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Giuseppe Garibaldi, président de l’Algérie

Garibaldi

Sommes-nous devenus aussi ridicules au point où nous continuons 60 ans après l’indépendance à fêter la prise d’Alger en référence au 5 juillet 1830 ? Que fait-on des 3 années de blocus de la cité et qui précédèrent la fuite du Dey en direction de sa patrie d’adoption ? Est-ce seulement, pour éviter le référendum gaulliste du 3 juillet 1962 que nous sommes tombés dans la dépendance d’un calendrier bien colonial ?

En évitant l’historicité néo-coloniale, nous plongions à plein corps dans le trauma idéologique de l’ancien maitre dompteur. Alors. Qu’allons-nous fêter en 2030 ? Le bicentenaire de l’escapade du Dey de la Régence ou celle de la subdivision du pays en petites monarchies sahariennes, telle que le prévoyait en 2005, une « étude » de la Rand-Corporation ?

Autant de questions dont les réponses, ne tarderont pas à venir avec le cumul des zones d’exclusions historiques qu’avaient instaurées les différents régimes par la culture de la redondance et du déjà vue. Du côté des masses, on continuera à s’obscurcir la vue et recevoir, du haut des mats du voilier-école El-Mellah, les échos  des sonars de la Tour-Eiffel, même si le temps des petits répétiteurs indigènes de la colonie est révolu à jamais.

C’est ainsi, que le Nouvel-Obs du 25/4/2021 nous apprend à travers sa saga sur la France coloniale et lourdement appuyée sur les archives de la BNF-Paris que des socialistes utopistes et des ouvriers anarchistes français, bien installés en Algérie ont proclamé le 8/2/1871, la « première Commune à Alger » à quelques mois  de celle de Paris.  Nos deux têtes sont communément dans la même chéchia !

Un mois après la parution de l’article de Nathalie Funès, c’est autour de la très nostalgique France coloniale de prêter le pas à la lecture sociale-démocratique décadente, en évoquant le « 150e anniversaire de la Commune d’Alger ». Le site du Cercle des Algérianistes d’Aix-en-Provence prospère dans la réécriture de la mémoire de cette traditionnelle extrême-droite de baïonnettes.

C’est en s’étalant sur les archives des uns et des autres, que nous découvrons toute la petitesse de l’esprit eurocentriste qui anime l’écriture de l’Histoire. Face aux non-dits, une page est occultée et aurait pu intéresser les relations culturelles algéro-italiennes. Entre ces deux pays, il faut qu’il y est un Français qui sorte du kit de l’Histoire pour crier à une horreur exercée quelque part.

Le 22/5/1846, c’est un général génocidaire qui notait dans l’une de ses correspondances, que :« Nous ne serons vraiment forts en Algérie, nous ne pourrons raisonnablement nous y maintenir en cas de guerre, que quand nous pourrons y nourrir notre armée et population parasitaire qui le suit, avec les produits livrées du sol par des bras chrétiens ; ceci est pour moi passé à l’état d’article de foi. »

Les mots sont ceux du maitre des « emmurades » et des enfumades en Algérie, le général de Lamoricière qu’une royauté française avait envoyé en Italie, afin d’appuyer l’armée du Piémont (nord de l’Italie) et fini par se diriger vers le sud du pays de Dante. Combien de sinistres lieux avait-il laissé à son passage ? A la mémoire italienne d’oser le dire.

La Commune : un saut vers le ciel

Après que la résistance patriotique paysanne de « l’émir » Abdelkader eut été réduite au silence, les 650 tribus du pays se sont mises à départager la taxe foncière des 1200 tribus qui existaient en 1830. Beaucoup d’entre elles ont pris le sceaux de la collaboration des Bureaux arabes et fourniront la chair à canon à l’expansionnisme français et cela en Europe même. Les guerres de ladite Unification italienne font partie du cycle mortuaire des régiments de Spahis et Zouaves mêlées à la lutte contradictoire des Empires prussien et français. Le seul dividende qu’aura à tirer la colonie-Algérie, est celle de laisser l’ADN de ses enfants en terres étrangement étrangère.

Dans la lutte du tandem Mazzini-Garibaldi contre le colonisateur prussien et les royautés féodalo-religieuses italiennes, l’Algérien est au ras-du-sol. Une fois cette unité féodalo-cléricale acquise, Giuseppe Garibaldi (1807-1882) se retira à Caprera pour mener à bien sa passion favorite, le jardinage.

Quand à la France, décapitée de son Napoléon à la bataille de Sedan par le sabre de Bismarck et encerclée par ses bottes de feu, elle perdra ses terres d’Alsace et de Lorraine et criera famine. Une France portée par la voix du républicain de la colonisation, Victor Hugo qui écrivait à cette époque que :

« Ce n’est pas du cheval que nous mangeons. C’est peut-être des chiens ? C’est peut-être du rat ? Je commence à avoir des maux d’estomac. Nous mangeons de l’inconnu. »

La miséreuse population de Paris s’est tournée vers le parc zoologique de la ville en le transformant en un gigantesque abattoir à l’air libre et la Métropole coloniale renoue, en cette année de 1870, avec l’âge de bronze.

Ce qui nous intéresse en fait, c’est cette reluisante Commune qui avait mis la question coloniale au pas de la porte de l’Histoire. Bien plus grave encore, est cette Association internationale des travailleurs (AIT) dite l’Internationale, initiée par Karl Marx et qui n’a pas réussi à prendre le dessus du mouvement afin de mener à bien sa tâche révolutionnaire. Dans la colonie-Algérie, un rapport du préfet de police en date du 14/7/1871, évoque les ramifications de cette Internationale dans le pays.

Il est question de deux Comités d’ouvriers, l’un composé d’ouvriers-imprimeurs, l’autre d’ouvriers du bâtiment. Aucun autochtone n’est cité comme affilé. Le premier est composé de 50 adhérents et la seconde de 30 membres. Les Comités en question formaient l’Association Républicaine d’Algérie (ARA) qui semble être membre de l’AIT marxiste.

Pour ce qui est de cette Commune révolutionnaire d’Alger (CRA), le rapport signal une composante de 2 à 3000 membres, appartenant à 3 courants politiques : l’ARA, l’Internationale et le petit groupe anarchiste Solidarité. Mais le pôle dominant de cette CRA étant le courant bourgeois libéral de l’ARA qui s’est scindé dès janvier 1871 en deux fractions, l’Union Républicaine (UR) libéral et anticléricale et le groupe Solidarité regroupé autour d’un organe de presse du même nom.

Un second rapport, émanant cette fois du chef de la Légion d’Afrique (gendarmerie de l’époque) évoque la création de la CR d’Alger sous la houlette de l’avocat et maire d’Alger, Benoit Vuillermoz, mort à Alger le 25/12/1877. De même qu’il avance le nom  d’Alexandre Lambert, rédacteur en chef de l’organe du Comité des ouvriers du bâtiment, le Colon, et qui a été envoyé à Bordeaux siège de l’Assemblée nationale constituante exilée de Paris, afin de représenter son parti politique avec une somme de 1500 francs de l’époque. Alexis Lambert va participer au nom de l’Algérie à l’insurrection parisienne auprès de ses confrères de Solidarité et de la Voix du Peuple. C’est ce même Lambert qui sera promu comme directeur de la presse auprès du Ministère de l’intérieur du gouvernement « communaliste » des insurgés.

Tout comme il est important de signaler que la plupart de ces hommes de la CRA étaient des déportés de la Révolution de 1848 et ceux de la déportation du régime du coup d’Etat de 1852 en France. Ils se réunissaient au théâtre d’Alger (l’Opéra) et avaient leurs relais dans les grandes villes de l’Algérie, notamment dans l’Oranais et le nord constantinois.

Si, le très lu et apprécié écrivain français Victor Hugo parle du chiffre de 18 924 condamnés à la déportation « simple et murer », les événements de la Commune ont fait 4 000 déportés à eux seuls, c’est aussi le même Alexis Lambert et en tant délégué de l’éphémère CRA qui répondra à ce qu’il estimait à l’époque être des allégations qu’avait publiés le journal la Patrie au sujet de cette révolte des communalistes d’Algérie. La lettre est adressée à la rédaction du journal conservateur et publiée par le journal de Jules Vallès, Le Cri du peuple du 4/5/1871 où il est dit :

« Citoyens,

Fidèle à votre rôle d’alarmants et d’ennemi déclaré de la Commune, vous parlez des troubles survenus en Algérie, et vous en exagérez la gravité pour effrayer l’opinion publique.

Vous commettez une action plus mauvaise encore en insinuant que cette insurrection est l’œuvre de nombreux amis que la Commune possède en Algérie.

Délégué élu par la ville d’Alger, je vous affirme :

1°) Que tous les colons algériens veulent pour eux et pour la France la Commune ;

2°) Que tous les colons algériens sont intéressés à maintenir le calme et l’ordre chez les Arabes, qu’ils en viendraient facilement à bout s’ils avaient la Commune et toutes les  libertés qu’elles comporté ;

3°) Que toutes les insurrections algériennes sont, depuis longtemps, l’œuvre préméditée des bureaux arabes.

Ce fait est si vrai, que le gouvernement a rendu un désert devant les Conseils de guerres les officiers dans le commandement  desquels une insurrection éclatait, mais ce décret est demeuré inappliqué.

Salut et Fraternité

  1. Lambert

Délégué d’Alger.

Toujours le même Alexis Lambert dont le nom est encore en mémoire des Annabis, puisqu’une placette de la cité Donatiste, est encore appelée de son nom. A méditer !

Cette fois, c’est le journal suisse de Berne, Bund, repris par le « révolutionnaire » journal de Jules Vallès et qui note :

« Les rapports envoyés d’Alger par les consuls italiens à leur gouvernement, signalent une situation des plus critiques. Le centre du mal n’est pas dans le soulèvement  de quelques tribus, mais plutôt dans le mouvement qui domine parmi les colons français eux-mêmes. Ceux-ci veulent former une nation indépendante de la France et autonome. Dans toute la Kabylie et dans la province de Constantine, l’autorité de la France n’est déjà plus reconnue. Elle n’est plus tolérée qu’à Alger même et dans les environs. L’insurrection prend chaque jour des proportions plus étendues, et à Alger même il règne une telle surexcitation que la moindre question, le moindre prétexte peuvent faire aboutir à une  insurrection déclarée. »

Garibaldi  citoyen de l’Algérie coloniale

Il n’y avait que 8 mois de luttes politiques et militaires, de la promulgation du Gouvernement de Défense nationale du général Trochu à celui du Gouvernement Insurrectionnel, contre l’aristocratie cléricale de la part de la nouvelle bourgeoisie industrielle et financière. En Algérie, le sentiment dominant parmi les colonisés était celui d’une France vaincue, anéantie et vouée à disparaître, c’est le temps des sabres pour récupérer les terres spoliées. Le rêve d’un Royaume arabe qui a accompagné le bachagha Mokrani fut une tentative féodalo-religieuse qui manquait d’assises populaires suffisante puisqu’à cette époque la subdivision tribale ne permettait pas d’unir toutes les forces sociales et économiques autour de la seule bannière de la confrérie et des zaouïas.

Du côté des colons d’Algérie et des Européens, il faudrait consulter le rapport de l’Enquête parlementaire sur les actes du Gouvernement de Défense nationale en date du 4/9/1872, pour saisir toute la portée de cette  aventure communaliste. Un rapport ignoré dans notre pays, par aveuglement révisionniste de l’histoire. Il est question d’une  Commune d’Alger réunissant entre ses mains tout « les ateliers et toutes les communes », chose qui n’a pas abouti mais dégage un « esprit d’indépendance et de fédéralisme » très influencé par les idées du maire d’Alger Vuillermoz. Léon Hélot, ancien préfet de police d’Alger de 1870 à 1871, dira devant la commission d’enquête que le maire d’Alger en question « voulait faire du Conseil municipal d’Alger, un conseil du gouvernement général ». Ladite Commune d’Alger  avait installé deux conseils : le Comité consultatif et le Conseil supérieur d’Alger, qui réglaient les questions budgétaires et politiques du Gouvernement général civil au niveau des trois départements de la colonie-Algérie.

Le 20/3/1871, Le Zéramna journal de « la Démocratie algérienne » annonçait qu’il « faut que les communes deviennent de petites républiques créées à l’image de la grande ». Le long de cette aventure, il y a eu même une tentative de recruter des groupes armés dirigés par Vuillermoz et Alexis Lambert afin de rejoindre Giuseppe Garibaldi à Lyon et de marcher sur l’Assemblée constituante de Bordeaux.

Le rêve d’une république fédérative d’Algérie s’est vite évaporé lorsque Vuillermoz regagna paris afin d’intégrer le champ des batailles urbaines et à la lecture des différents documents cités dans ce rapport parlementaire, nous découvrons que 1er février 1871 le Comité des ouvriers-Réunis de Philippeville (Skikda) envoya une lettre à Garibaldi, alors républicain et dans laquelle il est dit qu’il y a en Algérie,

« 50000 hommes, presque tous anciens soldats et prêts à accourir au secours de la patrie. Faites du nord de l’Algérie un désert ; mais soyez dictateur révolutionnaire et sauvez la France ».

Une bien curieuse conception du communalisme révolutionnaire qui appelle à porter l’ensemble des populations à l’enfer des canons de Bismarck. A la mi-février 1871, Garibaldi est à Bordeaux et l’Assemblée nationale constituante appuiera sa candidature républicaine par le vote de 4 circonscriptions, celle de Nice, de Paris, de Dijon et d’Alger. Dans cette dernière, le chantre du républicanisme bourgeois, obtiendra quelque 10 606 voix dépassant de loin le second candidat qui avait obtenu 4973 voix. Le 14/2/1871, il entre dans la salle des séances, calme et fière, et resta assis à son banc. Un bruit éclate en salle venant  des députés de la  droite et ceux des cléricaux réactionnaires, le président finit par lever la séance. Durant la séance du 8/3/1871, la discussion est reprise sur l’élection de Garibaldi à Alger et on propose l’annulation pour une question d’éligibilité d’un candidat étranger non-Français et n’ayant jamais résidé en Algérie.

Victor Hugo s’en mêle et défend cette élection. Il dira à ce propos en direction de l’assemblée :

« La France, accablée, en présence des nations, a rencontré la lâcheté de l’Europe. Aucune puissance ne s’est levée pour défendre cette France qui, tant de fois, avait prise en main la  cause de l’Europe, pas un roi, pas un Etat, personne ! Un seul homme excepté, et cet homme est une puissance ! Cet homme, messieurs, qu’avait-il ? Son épée, et cette épée avait déjà délivré un peuple, et cette épée pouvait en sauver un autre. »

Un député de la droite, s’exclama en interrompant Hugo, « Il n’a pas vaincu, en tout cas ! ». Et Hugo, de répliquer, « Je ne veux blesser personne dans cette Assemblée, mais je dirai qu’il est le seul des généraux qui ont lutté pour la France, le seul qui n’ait pas été vaincu ! ». L’auteur des Châtiments, soutenu par une gauche minoritaire et violemment attaqué par les cléricaux de Versailles, remettra sa démission en ces termes : « Il y a trois semaines, l’Assemblée a refusé d’entendre Garibaldi ; aujourd’hui elle refuse de m’entendre. Cela me suffit. Je donne ma d émission ». Rentré à Caprera, Garibaldi écrit à Hugo le 11/4/1871 en ces termes :

« Mon cher Victor Hugo,

J’aurais dû plutôt vous donner un signe de gratitude pour l’honneur immense dont vous m’avez décoré à l’Assemblée de Bordeaux.

Sans manifestation écrite, nos âmes se sont cependant bien entendues, la vôtre par le bien fait, et la mienne par l’amitié et la reconnaissance que je vous consacre depuis longtemps.

Le brevet que vous m’avez signé à Bordeaux suffit à toute une existence dévouée à la cause sainte de l’humanité, dans vous êtes le premier apôtre.

Je suis pour la vie votre dévoué. »

Garibaldi».

En Algérie et en réaction à ce refus de la candidature de Garibaldi, les Associatiosn républicaines communalistes d’Oran et de Constantine demandèrent la présidence d’honneur à Garibaldi. Ce dernier et depuis sa résidence sarde, enverra le message qui suit : « Mes chers amis, j’accepte avec reconnaissance la présidence honoraire de votre Association républicaine. Je serai avec vous toutes les fois qu’il faudra soutenir les droits de l’homme, et suis. Votre dévoué,  G. Garibaldi ».

De leur côté, un groupe de « patriotes » italiens d’Algérie s’est réuni afin d’adresser à Garibaldi des vœux d’anniversaire. Voici comment le vieux de Caprera a protesté à sa qualification par « saint-Joseph Garibaldi » :

« Mon cher Barfli, je vous prie de publier dans votre journal les lignes suivantes : Un mot de remerciement aux braves qui m’honorent de souhaits heureux et d’un fraternel accueil. L’affection de mes concitoyens, dont je suis fier, m’enhardit à donner le conseil que l’on doit abattre en définitive ces simulacres de la boutique de la prêtraille, et de substituer, par exemple, au saint Joseph des prêtres le très grand nom de Dante dans le calendrier de l’Italie civilisée et respectée. »

Signée : Joseph Garibaldi

A Alger, Garibaldi est déclaré le 24/2/1871, citoyen de la ville lors d’une délibération du Conseil municipal et dont le texte est comme de suite :

« Le Conseil municipal d’Alger :

Considérant que le général Garibaldi, notre représentant, s’est vu dans l’obligation de donner sa démission ;

Considérant qu’il est de notre devoir d’affirmer tout à la fois notre communauté d’idées avec l’illustre champion de la République universelle et la douleur que nous avons ressentie en apprenant l’accueil qui lui a été fait à l’ouverture de l’Assemblée national ;

S’inspirant de l’exemple donné par plusieurs villes de la France et notamment par Lyon, Besançon, Toulon et Marseille, qui lui ont essentiellement conféré le droit de cité ;

Déclare le général Garibaldi, citoyen de la ville d’Alger ;

Le Conseil adopte à l’unanimité le fond et les termes de la déclaration précédente et décide qu’une copie en sera adressée au citoyen Garibaldi. »

Les députés de la colonie-Algérie n’étaient qu’au nombre de 6 dont 2 de la gauche républicaine et 4 de la gauche radicale, une « Gauche » non socialiste mais de tendance centre-gauche. Il est intéressant de noter qu’entre 1871 et 1962, la colonie avait connue seulement 4 députés de la droite libérale et 98 de « Gauche ». Le 28/3/1871, la Commune d’Alger en question adhéra officiellement à celle de Paris évoquant à travers cette alliance « les 40 ans » de la double centralisation de l’armée et de l’administration et que « la colonie a compris depuis longtemps que l’affranchissement complet de la commune est le seul moyen pour elle d’arriver à la liberté et à la propriété ».

L’Algérie républicaine, pour laquelle la Commune se battait pour un Parlement algérien est celle de la fédéralisation avec les autres provinces de France. Une Algérie autonome, non en tant que nation indépendante même pas pour les colons en place, mais un territoire confié aux seuls colons et s’inspira de la loi du 8 mars 1790 et du Rapport de Barnave. C’est ainsi que les zélés défenseurs des Droits de l’homme, de la République universelle et des libertés se sont transformés en vulgaires commissaires et préfets de police veillant au bon profit du capital colonial.

Mohamed-Karim Assouane, universitaire.

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