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Incarcération de 3 journalistes: la présomption d’innocence bafouée par Ennahar TV

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Incarcération de 3 journalistes: la présomption d’innocence bafouée par Ennahar TV

L’incarcération des journalistes, des artistes, un ancien footballeur, un citoyen, des artistes et un proche du cyberactiviste Amir DZ a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. 

Les trois journalistes ont comparu jeudi 25 octobre devant le tribunal en citation directe, avant d’être inculpés et placés en détention préventive à la prison d’El-Harrach. 

La gendarmerie nationale les avait arrêtés en début de semaine : lundi soir, le directeur des journaux en ligne AlgérieDirect et Dzairpresse, Adlène Mellah, étaient placés en garde à vue. Le lendemain, c’était au tour d‘Abdou Semmar et son collègue Merouane Boudiab, du site Algériepart de subir le même sort.

Selon les avocats des prévenus, trois protagonistes sont derrière ces arrestations. Des plaintes ont été déposées par Anis Rahmani, le patron du média privé Ennahar, le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, ainsi qu’un homme d’affaires algérien dont nous ignorons pour l’heure le nom.

 Le traitement réservé par le groupe Ennahar TV pose de sérieux problèmes de déontologie. Voire même de viol du secret de l’instruction. Ce groupe de média proche du clan au pouvoir s’est empressée de diffuser en boucle à longueur de journée avec récit et commentaires les arrestations, leur présentation devant le tribunal et même leur mise en détention à la prison d’El-Harrach. Du jamais vu ! Les journalistes de cette chaîne ont bénéficié de facilité pour le moins ahurissantes !

Que fait l’Arav, l’Autorité de régulation de l’audiovisuelle ? Son silence signe son discrédit et celui de son président Zouaoui Benhamadi.

Plusieurs commentateurs voient cependant derrière ces méthodes et moyens de propagande une véritable machination politique obéissant à un agenda précis. 

La Ligue algérienne de la défense des droits de l’Homme (LADDH, aile de Me Benissad) a appelé samedi dans un communiqué rendu public au respect de la « dignité des personnes et au respect de la présomption d’innocence »,

« La constitution et les conventions internationales notamment le pacte international sur les droits civils et politiques ratifiés par l’Algérie garantissent la présomption d’innocence, en ce sens que toute personne est présumée innocente jusqu’à l’établissement de sa culpabilité par une juridiction régulière dans le cadre d’un procès équitable lui assurant des garanties nécessaires à sa défense », rappelle l’ONG.

L’ONG Riposte internationale pointe pour sa part : « À l’approche d’une présidentielle problématique, un tel penchant aux révélations devient des plus problématiques pour le pouvoir qui ne peut plus surseoir sa réaction. Parmi ce qui alerte sur la nature liberticide de l’opération : l’implication passionnée d’une très controversée chaîne de télévision parapublique. Laquelle chaîne d’information est connue pour ses accointances assumées avec les milieux sécuritaires. Elle est aussi réputée pour sa proximité avec les tenants du pouvoir algérien ».

Auteur
La rédaction

 




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