Y a pas à dire, même le ballon ne tourne pas rond dans un monde qui s’emballe sur la moindre futilité ! On ne démordra donc pas de ces sujets de société qui empoisonnent les débats et pèsent de toute leur inertie sur la république ?
Un sujet qui fait rage ces derniers jours concerne les hijabeuses, ces sportives qui exigent qu’on les laisse pratiquer leur sport avec le hijab.
Si ce n’était la rage qui se dégage de certaines positions, tel sujet prêterait à rire ! Mais voilà, le sujet ne fait que rajouter de la division à la division, et les amalgames ne sont pas loin pour affermir les postures des uns et des autres !
Voici, résumé en quelques phrases, les positions des pour et des contre le revendications des hijabeuses :
D’un côté, d’Eric Cantona à Lilian Thuram, près de 50 sportifs appellent à s’opposer à la proposition du Sénat d’interdire aux femmes voilées la pratique de leur discipline.
“Démocratiser le sport, c’est le rendre accessible à tous ! Qu’on se le dise d’emblée : rien ne peut justifier une telle décision. C’est une mesure discriminatoire, excluante et totalement contraire aux valeurs du sport que nous défendons.” Lit-on dans l’appel de nos 50 sportifs.
Et de se montrer plus revendicatifs :
« Nous en appelons donc aux parlementaires qui auront de nouveau à se prononcer sur cet amendement. Nous en appelons, plus généralement, aux différentes fédérations sportives françaises. Laissez-les jouer ! N’interdisez pas à de jeunes femmes de participer à des compétitions sportives et de pratiquer leur sport de prédilection sous prétexte qu’elles portent le voile. Ces restrictions portent préjudice non seulement aux libertés de toutes et tous, mais également à la crédibilité des principes sportifs et humanistes que nous portons collectivement, sur les terrains des quatre coins du monde.”
De l’autre côté, pour une association féministe historique, les Hijabeuses sont des « pleurnicheuses ».
La Ligue du droit international des femmes a ironisé hier jeudi, dans un communiqué, sur l’action revendicative des Hijabeuses, qui réclament le droit de jouer voilées en compétition. Voici le communiqué dans son intégralité :
“Nos sympathiques Hidjabeuses manifestent, saisissent le Conseil d’Etat et en appellent à nouveau à la pitié du public : elles veulent jouer au foot et la méchante FFF y met obstacle en se référant à ses statuts.
Elles obtiennent des soutiens auprès d’illustres sportifs, de « ministricules » et de députés de la majorité qui marchent à l’envers.
L’affaire doit être grave.
Quel est donc l’objet de leur tourment ?
Elles se revendiquent de foi musulmane.
Par voie de conséquence elles exigent de porter sur la tête la marque de leur appartenance religieuse tandis que le règlement de la FFF impose le strict respect de la neutralité sur les terrains.
Neutralité qu’ont respectée les sportifs signataires de la pétition au soutien de leurs prétentions.
Les athlètes musulmans ont-ils exigé d’interrompre le match à l’heure de la prière ?
Va-t-on voir de nouvelles exigences selon les religions ?
Pour la prochaine Coupe du Monde on est curieux de savoir comment réagira la fédération de foot qatarie si d’aventure des joueurs s’affichaient sur le terrain, qui avec une kippa, qui avec une large croix brodée sur son maillot, et pourquoi pas un « pastafarien » (adorateur du spaghetti sacré) arborant fièrement l’égouttoir à spaghettis sur la tête !
Les filles, prenez plutôt exemple sur notre belle équipe de France féminine, sur celles de Ligue 1 !
Allez, bon entraînement, tête nue, cela rafraîchit les idées !”
Nul besoin de jouer aux arbitres entre les uns et les autres, mais force est de constater que la France se laisse entraîner sur des pentes savonneuses du débat stérile. Autoriser des tenues ostentatoires comme le hijab, serait une insulte à l’endroit de Simone de Beauvoir et de toutes les femmes qui ont combattu et combattent toujours pour arracher l’égalité hommes-femmes ! Et cette égalité commence par l’insoumission à des règles vestimentaires sorties tout droit de l’ère des cavernes !
Kacem Madani