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Hirak : faut-il une « trêve sanitaire » pour protéger les Algériens ?

COMMENTAIRE

Hirak : faut-il une « trêve sanitaire » pour protéger les Algériens ?

Pendant que le pouvoir continue de réprimer et de refuser d’accepter la moindre concession aux millions de manifestants qui protestent depuis plus d’un an, une nouvelle donne vient troubler cette révolution citoyenne : le coronavirus.

De nombreuses personnes commencent à s’interroger sur les risques sanitaires du coronavirus sur les manifestants. L’appel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’aggravation de la situation en Europe avec laquelle l’Algérie a commencé à supprimer ses dessertes aérienne ne sont pas pour rassurer les plus irréductibles des manifestants anti-système.

Alors faut-il continuer à manifester pour dénoncer l’incurie du régime, avec toutes les conséquences sanitaires qui pourraient en découler ou arrêter avec le risque que ce dernier se régénère et réussisse plus que jamais à asseoir définitivement son autoritarisme ?

Faut-il une trêve sanitaire ? La question mérite d’être posée même si eu égard à l’attitude fermée du pouvoir il n’y a ni les espaces, ni les moyens pour en débattre. L’heure pourtant est plus que jamais à la détente. A l’apaisement. A la protection des vies humaine. La raison doit primer dans un contexte de pandémie mondiale avec tous les périls qu’elle fait courir aux Algériens qui manifestent. Nous le disons dans un jour sombre de répression. Au moment même où une centaine de personnes sont interpellées à Alger. Nous n’ignorons pas non plus que plus de 120 manifestants croupissent encore dans les prisons pour avoir réclamé le départ du système.  

L’heure est au questionnement aussi sur le système de santé du pays. Ce dernier sera-t-il capable de faire face à la multiplication des cas de coronavirus ? 

Les débats entre les pour et contre la poursuite du mouvement de dissidence dans la forme actuelle sont vifs sur les réseaux sociaux, seul espace (avec ses limites) de liberté.

Aussi, devant la gravité de la situation,  il faudra sans doute trouver un autre moyen de pression, voire de lutte pour contraindre le président Tebboune et ses parrains à entendre la voix du peuple. 

Dans ce contexte particulièrement périlleux, comme en d’autres, le pouvoir, qui a les cartes en main portera toute sa responsabilité.

Auteur
Hamid Arab

 




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