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mardi 15 juillet 2025
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Hakim Hamadouche, mandoluth et mémoire en partage

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Nous le découvrons pour la première fois, malgré les échos qui couraient déjà à son sujet, au théâtre de la Sucrière, dans le parc François-Billoux, lors du spectacle La Discrétion à Marseille.

Là, au creux d’une scène où se mêlent voix et musique, Hakim Hamadouche habite l’espace comme un souffle vital. Son mandoluth — instrument qu’il a lui-même façonné et baptisé — résonne avec une mélancolie profonde et une rage contenue, donnant chair aux silences d’une mémoire longtemps étouffée.

Sur scène, ce mandoluth, proche du mandole algérien mais enrichi d’un manche long et de cinq cordes doubles, devient plus qu’un instrument : il est un langage. À travers lui, Hamadouche recrée les atmosphères de l’Algérie, son pays d’origine, avec une justesse rare. Parmi ses interprétations les plus célèbres, Ya Rayah et Ya El Menfi s’imposent comme des hymnes intemporels, porteurs d’exil, de nostalgie et d’espoir.

Né en Algérie, installé en France depuis les années 1980, il forge une identité musicale qui n’est ni simple hommage ni rébellion facile, mais un véritable dialogue entre héritage et modernité. Il a tissé pendant près de trente ans une complicité artistique rare avec Rachid Taha, ensemble dressant un pont sonore où se mêlent chaâbi, rock et jazz, entre douleur du passé et promesse d’un avenir libéré.

Hamadouche est avant tout un artisan des émotions profondes. Chaque note qu’il fait vibrer raconte une histoire, chaque silence habité révèle une mémoire. Sur scène, il est à la fois le maître discret et le conteur muet, donnant voix aux blessures, aux espoirs, aux résistances d’une génération tiraillée entre plusieurs mondes.

Dans La Discrétion, il offre une musique à la fois délicate et puissante, en soutien aux voix des femmes immigrées, gardiennes d’histoires trop longtemps tues. Il incarne cette force tranquille qui défie l’oubli et le silence, sans jamais céder à la facilité.

Son art est un souffle persistant, traversant frontières et temps, une promesse tenue au nom de toutes ces voix qu’on n’entend pas assez.

Djamal Guettala

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