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Guéguerre aux conséquences imprévisibles 

OPINION

Guéguerre aux conséquences imprévisibles 

Je souhaite ne pas me tromper. Je pense que la guerre des chefs, entre le Maroc et l’Algérie, n’est ni plus ni moins qu’une stratégie montée de part et d’autre des 1900 km de frontières (à la limite de la théorie de complot), afin de maintenir le plus longtemps possible la stratégie de la tension. 

Les pouvoirs algériens et marocains voudraient détourner l’attention des peuples des vrais problèmes qu’ils vivent dans ces deux grands pays d’Afrique du nord. Ils n’ont pas, en réalité, de solutions concrètes aux vrais problèmes de leurs pays respectifs. La situation économique, pour ne parler que de celle-ci, est alarmante : le chômage, les finances publiques en déroute, la trésorerie des entreprises qui est désastreux, le revenu disponible des ménages qui a baissé, la corruption et j’en passe. 

Les deux pays partagent la même langue, la même histoire, la même religion et la même culture : L’option de la guerre est totalement écartée d’autant plus qu’elle n’arrange ni les pouvoirs en place, ni les peuples frères algérien et marocain, ni même les autres pays voisins et l’Afrique dans son ensemble.

Il est vrai que la guerre des ondes a déjà commencé et que certains médias, étrangers notamment, à court de ‘’pâtes à modeler’’ et par la grâce du manichéisme ambiant, parlent déjà de couteaux tirés et de haches de guerre déterrées; histoire de remplir leur agenda, de chauffer le tambour et de précipiter l’irréparable. 

La marge de manœuvre pour parler d’apaisement et de compromis doit être privilégiée; elle est  beaucoup plus profitable et enrichissante pour tout le monde que celle du démon qui s’emploie à tout verrouiller pour ne chercher qu’à susciter l’intérêt pour la haine et l’affrontement entre deux vieux frères ennemis.  

En réalité, les peuples rejettent tous ces conflits négatifs et d’un autre âge. Ils ne veulent ni haine ni guerre. Ils ont évolué. Ils ont lu et compris l’histoire. Il est donc temps d’arrêter cette bévue à son niveau actuel, de simple brouillard diplomatique, qui finira certainement par être dissipé, que de pousser encore très fort le bouchon, jusque au « tremblement de guerre » qui n’épargnerait personne et qui nous rétrograderait aux années 1960.  

Nous sommes en 2021 et l’intelligence, la raison et la diplomatie doivent l’emporter sur les conneries, les menaces et les bruits de bottes. 

Le temps des médiateurs est révolu, bien que c’était l’empereur éthiopien ‘’Haïlé Sélassié’’ qui a été choisi en 1963, pour régler le conflit algéro-marocain de l’époque.

L’Algérie et le Maroc, au lieu de se tourner le dos, doivent plutôt copier les deux stratégies sécuritaire et économique qui lient le Canada et les USA : 120 passages frontaliers, 23 ponts internationaux, près de 36 millions d’automobiles et camions franchissent la frontière et on estime à environ 2 milliards de dollars la valeur des marchandises et des services qui traversent la frontière chaque jour (plus de 1 million de $ chaque minute).

Pour ma part, je dirai que ceux qui pensent ‘’guerre’’ sont juste des ignorants, imbéciles et sous-développés.

Auteur
Hsen Moussi, économiste au Canada

 




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