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Ils ont tous voté, sauf le peuple !!!

Des Bouteflika à Sellal, en passant par Haddad et Tebboune

Ils ont tous voté, sauf le peuple !!!

Ils sont venus, ils sont tous là, dès qu’il ont entendu son cri, tous les acteurs de nos malheurs, même Tebboune le fils maudit, elle va mourir… l’Algérie! Même Aznavour ne les auraient pas mieux chantées, ces funérailles électorales. Enchaînons !

Les élections locales, de ce 23 novembre, ont été surtout l’occasion de se faire remarquer. Comme sur les marches de Cannes, il y a les stars du moment et les « Has-been », les « in » et les démodés, qui espèrent un micro, envisagent une caméra ou s’exposent aux objectifs.

Les Bouteflika en meute :

C’est en « famille », que le président de la République s’est déplacé au bureau de vote d’El Biar, accompagné de ses deux frères, Nacer et Saïd, et des deux mystérieux neveux qui semblent se multiplier sans vraiment grandir ! Hallucinant !!! Cette fois, le président a réussi à le mettre au fond, ce fameux bulletin, qui lui avait causé tant d’ennuis en mai dernier. Seul comme un grand, sans l’aide du petit. Le siège bien réglé, la hauteur calculée, le bras tendu : a voté !

Même en causant quelques embouteillages qui auront fait râler plus d’un sur son parcours, le président pouvait rentrer chez lui, sous le soleil et les youyous, avec le sentiment du devoir accompli, agitant le bras, dans un lent mouvement qui rappelle la bénédiction papale ! Magnifique l’exploit ! A rééditer en 2019, si Dieu le veut bien sûr !

Ouyahia : « Comme il a dit lui »

Le Premier ministre était matinal. À peine 8 h du matin qu’il était à son bureau de vote au CEM Pasteur d’Alger. Le premier à voter nous dit-on. Exemplaire qu’il fut. En sortant, avec ce sourire gourmand, Ouyahia se réjouit des circonstances idéales dans lesquelles se déroule le scrutin, en insistant sur les consignes qu’a données le président de la République lors du Conseil des ministres. Ah oui, il a insisté, le président, au point où le Premier ministre a insisté pour que le peuple aille voter, car « c’est un acte qui ne prend qu’une heure ou deux, mais qui a un impact sur notre vie pendant 5 ans » insistait-il encore et toujours. Quel argument !

Tebboune sort « di club du pain » et vante Bouteflika !

Apparition remarquée de Abdelmadjid Tebboune, qui presque tête baissée est allé lui aussi accomplir son devoir de citoyen, à Bouchaoui…muni de son passeport diplomatique ! Il sort ainsi de sa résidence « di club du pain », où, selon Ali Heddad, « il mangi bien » (normal, c’est le club du pain) et « il vivi tri bien ». L’ancien Premier ministre, héros déchu du peuple et ennemi auto-proclamé des bourgeois « prédateurs », n’a daigné faire qu’une seule petite déclaration aux nombreux journalistes qui l’achalaient : « Je suis FLN et je suis Bouteflika » ! En clair, je suis bon pour le service ! A croire qu’ils sont tous masochistes !

Sellal, jamais sans mes blagues

Elles nous avaient presque manquées les blagues à Sellal. Heureusement que le devoir l’a appelé lui aussi. À 11h précisément. Après une belle grasse-mat. Il s’était présenté au bureau de vote de l’école El Ghazali d’El Mouradia. Indulgente, sa femme n’a pas dû le traîner bien fort par les pieds ou l’empêcher ce matin-là, de prendre son café.

Abdelmalek Sellal, qui a réussi son éclipse depuis son limogeage, a complètement raté son apparition. Comme à l’accoutumée, on aurait envie de dire. En quittant, et sous l’insistance des journalistes, l’ex-premier ministre se trahit : « Je vous reverrais très bientôt », lança-t-il. Une phrase vite interprétée par tous comme une annonce probable de son retour aux affaires. Lesquelles ? Les rumeurs vont bon train, mais le poste vacant de conseiller du président est celui qui revient avec insistance. Le veinard !

Ali Haddad, l’incolore !

Ça ne s’invente pas : Ali Haddad, le caméléon dit être « incolore ». Incolore ou invisible, il ne l’a même pas expliqué ? Comme l’eau ou comme l’air, le mystère reste entier. Comme le FLN ou comme le RND : l’argent n’a effectivement pas de couleur, mais ça pue parfois lorsque indûment placé dans les paradis fiscaux. Il pourrait y aller pour prendre des couleurs tiens ! 

Et les amis

Il eut également le grand opposant fréro Abdelmadjid Menasra, l’autre boule de poils Abdellah Djeballah, l’énorme brosse à cirer Amar Ghoul, l’impayable Amara Benyounes sans personne sous son burnous, Noureddine Bédoui et tant d’autres amis qui sont venus voter. Tous anonymes :« Grand devoir et fête nationale », avec un slogan pimpant : « Chacun pour soi et Bouteflika pour tous ».

Mais mince : où est donc passé le peuple ?

Auteur
Hebib Khalil

 




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