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Hirak 2019 : échec ou succès ? Le ni oui ni non de Hadj Nacer

Hirak Tanekra

Hadj Nacer fait certainement partie des hommes politiques les plus lucides de sa génération. Dans une récente interview accordée à Tsa (*) concernant le hirak, l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie énonce que sous certains aspects, le hirak n’est pas un échec, alors que sous d’autres apparences il n’a pas eu le succès escompté ! ? Du ni oui, ni non en relents de langue de bois.

À contre-courant de cette attitude mi-figue, mi-raisin, nous allons brièvement développer les raisons qui font que le hirak a été bien plus un succès qu’un échec.

Pendant deux ans, le peuple algérien, dans sa totalité, de Tamanrasset à Alger, d’Oran à Annaba, et au-delà, a donné au monde, semaine après semaine, les preuves irréfutables d’un pacifisme exemplaire. C’est sans doute la première fois, dans les annales de l’Histoire de l’Humanité, qu’un peuple se déverse par millions dans les rues des villes et des villages, dans une atmosphère de fête, de camaraderie, de citoyenneté bon-enfant, sans que le moindre dépassement ne vienne entacher la soif d’une liberté confisquée par une association de chenapans sans foi ni loi.

Une bande de maffiosi qui avait osé proposer, « la hia, la hachma » (toute honte bue), leur chef suprême comme candidat au Nobel de la paix !

Oui, le peuple algérien mérite honneur, éloges et félicitations, pour ces deux années de marches bon enfant !

Que le monde reconnaisse enfin que ce sont tous les envahisseurs qui se sont succédé sur les contrées amazighes, depuis des millénaires, qui nous ont attribués ces étiquettes berbères à consonance sauvage, pour mieux accaparer nos terres !

Pour les Romains, nous étions des barbares ; pour les Arabes, des tribus (k’baïl) ; pour les roumis, des indigènes ; et pour clore la série des conquérants, le clan d’Oujda s’est rué sur le butin, fait ériger un empire, et construit une forteresse à Club-des-Pins. Une sorte de cité interdite à des autochtones encombrants hérités d’une France colonialiste, pour perpétuer le même regard supérieur sur nous que celui des romains et des roumis !

Un peuple que l’on a voulu falsifier pour lui faire admettre que ses ancêtres étaient Gaulois, avant de se transformer, par les mêmes tours de passe-passe supérieurs, en Mecquois ! Un peuple, des tribus pacifiques, dont les gènes n’ont jamais pu être modifiés par quelque stratagème que ce soit. Quelle meilleure démonstration à cela que cette sagesse ancestrale qui a circulé pendant deux ans, rayonnante à chaque coin de rue, que ce soit à Alger, Khenchela, Tiaret, Tizi-Ouzou ou d’autres cités ?

Non, l’Algérien du terroir n’est pas barbare ! Il ne l’a jamais été !

Non, l’Algérien du terroir n’est pas violent ! Il ne l’a jamais été !

Non, l’Algérien du terroir n’est pas extrémiste ! Il ne l’a jamais été !

La barbarie, la violence, le crime organisé, l’extrémisme, religieux ou comportemental, il faut aller les chercher du côté des clans qui se succèdent au pouvoir, et de la bête immonde qu’ils ont engendrée dans les années 1990 pour massacrer 250.000 innocents.

Si la volonté des pays dits civilisés est d’offrir aux générations futures un monde parfait, fait de solidarité et de paix, l’exemple de l’Algérie du hirak devrait servir de modèle de fraternité, celui du vivre ensemble en toute cohérence, sur ce « Home » commun que des inconscients et des clans malmènent depuis trop longtemps !

En conclusion, le hirak nous a démontré que l’Algérien du terroir que nous croyions tous mort et enterré est plus vivant que jamais, plus uni que jamais. Il faut remonter aux journées de folie qui ont suivi l’indépendance pour déceler une telle osmose entre nos peuplades. Ne serait-ce que pour cela, le hirak a été un succès incommensurable ! Bien mal avisé celui qui le croit pour de bon euthanasié !

Kacem Madani

(*) https://www.tsa-algerie.com/hadj-nacer-le-hirak-na-pas-echoue/

 

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