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Il faut sauver l’artiste de la nébuleuse salafiste !

Hakim Tidaf :

Il faut sauver l’artiste de la nébuleuse salafiste !

Le hasard du net et de ses clicks vous fait parfois découvrir des univers insolites qui s’obstinent à faire dériver sous vos yeux jusqu’à vos propres racines ! Des souches d’un terroir que vous croyiez pourtant connaître et décrypter dans ses moindres ramifications !

Ce hasard vous conduit sur des pistes improbables et des empreintes déposées par les vôtres qui vous laissent bien pantois, avant que de fortes doses de tristesse et de mélancolie ne leurs emboîtent le pas !

Imaginez un peu que par un soir de détente, en mode relax optimal, vous vous laissiez entraîner par un flux de styles musicaux éclectiques qui se disputent votre oreille ! Une musique que YouTube, via son mode de lecture automatique, choisit pour vous, quand ce défilement incontrôlé vous fait ouïr une de ces pépites agréables qui accrochent plaisamment vos tympans, tout en vous faisant découvrir que cette voix, ces sons, ce timbre, ces déclamations ravissantes de poésie sont la production d’un jeune Kabyle quasiment inconnu ; et que vous appreniez par la suite que ce talent a été happé par des appels mystiques pour finir dans les bras de la branche la plus extrême, celle d’un salafisme outrancier pour l’humanité ! Hakim Tidaf semble s’être si insidieusement laissé happer par les sirènes de ce mouvement rétrograde qu’il s’est totalement détaché de son art, dans le seul but, lui a-t-on appris, de consacrer le restant de ses jours à un rythme de vie diamétralement opposé aux ingrédients d’enchantement et de charme que la musique procure à ceux qui, comme lui, en font un métier et une passion !

Comment peut-on avoir chanté thayri (l’amour) avec ses tripes et se laisser séduire par ceux qui psalmodient la haine, à longueur de sourates et de versets ?

Comment peut-on, à un âge où l’on déborde de fraicheur et d’éclat, troquer ses rêves de jeunesse contre des illusions qui gravitent exclusivement autour du trépas ?

Comment peut-on avoir baigné dans un monde de musique, universellement reconnu pour adoucir les mœurs, et se laisser piéger par celui qui le violente et ne le glorifie que par des incantations mortifères ?

Comment peut-on avoir conquis des centaines de milliers de cœurs et d’oreilles (le titre thayrime (*) a été visionné plus d’un million de fois sur YouTube) avec une poésie et une musique qui raconte la vie, avec ses hauts et ses bas, et se laisser entrainer par celles qui n’exaltent rien d’autre que l’outre-tombe et le trépas ?

Comment peut-on avoir chanté « Oh ma lune efface mes larmes et rends-moi le sourire ! » et tomber ainsi dans les bras de l’hologramme insensé des penchants salafistes (selon des commentaires récoltés sur YouTube) ?

Des histoires comme celle de Hakim Tidaf précipitent inévitablement vos états d’âme dans une tristesse et une mélancolie absolue ! Tout autant que la marée des jeunes qui ont envahi l’enceinte du centre culturel français, largement étalée sur la plupart de nos journaux, le cas Hakim Tidal représente le reflet abject de cette Algérie des ténèbres que nos jeunes veulent fuir pour ne pas sombrer dans ces méandres religieux décalés du temps et de toute civilisation !

Au vu de ces quelques éléments récoltés sur YouTube, comment ne pas lancer un SOS et souscrire au fait qu’il est important et urgent de sauver Hakim Tidal ?

Sauver Hakim, c’est donner espoir à ces milliers de Harragas qui s’entassent dans des embarcations de fortune pour rejoindre des mondes que l’on dit mécréants et ces milliers d’autres qui font la queue et se bousculent devant l’ambassade de France pour un simple test d’aptitude et de maîtrise de la langue de Molière !

Sauver Hakim, c’est donner un signe fort que l’Algérie n’est pas encore totalement perdue !

Sauver Hakim, c’est gagner une première bataille sur une guerre qui s’annonce longue et fastidieuse contre le formatage islamiste ! Une guerre qu’il est de notre devoir à tous de déclarer et mener ! Par la seule arme digne de nos temps, la plume bien évidemment !

Sauver Hakim, c’est sauver un homme d’une mort intellectuelle certaine, et à travers lui, préserver un pan de notre culture des vents de bêtise et d’ignorance qui soufflent sans relâche sur les terroirs magiques de notre enfance ! 

Sauver Hakim des griffes salafistes, c’est sauver l’âme de la Kabylie et, par-delà, celle de l’ensemble du pays !

Le célébrissime Cat Stevens s’était laissé berné aussi. Nous n’y avons prêté que peu d ’attention à l’époque ! Nous nous en amusions même ! car après tout, il fallait oser entreprendre un sacré voyage spirituel, à travers ciels et mers pour atterrir à Kouba et tomber dans les bras de la mouvance islamiste de Ali Belhadj, son taré guide suprême ! Et puis, le parcours de « lady d’arbanville » ne nous concerne pas ! Il ne regarde que les siens, les finauds britanniques, si débordant de vigilance et de tolérance qu’ils ont laissé proliférer les mouvances et portevoix salafistes, de Londres à Manchester et Leeds !

Hakim est un « afenan » de nos terroirs ! Il fait partie de nos pacifiques tribus ! Il nous appartient de l’extraire de la torpeur et de la berceuse mecquoise implantée en lui par moult dérives et tromperies grivoises !

Persifler « eddine-amchoum », comme l’a si bien fait Lounis Aït-Menguellet, ne suffit plus !  Encore faut-il préserver les nôtres des nombreux « imchoumen » et autres experts es-« moumen » qui précipitent inexorablement la Kabylie et le pays dans les méandres de l’inculture salafiste et ses pléthores de règles et de lois pour désaxés ! Des règles et des lois partout édictées par des majestés et des Aek-el-mali bien à l’abri !

Reviens à l’amour et au chant Hakim !

Quitte ce monde funeste et sans « l’kim » !

K. M.

(*) Hakim Tidaf thayrim, YouTube

 

Auteur
Kacem Madani

 




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