Mercredi 31 janvier 2018
Grave récidive du PDG de Sonatrach à Houston (USA)
Abdelmoumen Ould Kaddour.
Le Conseil d’affaires américano-algérien et la Chambre de commerce bilatérale américano-arabe, avec le soutien de l’ambassade d’Algérie à Washington DC, a organisé lundi 29 janvier, la seconde édition du forum algéro-américain de l’énergie. L’événement comme le premier qui l’a précédé en 2016 devait être placé sous le signe du renforcement du partenariat énergétique entre l’Algérie et les Etats-Unis. Les PDG de Sonatrach et de Sonelgaz, Abdelmoumen Ould Kaddour et Mohamed Arkab, ainsi que le président de l’agence Alnaft, Arezki Hocini, et l’ambassadeur d’Algérie à Washington y ont pris part. La partie américaine a participé par le biais de trois représentants des départements d’Etat et du Commerce. Il s’agit de Mme Sandra Oudkirk, vice-secrétaire d’Etat adjoint, de Joshua Harris, directeur Maghreb au département d’Etat et de Steven Garret, représentant du département du Commerce américain. Ont pris également part à cette rencontre plusieurs membres de compagnies pétrolières Américaines opérant dans la production et les services.
La demande de l’Algérie devrait normalement se concentrer sur les blocs des ressources conventionnelles comme l’a recommandé le président de la république dans sa lettre lue par le ministre de l’Energie lors de l’inauguration de la conférence-exposition sur la transition énergétique organisée par le Forum des chefs d’entreprise qui s’est tenue du 17 au 19 janvier dernier. Il faut rappeler qu’il était clairement mentionné que le premier magistrat du pays a déclaré que « l’Algérie n’est pas contrainte à se précipiter pour lancer le développement de ses ressources schisteuses que le gouvernement s’attelle à revoir le cadre juridique à travers la refonte de la loi sur les hydrocarbures afin de rendre l’amont pétro-gazier algérien plus attractif en matière des ressources conventionnelles ».
Mais qu’a-t-on entendu au cours de ce conseil d’affaires avec les Américains ? Contre toute attente, le PDG de Sonatrach a orienté le débat sur le contraire de ce que veut le président. Abdelmoumen Ould Kaddour a plaidé encore une fois en faveur de ce que veut entendre son auditoire (les Américains) autrement dit le gaz et le pétrole de schiste. Il est manifeste que son seul souci est de ne capter que ce genre d’investissement. Le patron de Sonatrach est allé plus loin en annonçant un chiffre de 56 milliards de dollars dont une part importante sera réservée à ce type de ressources dans laquelle les compagnies de services présentes à ce conseil excellent.
Forcément, cela leur a donné de l’eau à la bouche. Il devait résumer la stratégie qu’il compte entreprendre pour cette entreprise qu’on vient de lui confier et qui consiste à diversifier les sources d’énergies du groupe en allant vers des activités nouvelles dans l’offshore et le gaz de schiste.
Pourtant dans le plan d’action du gouvernement Ouyahia, il est écrit seulement en crayon-feutre sous forme d’un brouillon que l’Exécutif «encouragera les prospections destinées à mieux connaître le potentiel national en hydrocarbures schisteux. C’est là un impératif pour préserver à moyen et long termes l’indépendance du pays en hydrocarbures. » Entre évaluer un potentiel d’une ressource et l’exploiter comme il l’entend, il y a tout un monde.
Le message comme toujours n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. La diplomate américaine, Sandra Oudkirk a précisé que le département d’Etat était prêt à accompagner les pays qui veulent se lancer dans cette industrie maîtrisée par les compagnies pétrolières américaines qui détiennent des techniques novatrices en matière de forage et de production.
Pourtant encore une fois le domaine minier n’est exploré qu’à hauteur de 3% de sa surface qui dépasse les 1,5 million de km2. Il regorge de ressources conventionnelles alors ! Pourquoi cela n’intéresserait-il pas l’investisseur américain ?
Que vise justement ce responsable en tentant de défier la société civile qui ne veut pas de gaz de schiste ?