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Gaza : un peuple au bord de la famine

Gaza affamé

@UNRWA. Nourriture distribuée à des Palestiniens désespérés.

Le risque de famine s’aggrave à Gaza où l’aide humanitaire, notamment alimentaire, reste délibérément bloquée, s’alarme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué. Seuls quelques camions passent les points de contrôle.

On est loin des insupportables besoins des Palestiniens de Gaza, réduits à chercher de quoi survivre dans cette bande de terre réduite réduite en cendres, en sang et en larmes.

Les 54000 civils palestiniens dont une écrasante majorité d’enfants et de femmes et des milliers de blessés ne suffisent pas à Benyamin Netanyahu et ses soutiens pour assouvir leur vengeance, alors il fallait en plus affamer les survivants de l’enfer de la bande de Gaza.

Le communiqué de l’OMS met en lumière une situation humanitaire d’une gravité extrême à Gaza, et il appelle à une action immédiate pour éviter une famine de grande ampleur. En tant qu’observateur critique, il est essentiel de s’interroger sur les responsabilités politiques et éthiques de cette crise, notamment sur le rôle qu’y joue la politique israélienne.

Une politique de siège aux conséquences humanitaires catastrophiques

Le blocus imposé par l’armée d’Israël sur Gaza, et particulièrement son durcissement depuis le 2 mars 2025, constitue un acte qui va bien au-delà d’une simple mesure de sécurité : c’est une politique punitive à l’encontre de toute une population civile. Le fait que de la nourriture et des médicaments soient disponibles à proximité immédiate de Gaza, mais maintenus hors d’atteinte des populations en détresse, met en cause le respect par Israël de ses obligations en tant que puissance occupante selon le droit international humanitaire.

Les statistiques sont accablantes : 500 000 personnes en situation de famine, 57 enfants morts de malnutrition (et probablement bien plus en réalité), un système de santé au bord de l’effondrement, et un accès quasi nul à l’eau potable. Il est difficile de ne pas voir là une stratégie de siège qui transforme l’aide humanitaire en levier politique.

La rhétorique de la « sécurité » face au droit humanitaire

Israël justifie souvent ces restrictions par des impératifs sécuritaires, notamment le contrôle des livraisons pour éviter qu’elles ne profitent au Hamas. Mais cette justification est largement contestable dès lors que l’aide est sous supervision internationale (ONU, OMS, CICR) et que des mécanismes éprouvés de distribution humanitaire existent. Le refus ou les retards dans l’autorisation de convois humanitaires, alors que des enfants meurent de faim, ne peuvent raisonnablement être justifiés au regard des principes fondamentaux du droit international humanitaire.

Le silence et la complaisance de la communauté internationale

Ce communiqué souligne aussi, en creux, la faillite morale de la communauté internationale à faire pression de manière efficace sur Israël. Les appels répétés des agences de l’ONU à lever le blocus restent sans effet tangible. Ce manque de volonté politique internationale renforce l’impunité de fait dont bénéficie Israël dans sa conduite du conflit, au détriment de la vie de centaines de milliers de civils.

La faim comme arme de guerre

Il faut appeler les choses par leur nom : ce que montre ce communiqué et les différents témoignages, c’est que la faim est aujourd’hui utilisée comme arme de guerre à Gaza. Le refus d’accès à l’aide humanitaire dans un contexte de détresse extrême n’est pas une négligence ; c’est une stratégie délibérée, documentée, et condamnable. Elle viole le droit international et les principes d’humanité les plus élémentaires. Si la communauté internationale, y compris les alliés d’Israël, ne se mobilise pas fermement pour faire cesser ce blocus, elle sera complice – par inaction – de la catastrophe en cours.

La levée immédiate du blocus et la mise en place d’un corridor humanitaire sécurisé et supervisé ne sont pas des options, mais des impératifs. Chaque jour de retard coûte des vies.

Rabah Aït Abache

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