1 décembre 2024
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Genèse et question identitaire : de la fondation de l’Académie berbère à l’impact contemporain


Le livre Académie berbère – genèse et question identitaire de Madjid Boumekla retrace l’histoire de l’Académie berbère, fondée en 1966 à Paris par un groupe d’intellectuels et de militants engagés pour la préservation et la promotion de la culture amazighe.

L’ouvrage analyse comment cette institution, par des initiatives comme la standardisation de l’alphabet berbère et la création du drapeau amazigh, a contribué à renforcer l’identité culturelle des Amazighs à un moment où cette identité était largement marginalisée dans les pays de l’Afrique du Nord.

L’auteur, écrivain, présente une perspective qui découle principalement des témoignages et de l’héritage des organisations culturelles amazighes elles-mêmes. Dans ce cadre, il s’intéresse aux tensions internes au sein de l’Académie, entre ceux qui prônaient une approche culturelle strictement symbolique et ceux qui cherchaient à lier cette lutte culturelle à une revendication politique pour les droits des Berbères dans la région.

Cependant, le récit de Madjid Boumekla, bien qu’instructif appelant d’autres recherches pour approfondir la problématique, est fondé sur les perceptions et les récits des militants berbères, ce qui impose une lecture attentive et nuancée de l’histoire de l’Académie et de son impact.

L’ouvrage met également en lumière l’évolution du mouvement culturel amazigh, particulièrement depuis les années 1960.

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Contrairement à certaines interprétations, l’Académie berbère n’a pas été dissoute en 1978. En réalité, elle a été transférée en 1979 au domicile de son président Mohand Saïd Hanouz, situé au 124, boulevard Voltaire à Paris, sous la pression des autorités françaises et algériennes.

Malgré des contributions majeures, comme la création du drapeau amazigh et la standardisation de l’alphabet tifinagh, ses activités officielles ont ralenti à cette époque. Par la suite, plusieurs tentatives de relance ont été menées, notamment par d’anciens membres et militants, mais elles n’ont pas abouti.

Ces événements reflètent les défis persistants auxquels est confronté le mouvement culturel amazigh. Bien que des victoires significatives, comme l’officialisation de la langue tamazight en Algérie et au Maroc, aient été obtenues, des tensions subsistent entre les dimensions culturelle et politique de ce mouvement.

Ces tensions influencent les actions des organisations amazighes dans des contextes variés, qu’il s’agisse de manifestations publiques, d’événements médiatiques ou de publications intellectuelles.

En conclusion, Madjid Boumekla semble vouloir montrer, à travers ce livre, l’importance de l’Académie berbère dans la construction de l’identité amazighe moderne et la manière dont cette institution a contribué à poser les bases d’une prise de conscience collective parmi les Berbères.

Toutefois, il est essentiel de comprendre que les mouvements culturels amazighes ne sont pas homogènes. Si certains continuent de revendiquer des droits politiques et sociaux, d’autres restent centrés sur la préservation et la promotion de la culture amazighe dans un cadre non politique.

Cette dualité, entre la lutte pour la reconnaissance culturelle et la demande de droits politiques persiste aujourd’hui et reflète la complexité de la situation identitaire des Amazighs dans le monde contemporain.

Le travail de Madjid Boumekla, tout en mettant en avant la dimension historique et symbolique du mouvement, laisse entrevoir ces contradictions internes et souligne l’évolution d’une lutte culturelle devenue, au fil du temps, un véritable enjeu sociopolitique.

Ouanis M.

5 Commentaires

  1. Très bonne analyse. L’histoire de l’Académie Berbère-Agraw Imazighen doit être connues des jeunes générations. Son travail a été essentiel dans l’éveil de la conscience kabyle et amazigh en général.

  2. Contrairement a Ait-Ouali, je dirais une reflection-analyse necessaire, mais un peu erronne’e a mon avis. Voici pourquoi:
    « En conclusion, Madjid Boumekla semble vouloir montrer, à travers ce livre, l’importance de l’Académie berbère dans la construction de l’identité amazighe moderne et la manière dont cette institution a contribué à poser les bases d’une prise de conscience collective parmi les Berbères.

    Je pense que c’est l’inverse qui est vrai. Qu’est-ce que ca veut dire « la construction d’une identite’?« . Partout de la conception qu’une construction est une action, faut bien realiser que ce ne sont pas les actions entamme’s a l’independence ou quelque-temps avant qui aura cre’e cette identite’, tout de meme. Ce qui force la question de « qu’est-ce que c’est qu’une identite’?
    Pour y repondre, meme en Francais, je n’ai point besoin de consulter le dictionnaire francais, des lors que ce dont il s’agit est en moi – en tout un chacun a qui la question se pose – Le nombre d’Identite’s dans le monde se compte par centaines et milliers. Beaucoup sont differentes meme quand les actions entreprises pour sont les memes. L’Identite’ est un SENTIMENT. On peut lui coller des qualite’s/adjectifs de toute sorte, mais ca demeure dans sa nature brute Un Sentiment Intime.

    Je conclus par consequent que les Actions entreprises, apres 1962, par l’Academie Berbere ou plutot par les createurs de l’Academie, sont des Actions pour donner les loyens, a ce sentiment et donc Identite’ de s’exprimer.
    Ce n’est pas que les questions pose’es ici ne soient necessaires, mais j’insisterais sur la necessite’ d’evaluation DES MOYENS investis et de la resonnace que ceux-la auraient produits. Parmis ces moyens, j’inclus les methodes.

    A mon sens, toutes les reponses qui en sortiront et les questions sonsequences qui en emergeront, tendront toutes vers une necessite’ de qualification et d’orientation des futures actions vers la formalisation d’une Action Politique. Et c’est ainsi que la somme de ces actions/efforts de construction auront un sens et un mode operatoire, plannifiable. C.a.d. que ca aboutisse dans un projet qualifiable et quantifiable – donc planifiable.

    • La Formalisation:(suite du commentiare)
      A mon sens, il n’y a de vrai FORMEL que le REEL, c.a.d. l’USAGE. D’ou la question: »Quel Usage? »

      Jusque-la, c’est les Universitaires, pour produire des « Romanciers. » Une bonne partie est de la traduction, c.a.d. renationalisation de l’energie intellectuelle de ceux des generations passe’es. C’est magnifique biensur, mais est-ce suffisant, c.a.d. la seule fin? Biensur que non!

      La reponse que vous savez tous est l’Usage dans le Quotidien, qu’il faut bien definir n’est-ce pas. Et bien cela ne peut se trouver que dans la vie des gens. Qu’y a-t-il dans les echanges quotidiens qui implique des interactions et donc des echanges d’informations?
      Ma reponse a moi est:
      Des Commandes, des Factures, des Recus, des Ordonnances Medicales, Des RDV, et genre…
      Apres l’Academie Berbere, qui aura ressucite’ le language, c.a.d. donne’ une sonorite’, ce qui est loin d’etre fini, est arrive’ le temps de lui donner de la masse et energie. Et ceux qui ont de l’energie, sont les Jeunes. La facon d’extraire de l’energie de la masse, a mon avis, est d’animer cette masse!
      Et la maniere d’animer les mots/language est l’INFORMATIQUE. Il est temps de convertir beaucoup de logiciel de gestion, a commencer par les plus elementaires, tels le calendrier(plannification du temps), des contacts, generation de factures, etc.

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