Mardi 30 juillet 2019
Il est encore temps pour une sortie de crise !
Ce plaidoyer se veut réconciliateur, car mettre encore une fois le pouvoir entre les mains de personnes «négociées» incompétentes serait un gage perdant et mettrait en péril l’émancipation de la nation. Nous n’avons pas le droit d’échouer encore une autre fois, pas avec ce cri volontaire et pacifique de ce magnifique peuple.
Malgré la difficile conjoncture que traverse le pays, politique et économique, il faut reconnaître le génie du peuple algérien pour son consensus tacite avec son armée populaire bien que des questionnements persistent. Ce peuple béni s’accoutume et encourage son armée dans ce processus complexe visant à déloger cette tribu prédatrice qui a fait main basse sur les richesses du pays. Le peuple encourage l’armée dans ce processus d’annihilation des vertueux tireurs de couteaux croisés afin de mettre fin à la croisade de la corruption et de la trahison.
En même temps, il crie sa colère au commandement de cette même armée – pacifiquement et élégamment – sur d’autres sujets sensibles touchant sa liberté et son honneur. Le peuple algérien refuse la «hogra» et donc voit ainsi les arrestations de militants du hirak et de certaines personnalités connues sur la scène nationale.
L’armée, dans son rôle républicain relativise car agit en conformité avec son intelligentsia. En même temps, elle réitère sans cesse son soutien à la population dans ses revendications, en l’occurrence pour l’établissement d’un Etat de droit et une démocratie algérienne du peuple et par le peuple, avec toutes ses composantes, non propulsée par une couleuvre disciple de George Soros. Bien qu’elle ait décidé de frapper fort cette base sournoise qui agissait en toute impunité et/ou dans l’ombre, elle sait qu’elle doit désormais passer la main à cette justice algérienne – libre et naissante – pour mettre fin à l’amalgame du règlement de comptes entre clans rivaux.
Cette armée révolutionnaire est convaincue de son plan de restructuration sur tous les volets. Jadis ligotée, le Hirak l’a totalement libéré lui permettant ainsi d’asseoir une légitimité tant recherchée. Une avancée certaine pour mener à bien son mandat constitutionnel tout en étant garante et partie prenante de la sortie de crise. Cette armée, dans toutes ses variantes, se doit de chercher un compromis à travers un dialogue franc avec des hommes et des femmes nationalistes, représentatifs du mouvement citoyen, pour atténuer les tensions et assurer les revendications populaires. Il est encore temps de répondre favorablement à ce magnifique peuple en lui passant le flambeau et le laisser choisir ses dirigeants en toute transparence.
Le peuple comprend la position de son armée et serait prêt à lui donner des garanties en échange de sa bonne foi. Des garanties lui permettant de continuer son travail de décolonisation, de développement, de sécurité et d’émancipation, dans un cadre constitutionnel, légitime et en toute indépendance. Le peuple se doit, à travers son prochain président élu démocratiquement, sur impulsion de l’armée, de s’engager solennellement de ne pas toucher à l’armée et à son commandement. Le pays et son armée ont besoin de ce compromis vital, à savoir une amnistie pour les officiers supérieurs de l’armée qui ne sont pas poursuivis pour haute trahison. L’armée gardera alors le ministère de la défense et le corps des armées afin de continuer sa restructuration et son rajeunissement de l’intérieur en toute quiétude et transparence. L’armée travaillera à son tour à la restitution des biens de l’Etat dus à la compromission. Aussi, en gage de bonne volonté, la libération des détenus d’opinion selon le degré de gravité établi par son intelligentsia militaire. Bien des pays ont réussi cette transition «négociée», le cas de l’Espagne et du Portugal pour n’en citer que ces deux-là.
Le pays a besoin de cette amnistie pour pouvoir se tourner vers l’avenir… vers cette phase de construction du pays. Le peuple connaît la conjoncture économique actuelle et s’inquiète de sa situation. Inflation, déficits chroniques, dépendance à l’énergie avec un modèle fragile soumis aux aléas des prix du pétrole et du gaz, détérioration du niveau de vie, chômage des jeunes et des femmes, un poids de l’agriculture relativement important et un niveau des hautes technologies négligeable, politique monétaire inflationniste, etc… la liste est longue… une situation économique en déliquescence… Il est impératif que des personnes compétentes prennent en main l’économie du pays afin de le remettre sur le devant de la scène économique internationale.
Il est grand temps pour l’émergence d’une Algérie forte et moderne, un acteur clé dans la région méditerranéenne, avec une géopolitique intelligente tournée vers demain et forte de ses principes fondamentaux qu’on lui connaît. Le peuple algérien – uni avec toutes ses composantes – ses décideurs légitimes – son armée nationale populaire apaisée, vigilante et professionnelle, tendront la main à tous les pays qui voudraient travailler avec l’Algérie dans le respect. Alors faisons en sorte que ce soulèvement populaire soit un vif succès pour qu’une Algérie nouvelle apparaisse. Une Algérie pleine de promesses pour un peuple qui a tant espéré.
Vive l’Algérie – indépendante et démocratique – et vive son armée nationale populaire.