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Gaza : 31 civils tués, des chefs du Djihad islamique «neutralisés»

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Trente et une  personnes, dont six enfants, sont mortes dans la bande de Gaza depuis le début de la flambée de violences entre Israël et le groupe Jihad islamique, a annoncé samedi le ministère de la Santé dans l’enclave palestinienne.

Un responsable israélien estime ce dimanche, au 3e jour du conflit, que l’opération militaire « Aube naissante » a atteint ses objectifs. Les tirs de roquettes se poursuivent pourtant. Une source officielle à Gaza fait état de 31 morts et 265 blessés. La tension est aussi présente à Jérusalem alors que des milliers de nationalistes juifs se rendent sur l’esplanade des mosquées pour le jeûne de Tisha Beav.

Depuis le début de son opération vendredi, Israël assure viser des sites appartenant au Jihad islamique, dont environ 15 combattants ont été tués, selon l’armée israélienne. Les forces israéliennes ont également annoncé avoir arrêté en deux jours environ 40 membres de l’organisation en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l’Etat hébreu.

Pour la première fois depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza, une sortie de conflit semble se rapprocher, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel PaulLes médias citent une source au sein du cabinet de sécurité israélien qui affirme que la plupart des objectifs de l’opération militaire ont été atteints. Il faut envisager au plus vite la fin des combats. Plusieurs responsables politiques estiment qu’un cessez-le-feu pourrait intervenir dès ce dimanche soir 7 août.

Il est aussi question de la reprise de la médiation égyptienne de manière plus intense. Par contre, il n’y a toujours pas d’accord sur une ouverture du point de passage Kerem Shalom pour quelques heures, notamment pour ravitailler en mazout la centrale électrique de l’enclave palestinienne. La question est toujours débattue indirectement par les deux parties.

Sur le terrain, après les tirs de roquettes en direction de Jérusalem dimanche matin, la première fois depuis le début de l’offensive, la tension dans la ville est forte ce dimanche. Les tirs ont été interceptés dans la périphérie de la ville. Un dispositif spécial de la police a été mis en place.

« Il y a peu de temps, nous avons tiré des roquettes vers Jérusalem », ont annoncé peu de temps après les brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique, dans un communiqué.

Le conflit risque de se transporter dans la ville sainte à l’occasion de Tisha Beav, ce 7 août, un jour de jeûne et de commémoration de la destruction des deux temples, et plus précisément sur l’Esplanade des mosquées. Des milliers de visiteurs juifs se rendent sur ce site qui abrite la mosquée Al-Aqsa le troisième lieu saint de l’Islam. Et parmi eux, le député d’extrême droite Itamar Ben Gvir. « On ne peut pas céder face au Jihad islamique », a-t-il notamment proclamé. Et l’on craint des affrontements sur place avec des fidèles musulmans.

Un risque de provocations des extrémistes

Les responsables des services de sécurité israéliens ont donné le feu vert à ces visites mais affirment que la décision pourra être révisée selon l’évolution de la situation sur le terrain. Plusieurs députés arabes de la Knesset demandent au gouvernement de ne pas permettre de provocations de la part des extrémistes juifs.

Des juifs visitent le Mont du Temple, dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, pendant le rituel annuel de deuil de Tisha Beav, un jour de jeûne et de commémoration de la destruction des anciens temples de Jérusalem, dimanche 7 août 2022.

Dans la bande de Gaza, la nuit a été marquée par une série de frappes israéliennes, avec une attaque ciblée contre un des commandants du Jihad islamique. L’organisation armée palestinienne a confirmé la mort de Khaled Mansour, qui dirigeait la division sud du Jihad à Gaza. L’armée israélienne affirme également avoir visé un tunnel offensif du Jihad islamique dans l’enclave palestinienne. De nombreuses captures ont également été effectuées en Cisjordanie où des dirigeants du Jihad islamique ont été interpellés par l’armée israélienne.

Les Gazaouis pris par surprise

« Il n’y a pas seulement le blocus israélien, inhumain, imposé d’une façon illégale contrairement au droit international depuis plus de 15 ans, mais il y a depuis trois jours une nouvelle agression israélienne contre la bande de Gaza, avec un bilan très lourd, sans oublier la destruction massive, analyse  Ziad Medoukh, directeur du département français à l’université de Gaza, au micro de Heike Schmidt du service international de RFI. Donc la situation humanitaire est catastrophique pour plus de deux millions de Palestiniens de Gaza qui vivent l’horreur absolue avec des missiles, des bombes qui tombent. C’est vrai que la population de Gaza est habituée à cette forme d’attaque et d’agression, mais cette fois-ci ce n’était pas attendu, c’était une surprise totale, c’était vendredi après-midi. Les Palestiniens de Gaza, souvent, le week-end, jeudi et vendredi, sont sur la plage, à la mer, avec la chaleur, avec les coupures d’électricité. Et vers 17h il y a eu des attaques, des agressions, avec des bombardements, avec des morts et des blessés, ça dure depuis deux jours et le bilan risque de s’alourdir pour les civils, notamment les femmes et les enfants. »

Selon le ministère de la Santé à Gaza, les affrontements auraient fait 31 morts, dont 6 enfants, et 265 blessés. Un bilan en partie contesté par Israël. La médiation égyptienne est toujours au point mort et aucune sortie de conflit ne semble être en vue.

Avec RFI

 

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