Mardi 31 décembre 2019
Hirak ; 10 mois de lutte et de prison pour « un Etat civil »
Ce sont des centaines de milliers de manifestants qui sont sortis ce mardi 31 décembre pour réclamer la fin du système, la libération des détenus d’opinion et l’ouverture de négociations « sérieuses et responsables » pour sortir le pays de la crise multidimensionnelle qui le paralyse depuis plusieurs mois.
C’est la dernière marche de cet an de grâce 2019. Ce 45e mardi de dissidence estudiantine et populaire s’est déroulé comme les précédentes sous le signe des figures de la révolution de novembre 1954. Les Algériens convoquent désormais à chaque jour de dissidence les grandes figures du nationalisme algérien et entonnent des chants révolutionnaires comme pour signifier au pouvoir la profondeur historique des événements qui se déroulent actuellement.
Les images que nous publions ci-dessous sont une des illustrations de la profondeur sociale de cette dissidence. Le pouvoir ne peut le nier, l’ignorer ni encore rester sourd longtemps à cette lame de fond.
Les Algériens sont à bout. La défiance et la méfiance vis-à-vis du pouvoir sont immenses. Elles sont le résultat de près de 60 ans de mensonges, de pillages, de détournement, de l’instrumentalisation perfide de la fibre sensible nationale.
Désormais il y a un avant février 2019 et un après. Ce qui s’est déroulé ces dix derniers mois en Algérie relève d’un événement historique unique. C’est une séquence qui va marquer l’histoire post-indépendance du pays. Il y a urgence à rétablir l’espoir et réinventer un autre avenir. C’est à la seule aune des premières mesures qui devraient être prises rapidement par le président pourtant mal élu qu’est Tebboune et son équipe que se mesurera leur volonté de changement.