendance économique. Tout était en voie de construction d’une industrie industrialisante, c’est une période d’emprunt, il n’y avait rien à détourner ostentatoirement qu’à travers les surcoûts des projets. Il a fallu attendre la mort de Boumediene et la désignation de Chadli Bendjedid par l’armée à la tête du système pour que des dossiers commencent à apparaître au grand public mais sans aucun sou récupéré dans les caisses de l’Etat. Pourquoi ?                                                                                           

1- Les pouvoirs publics enflamment mais réhabilitent par la suite

Début des années 80, éclate le dossier de la conduite du ministère des affaires étrangères par Abdelaziz Bouteflika par la cours des comptes pour un détournement de l’argent de plusieurs ambassades sous sa responsabilité mais à son compte. C’est justement à cause de cette affaire qu‘il a connu, dit-on Ahmed Kouninef installé en suisse, lequel homme d’affaire l’a dépanné pour rembourser une partie de cet argent détourné mais les caisses de l’Etat n’ont absolument rien reçu.

En définitive, Bouteflika a été réhabilité non seulement pour cette affaire mais pour prendre la destinée du pays pendant deux décennies et plus grave en remboursant sa dette aux frères Kouninef doublement sur le dos du peuple. En plus,  Il a pris sa revanche en marginalisant cette institution qui s’est tue depuis.

Il y a aussi la bombe des 26 milliards de dollars de surcoût des projets, lancée par Abdelhamid Brahimi qu’on a pris pour un clown en lui donnant un surnom «Abdelhamid la science ». Là aussi, aucune enquête n’a vu le jour. Le dossier de corruption du secteur de la santé décrit en détail par  Djilali Hadjadj, le porte parole de l’Association algérienne de lutte Contre la corruption dans son ouvrage. Qu’avons-nous retenu de l’affaire Khalifa à part les larmes de la juge qui a conduit l’audience et les ambassades dans la salle des accusés encanaillés par le golden boy. Les pauvres titulaires des comptes dans cette banque ont tout perdu. Sonatrach 1 et 2 et toute les affaires, et elles sont nombreuses y compris celles en cours  enflammeront la foule pour un temps mais finiront au cimetière des palais de justice une fois cet optimisme béat passé.

2- Une question quand même à ce vieux général, moudjahid de toute évidence entreprenant

Profilant de relation entre le peuple et son armée en parfaite symbiose, il appelle les citoyens à adhérer à la feuille de route de Bensalah alors ! Quelle garantie donnerait il pour que le 4 juillet ne mènera pas directement au plan A de Bouteflika avec en plus voir  tout ce beau monde sortir de la prison avec le double de sa fortune ?

R. R.                                          

Renvoi 

(01)- http://nacerboudjou.over-blog.com/article-ahmed-benbella-1er-coup-d-etat-de-l-algerie-independante-103624597.html

Auteur
Rabah Reghis

 




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