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Guerre en Ukraine : la Géorgie et la Moldavie candidates à l’UE

Union européenne

Sur fond d’inquiétudes face à l’invasion russe en Ukraine, la Géorgie et la Moldavie ont déposé ce jeudi 3 mars leur candidature pour intégrer l’Union européenne.

Dans tout l’espace post-soviétique, la guerre en Ukraine crée des remous et fait craindre à certains pays d’être la prochaine cible de Moscou pour les forcer à revenir sous son joug. C’est notamment le cas en Géorgie, petite république du Caucase du Sud de 3,7 millions d’habitants qui a elle-même été envahie par l’armée russe en 2008, pour des raisons quasi identiques à l’Ukraine aujourd’hui.

Chaque soir, une foule grandissante se réunit devant le Parlement à Tbilissi, la capitale, pour soutenir les « frères ukrainiens », rapporte notre correspondant, Régis Genté. Voilà qui confirme dans la rue ce que les sondages disent depuis une vingtaine d’années : les trois quarts des Géorgiens soutiennent le rapprochement avec l’Europe et l’Otan.

Le gouvernement, dirigé en sous-main par l’oligarque Bidzina Ivanichvili, est pour le moins embarrassé. Peut-être par peur des représailles de Moscou. Pendant plusieurs jours, il a fait son possible pour empêcher le départ de plus de 150 volontaires géorgiens, prêts à aller se battre en Ukraine. Mais sous la poussée de l’opinion publique et la signature de pétitions par des dizaines de milliers de Géorgiens, le Premier ministre Irakli Garbibachvili a paraphé ce jeudi une lettre similaire à celle signée la veille par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, demandant officiellement à l’Union européenne de l’accepter parmi ses membres.

Un long processus

La Moldavie lui a emboîté le pas. « Nous signons aujourd’hui la demande d’adhésion à l’UE », a déclaré devant la presse Maia Sandu, élue en 2020 sur un programme pro-occidental. « Certaines décisions doivent être prises de manière prompte et déterminée ». Le pays avait signé en 2014 un accord d’association avec Bruxelles, qui n’offre cependant aucune garantie d’intégration ultérieure.

Car l’intégration à l’UE est un processus au long cours pour rapprocher la législation du pays candidat du droit européen. Il nécessite des négociations complexes sur de nombreux sujets et des critères difficiles à respecter pour un pays en guerre comme la stabilité politique et une économie de marché viable. Il exige en outre l’aval unanime des 27 pays membres.

La Moldavie, pays de quelque 2,6 millions d’habitants, figure parmi les plus pauvres de toute l’Europe et est victime d’une émigration massive en raison d’un chômage endémique. Depuis le début des années 1990, près d’un tiers de sa population est partie, un déclin démographique parmi les plus élevés au monde. RFI

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