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Hélène Ségara déprogrammée du Festival de Carthage : la version tunisienne contredit la chanteuse

Hélène Ségara

Alors qu’elle affirmait n’avoir « jamais prévu » de chanter au Festival de Carthage, la chanteuse française Hélène Ségara a bel et bien été déprogrammée de la 59e édition du prestigieux événement tunisien. L’information a été confirmée ce mercredi soir par un communiqué officiel bilingue (arabe/français) publié par la direction du festival.

« Il a été décidé de retirer de la programmation le spectacle de Hélène Ségara initialement prévu dans le cadre de la 59e édition du festival », peut-on lire dans le texte.

Ce retrait s’inscrit dans un contexte politique marqué par une forte mobilisation symbolique en faveur de la Palestine. Le communiqué précise que le festival a souhaité inscrire sa programmation dans un « hommage à la résistance et au droit à la liberté du peuple palestinien ».

Une programmation engagée

La direction du festival a détaillé plusieurs temps forts artistiques de cette édition liés à la cause palestinienne :

Le spectacle d’ouverture Qa‘ al-Khabiya du compositeur Mohamed Garfi évoque le soutien tunisien à la Palestine depuis l’indépendance.

Le musicien Riadh Fehri rend hommage aux enfants de Ramallah dans Tapis rouge 2.

La chanteuse palestinienne Nai Barghouthi est attendue dans une création de Karim Thlibi intitulée Imagine ton âme écouter.

Deux figures emblématiques palestiniennes, Mohammed Assaf et Saint Levant, seront également à l’affiche. La direction du festival salue au passage « le public fidèle pour son engagement envers la cause palestinienne et son rejet de toute forme de normalisation ».

Une déclaration contredite

Ce communiqué vient contredire frontalement les déclarations d’Hélène Ségara, publiées quelques heures plus tôt dans le journal Sud Ouest, où elle déclarait :

« Je n’ai jamais pris position pour Israël et je chante depuis des années dans les pays arabes. Aucun accord n’avait été signé. »

La chanteuse laissait ainsi entendre que sa présence au festival n’avait jamais été envisagée. Le communiqué tunisien révèle au contraire qu’un spectacle à son nom était bel et bien prévu… avant d’être déprogrammé pour des raisons politiques.

Une polémique révélatrice

L’incident met en lumière la sensibilité croissante autour des engagements ou des silences des artistes vis-à-vis du conflit israélo-palestinien. Dans un climat de tensions exacerbées, certains festivals ou institutions culturelles dans le monde arabe choisissent d’affirmer clairement leur positionnement politique — quitte à provoquer des remous dans les sphères médiatiques occidentales.

Djamal Guettala

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