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Idir Tas : « Mon expérience est faite de rencontres et de hasard »

Idir Tas

Idir Tas vient de publier « Chansons de la pluie et du beau temps ». Il s’explique dans cet entretien sur l’écriture de la chanson et sa passion de la musique.

Le Matin d’Algérie : Tu viens de publier aux éditions du Net un livre intitulé « Chansons de la pluie et du beau temps ». Veux-tu nous le présenter brièvement ?

Idir Tas : C’est un recueil de 28 chansons. Quatorze sont écrites en français. Quatorze autres en kabyle. Certaines sont sur YouTube. Ces chansons abordent des sujets très variés comme l’exil, la vie urbaine, l’écologie, l’enfance, l’amour impossible et la famille.

Le Matin d’Algérie : Quelle est ta formation à la musique et au chant ?

Idir Tas : Je ne suis jamais allé dans un Conservatoire, mais dès l’enfance j’ai chanté avec les femmes des airs traditionnels kabyles durant les mariages. C’est comme ça que j’ai appris à chanter. J’ai aussi beaucoup écouté les chanteurs d’Akfadou qui jouaient au bord de la rivière. Pour moi, ce fut une belle initiation musicale. Plus tard, au collège, à Constantine, j’ai fait partie d’une chorale. Notre répertoire allait de la musique arabo-andalouse jusqu’aux chants patriotiques, en passant par le chaâbi. En France, j’ai participé au stage « Le corps et la voix en plein accord » animé par trois professeures qui m’ont appris à bien respirer tout en chantant. Dans le cadre de l’association Amel de Grenoble, j’ai suivi les cours de Mouloud Adel, un professeur de musique et de chant arabo-andalouse.

Le Matin d’Algérie : Depuis quand pratiques-tu la guitare ?

Idir Tas : J’ai commencé à apprendre à jouer tout seul à Akfadou, en écoutant les plus grands et en essayant de les imiter. J’ai surtout joué à l’oreille comme on dit. À l’adolescence, alors que je vivais à Constantine, je me suis acheté ma première guitare en plastique et j’ai commencé à improviser. En France, j’ai pris des cours particuliers à Bourges auprès de Mickaël, un guitariste aimant le flamenco. Une fois installé à Grenoble, j’ai poursuivi mon apprentissage avec David Giroutru, un musicien passionné du jazz. Il y a quelque temps j’ai participé à un stage de guitare d’une semaine, à Presles, où j’ai joué avec d’autres guitaristes des airs du répertoire classique. Il y avait entre autres du Ravel. Tous ces petits bouts de vie et de musique ont contribué à m’enrichir. Mon expérience est faite, à la fois de rencontres et de hasard, à « sauts et à gambades » comme dirait Montaigne.

Propos recueillis par Tahar Khalfoune

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