Abdelmadjid Tebboune a nommé, ce 20 mars 2025, Ibtissem Hamlaoui à la tête de l’Observatoire national de la société civile (ONSC), succédant ainsi à Noureddine Benbraham. L’annonce a été faite via un communiqué officiel de la Présidence de la République. Cette nomination marque le troisième changement à la tête de cet organe en un peu plus de deux ans.
Avant d’accéder à ce poste, Ibtissem Hamlaoui occupait la présidence du Croissant-Rouge algérien (CRA). Elle prend la relève de Noureddine Benbraham, lui-même nommé en janvier 2023 en remplacement d’Abderrahmane Hamzaoui, premier président de l’Observatoire depuis sa création en avril 2021. Militante du FLN et ancienne députée, Ibtissem Hamlaoui qui se plaignait du bruit causé par les manifestants du Hirak avait déclaré qu’il était impossible de libérer les détenus d’opinion. Elle avait même annoncé la fin du Hirak.
L’ONSC, une coquille vide au service de Tebboune
Cette instabilité à la direction de l’ONSC soulève des interrogations sur la pérennité et l’efficacité de cet organisme consultatif, censé favoriser le dialogue entre la société civile et les institutions de l’État.
Créé par décret présidentiel en avril 2021, l’Observatoire national de la société civile est officiellement présenté comme un organe de concertation et de proposition destiné à accompagner le développement national et à promouvoir les valeurs démocratiques.
Cependant, derrière cette façade institutionnelle, l’ONSC s’est surtout révélé être un instrument de contrôle de la société et un relais de propagande électorale au service du candidat-président Abdelmadjid Tebboune.
Tout comme le Haut Conseil de la Jeunesse, l’ONSC a vu le jour dans un contexte où Tebboune, élu en 2020 lors d’un scrutin marqué par une abstention massive et une contestation persistante, peinait à asseoir sa légitimité populaire. Plutôt qu’un véritable espace d’échange citoyen, l’Observatoire s’est imposé comme un outil destiné à canaliser et neutraliser la société civile sous couvert de dialogue institutionnel.
Son inefficacité a été particulièrement évidente lors de la dernière élection présidentielle. Malgré les moyens mobilisés, l’ONSC n’a pas réussi à susciter l’adhésion populaire ni à masquer le désintérêt général pour un processus électoral discrédité par des manipulations.
Abdelmadjid Tebboune n’a décroché son second mandat qu’avec un score médiocre, dans un climat de défiance généralisée, révélant ainsi les limites d’un organe davantage conçu pour légitimer un pouvoir contesté que pour répondre aux aspirations profondes de la société.
La rédaction