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Gaza : l’assassinat de Yasser Abu Shabab, le chef de milice pro-israélien

Abu Shabab

Abu Shabab.

La bande de Gaza a été secouée le 4 décembre 2025 par l’assassinat de Yasser Abu Shabab, chef de la milice locale dite “Popular Forces”, accusée de collusion avec Israël et de crimes divers au sein de la population palestinienne. Son décès survient dans un contexte de conflits entre factions rivales et soulève de nouvelles questions sur l’instabilité chronique de la région.

Yasser Abu Shabab, figure controversée, avait émergé dans le paysage de Gaza en 2023, à la faveur de la guerre, après avoir fui la prison où il purgeait une peine pour trafic de drogue et vols. Rapidement, il a constitué une milice d’hommes armés accusée de pillages, de détournements d’aide humanitaire et de collusions avec l’armée israélienne. Malgré le nom de son groupe, “Popular Forces”, il ne bénéficiait d’aucun réel soutien populaire, et pour beaucoup de Palestiniens, il incarnait un traître et un criminel opportuniste.

Selon des sources israéliennes, son groupe avait reçu armements et soutien dans l’objectif de fragiliser le Hamas, mais cette stratégie a visiblement échoué. Abu Shabab a été gravement blessé dans un affrontement à l’est de Rafah, puis transféré dans un hôpital israélien de Beer-Sheva où il est décédé. Les conditions exactes de son assassinat restent floues : certaines analyses évoquent un règlement de compte tribal, d’autres une embuscade planifiée par des factions rivales.

L’élimination de ce chef de milice a été largement saluée par la population palestinienne, qui voyait en lui le symbole d’une collaboration contre son propre peuple. Pour les analystes, cette mort marque l’échec des tentatives israéliennes de constituer des milices locales capables de concurrencer le Hamas. Elle met également en lumière la fragilité des structures de pouvoir dans la bande de Gaza, où rivalités tribales et intérêts extérieurs se croisent de manière complexe.

Dans un contexte déjà tendu par les affrontements récurrents et le blocus de Gaza, le décès d’Abu Shabab pourrait accentuer la fragmentation du territoire et exacerber les tensions internes. Il illustre aussi les limites des stratégies de déstabilisation externe lorsqu’elles s’appuient sur des acteurs dépourvus de légitimité auprès de la population locale.

L’assassinat de Yasser Abu Shabab rappelle, une fois encore, que la situation à Gaza reste volatile, marquée par des alliances fragiles et des rivalités internes qui compliquent toute perspective de stabilité durable.

Mourad Benyahia 

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