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« Houariou » M. Tebboune ?

Tebboune

Du temps de la splendeur d’Alger, quand nous nous gavions des beaux restes laissés par les roumis, nous ne rations pas une occasion de nous moquer de nos dirigeants.

Bizarrement, je ne me souviens pas trop des blagues sur Boumediene, sinon celle où, lors de sa visite à Alger, la reine d’Angleterre lui demande : – « How are you Boumediene ? », – « Non, non ! réponds le patibulaire colonel des frontières, c’est Houari, pas Houariou ! ».

Depuis l’hamdoullah, l’Algérie a évolué ! Nous parlons tous français correctement « We3lech teklaxoni fi l’autoroute ?», pour paraphraser Amazigh Kateb, le digne fils de son père.

Nous le parlons si bien que nos bienveillants dirigeants nous encouragent, de force évidemment, à maîtriser l’anglais, la première langue parlée au monde. Ainsi, par la grâce du tout puissant, comme toujours, nous ferons partie du peloton de tête des pays développés.

Bientôt, toutes ces expressions bien de chez nous subiront un glissement formidable vers la langue de Shakespeare.

Ainsi, l’expression précédente sera remplacée par « Houari honking on the higwaïe ? »

Rajouté à cela le fait qu’il est fort probable que l’Algérie fasse appel à des Égyptiens pour combler notre déficit en enseignants, nul doute que cette même phrase sera améliorée en «hawari hawking on thi hidjway ? » (hawking = fauconage).

Décidément, cette réforme de l’enseignement ne passe pas ! Il se dit que la majorité de nos enseignants « anglophones » ne s’encombre pas de toute pédagogie orale, se contentant quasi-exclusivement de recopier des leçons, souvent mal organisées, sur le tableau. C’était déjà le cas pour le français.

Pourquoi changer une méthode qui gagne, pardi ?

Un peu de sérieux bonté divine !

Le choix de l’anglais s’est fait de façon précipitée, expéditive et irréfléchie. La célérité avec laquelle la décision a été mise en œuvre est anormale. « L’école, c’est du temps long. Il faut planifier sur 20, 30 ans », relève l’éminent sociologue Aissa Kadri qui a rédigé de nombreux ouvrages sur l’histoire de l’éducation en Algérie. « C’est une décision qui aurait dû être discutée, réfléchie », avaient observé des syndicats d’enseignants.

Mais le pouvoir est têtu ! Il n’en fait qu’à sa tête de linotte : l’Algérie nouvelle, c’est comme celle de « Houariou » : autocratie, médiocratie, koursi !

« Longue leaf » M. Tebboune !

Kacem Madani !

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