Vendredi 1 novembre 2019
Hadj Lakhdar, l’homme qui marqua les Aurès
En cette fameuse nuit du 1er novembre 1954, Hadj Lakhdar, avait participé à l’attaque d’une caserne militaire française située en plein centre ville de Batna. Il faut dire qu’il avait franchi le *Rubicon* et le point de non retour.. Etant; impliqué activement dans l’organisation et le renforcement de la région de cette période à Batna sous la direction de Laamouri, puis Hihi Mekki,qui géraient successivement la zone 1 de la wilaya des Aurès.
Vers le 2 avril 1957, Hadj Lakhdar avait assuré la relève de Mekki Hihi à la tète de la zone 1 suite à son parcours ainsi que son engagement dans la mise en application des dispositions de la plateforme de la Soummam.
Avec la mort au champ d’honneur d’Ali N’mer et d’autres valeureux combattants, le commandement de la wilaya avait connu au moins un mois de flottement. Saïd Ben-Abdallah prit l’initiative de son propre chef d’envoyer un message au commandement de la wilaya à l’extérieur pour l’informer de la situation qui devenait préoccupante. Suite à la mort d’ Ali N’mer le 10 juin,1958, la réaction des autorités en Tunisie fut relativement rapide et constructive. En effet Saïd Ben-Abdallah avait reçu un message affirmant que si la mort du commandant Ali N’mer était confirmée ,le commandement de la wilaya à l’intérieur sera systématiquement acquit de droit au capitaine Abid Mohamed Tahar dit Hadj Lakhdar. Le responsable de la station radio informa de cette décision l’ensemble des cadres présents, Amar Achi, Sidi Hani, Hocine Ben-Abdesselem, en présence permanent de ses cousins les Benyahia, fidèles et proches, dont l’un d’eux, le plus jeune dit Amar son bras droit, tomba au champ d’honneur lors d’une embuscade qui a pratiquement durée trois jours au Djebel Bouarif.
Ce dernier était promu au grade de commandant de la wilaya 1 des Aurès.
Le commandant Hadj Lakhdar de son vrai nom Abid Mohamed Tahar, était né en 1914 à Chaabat Ouled Chelih à quelques km de Batna.
Il avait à peine la quarantaine lorsqu’il fut désigné à la tete de la wilaya des Aurès .Selon un témoignage. Plusieurs personnes encore en vie précisant que grâce à son itinéraire et parcours remarquable, cette promotion couronnait son parcours. Il effectua son entrée avec une solide katiba d’escorte ainsi que sa garde personnelle qui à cette époque était dirigée par Abdeldjebbar
De ce fait Hadj Lakhdar fit aussitôt la connaissance des principaux cadres du PC tout en ayant un long entretien avec Saïd Ben-Abdallah ainsi que Nasser pour s’informer des difficultés liées à la station radio, son utilisation, exploitation et maintenance. A rappeler que Hadj Lakhdar,qui dés l âge de 20 ans avait émigré et travaillé en France durant quatre années puis il était retourné en Algérie pour activer dans le commerce du bois, A savoir qu’à l’époque durant les années de braise, c’était la source principale de la région .Très jeune il milita dans la mouvance nationaliste et adhéra au MTLD où il se distingua par ses discours courageux et surtout très directs.
Apres ces arrestations répétées avant 1954; Hadj Lakhdar; toujours lié aux manœuvres et aux embuscades, il contribua à la préparation du soulèvement du 1er Novembre 1954.
.Certes, Hadj Lakhdar était réputé très autoritaire, mais cette attitude parvenait à terme et à convaincre de sa grande sincérité, de sa constance et surtout renommé de sa fidélité à des principes intangibles .De part ses qualités, faudrait-il souligner une conduite fondée sur la rigueur, l’intégrité, la discipline et l’austérité des règles qu’il s’imposait à lui même en toute circonstance ,mais qu’il exigeait également de tous ses collaborateurs . D’ailleurs, les responsables n’avait pas manqué d’exprimer leur satisfaction ou le faire remarquer dans le dernier discours devant les fidèles Abbés Laghrour ,Chihani, laamouri ,Mekki Hihi,, et les frères Benyahia (compagnons et proches de Hadj Lakhdar ).
Le commandant Hadj Lakhdar n’avait guère du temps à perdre, il commença par provoquer une série de réunions regroupant les principaux cadres zonaux et certains régionaux de l’ensemble de la wilaya 1. Sachant que depuis la mort de quelques chefs importants entre autre Ali N’mer ;les officiers des structures constitutives de la wilaya des Aurès ne s »étaient jamais rencontrés en aussi grand nombre pour traiter des questions d’intérêt général Hadj Lakhdar avait organisé des réunions consécutives durant le mois de juillet 1958.
Parmi les responsables convoqués, il y avait Amar Achi, Saoudi ,Hadj Abdelmadjid Abdessemed,(il était très remarqué par sa barbe),Sidi Hani, Hocine Ben-Abdeslam, Si El-Aifa, Mohamed Cherif Djarallah,Mohamed Haba, Said Aoufi, Ali Seid , Chaabane Amara, Mohamed Sghir Abdessemed, Si-Abdelbaki,Si Abdesselem Mebarkia, (région de Ain El Ksar ), Si-Mahmoud El-Hadi, Djemai Bougadi, Smail Chaabani, Aissa Bekhouche, Tahar Keddouri ,Mohamed Hadjar; Djemai Berhail, (Mani), Abdelhamid Chaabane.
Beaucoup de débats ont eu lieu durant les séances de travail. Réorganisation des troupes, et évaluation potentiel humain et matériels de l’ALN dans les Aurès. Celui-ci se chiffrait à quatre milles cinq cent hommes armés repartis principalement en deux Zones.( 2500 en Zone 2 et 1500 en Zone 1 ).