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Guerre israélo-palestinienne : une escalade inédite

Gaza
Israël bombarde Gaza.

Les attaques d’Israël dans la bande de Gaza, sous le contrôle du Hamas depuis 2007, ont fait 413 mort dont 78 enfants et 41 femmes. Plus de 700 morts, côté israélien après l’offensive du Hamas.

Le Proche-Orient retient son souffre après les attaques éclairs des commandos du Hamas samedi en Israël. Les services de sécurité israéliens ont été dépassés par le timing, l’envergure et le mode opératoire de l’attaque du mouvement islamiste palestinien, samedi. Une passivité qui pourrait en partie être due à la crise politico-institutionnelle que traverse le pays dirigé par Benyamin Nétanyahou. L’attaque du Hamas contre Israël lancée samedi a déjà fait plus d’un millier de morts et de très nombreux blessés des deux côtés.

Israël a officiellement déclaré la guerre dimanche au Hamas après l’offensive inédite lancée la veille par le mouvement islamiste palestinien depuis Gaza, dont le bilan s’élève à plus de 1 100 morts au total. Cherchant à reprendre la main après cette attaque de grande ampleur en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, les forces israéliennes ont continué dimanche de traquer les membres du Hamas dans le sud d’Israël et poursuivi leurs frappes aériennes contre des cibles à Gaza, où de nouveaux bâtiments ont été détruits.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mis en garde contre une guerre « longue », qui a fait plus de 1 100 morts au total en moins de 48 heures, selon de nouveaux bilans officiels.

Plus de 700 Israéliens ont été tués depuis le début de l’attaque et 2 150 ont été blessés, a annoncé l’armée israélienne dans un nouveau bilan publié lundi matin. « L’ennemi est encore sur le terrain » en Israël, « nous renforçons nos forces surtout près de Gaza et nettoyons la zone », a déclaré dimanche soir le porte-parole de l’armée israélienne, promettant de traquer « les terroristes partout où ils seront ».

La branche armée du Hamas a tiré jusqu’à 5 000 roquettes depuis la bande de Gaza, des centaines de commandos franchissant la frontière entre l’enclave palestinienne et Israël, des villages israéliens occupés et des civils pris en otage par dizaines… L’offensive-éclair des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, a surpris tout un pays, samedi 7 octobre, et apparaît d’ores ét déjà comme l’un des ratés sécuritaires les plus retentissants de l’histoire d’Israël.

Le Hamas et le Jihad islamique, autre groupe armé palestinien, ont affirmé avoir capturé de « nombreux soldats ». « Ce qui s’est passé est sans précédent en Israël », a reconnu M. Netanyahou.

« Israël a été pris de court par cette attaque sans précédent », a déclaré pour sa part Jonathan Panikoff, directeur de l’initiative Scowcroft pour la sécurité au Moyen-Orient: « J’ai entendu de nombreuses comparaisons avec le 11 septembre (2001 aux Etats-Unis), et beaucoup d’Israéliens ont du mal à comprendre comment cela a pu se produire. »

Un ancien soldat israélien a déclaré que la guerre israélo-arabe de 1973, qui reste un traumatisme national en Israël, était « peu de chose » comparée au raid du Hamas de samedi, ajoutant qu’il s’agissait d’un « très grave échec ». L’offensive du Hamas a été lancée 50 ans et un jour après cette guerre qui avait pris Israël totalement par surprise et fait 2.600 morts côté israélien en trois semaines de combats.

« C’est une attaque sans précédent, et certains en Israël condamnent déjà une faillite historique de l’état-major de l’armée et des renseignements. Il y a une vraie interrogation sur le niveau de préparation du renseignement côté israélien, qui est l’atout majeur de ce pays. Il y a un effet de sidération dans le pays. C’est un scénario catastrophique avec des scènes apocalyptiques et une terreur qui se diffuse dans la population.

Israël est une puissance militaire high-tech, et ce qui interpelle, c’est la lenteur de la riposte et la difficulté opérationnelle apparente de Tsahal [l’armée de défense d’Israël] à identifier des commandos qui se sont littéralement baladés dans les rues du sud du pays. C’est un pays en état de guerre et d’alerte permanent depuis sa création, mais cela n’a pas suffi à éviter ce scénario. D’habitude, c’est Israël qui dicte le tempo, là c’est le Hamas qui a choisi le lieu, l’heure et le modus operandi », analyse David Khalfa, codirecteur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à la fondation Jean-Jaurès.

L.M. Agences

 

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