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Harraga 2033 (5) : Alger-Amsterdam, aller simple pour l’enfer

Image par congerdesign de Pixabay

Ce jeudi matin, elle était encore à Amsterdam. Elle devait prendre le train de 6h11 pour Paris. Avant de monter à bord et partir rejoindre son petit ami parisien, elle flânait sur les quais et s’apprêtait à prendre un café quand un inconnu l’accoste :

– Bonjour ! Vous partez à Paris ?

– Oui, mais comment le savez-vous ?

– L’unique train dans l’heure qui suit, c’est celui de 6h11, lui explique-t-il, sourire charmeur sur le visage. En fait, moi aussi, je devais prendre ce même train, voyez-vous ! mais un empêchement de dernière minute me retient à Amsterdam. J’ai un petit souci pour cette valise que je devais remettre à un client à Paris. Je suis représentant commercial. Si je ne la livre pas aujourd’hui, c’est plus de 20 000 € de perdus pour moi. Et pour tout vous dire, je suis prêt à vous offrir 20% de ces gains si vous acceptez de la livrer à ma place.

– Mais elle contient quoi votre valise pour ainsi m’offrir 4 000 € ? des lingots d’or ?

– Haha ha ! Non, vous n’y êtes pas ! juste des fringues de haute couture qui valent leur pesant d’or. Les bourgeois parisiens, et surtout les bourgeoises, en sont friands. Je ne suis qu’un intermédiaire commercial. Voici la clef, si vous voulez vérifier que la valise ne contient que des belles robes et de beaux costumes, bien entassés. C’est pour cela qu’elle vous semble si lourde.

Harraga 2033 (4) : Alger-Amsterdam, aller simple pour l’enfer

– Non, je vous fais confiance. Et l’argent, qui dois me le remettre ?

– Voici 2 000 € de provisions. J’ai téléphoné à mon client pour qu’il remette le reste au livreur, c’est-à-dire vous. Voici son adresse et son numéro de téléphone.

– Ok, ça me semble correct !

– Dépêchez-vous ! Votre train part dans dix minutes. Bon voyage !

Avec ses deux valises, elle avait un peu plus de mal que les autres voyageurs à se frayer un chemin jusqu’à son wagon. D’autant que celle de ce commercial semblait bien lourde pour ne contenir que de simples vêtements, même entassés. Le compartiment bagages étant quasiment vide, elle n’a aucun mal à caser les siens avant de rejoindre sa place. Plus de quatre heures la séparent de Paris.

Une fois assise, elle commence à se poser des questions sur cette mission clandestine qu’elle avait accepté sans rechigner. À mesure que le train prend de la vitesse, le doute s’installe, et la curiosité finit par l’emporter. Munie de la clef que lui avait remis l’étranger, elle traverse rapidement le couloir. Un peu hésitante, elle se saisit du cadenas de la valise et y introduit la clef… (à suivre).

Kacem Madani

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