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Incendie à bord de la « Family » : Polémique autour d’un possible attentat au port de Sidi Bou Saïd

Flottille vers Gaza

L’incendie survenu à bord du « Family » – le plus grand navire de la flotte de la Résistance ancrée au port de Sidi Bou Saïd –, dans la soirée du lundi 8 septembre 2025, a rapidement suscité une vive polémique en Tunisie, en raison des versions contradictoires avancées par les autorités officielles, la direction de la flotte et les internautes sur les réseaux sociaux.

La direction de la flotte et les militants présents à bord ont évoqué un attentat à l’aide d’un drone, accusant implicitement le « régime israélien », et ont diffusé des images de vidéosurveillance montrant un éclair dans le ciel suivi de la chute d’un objet enflammé avant que le feu ne se déclare à bord.

En revanche, les autorités tunisiennes ont formellement démenti cette version, affirmant que les premières investigations indiquent que l’incendie serait parti d’un gilet de sauvetage en raison d’un mégot ou d’un briquet, et qu’aucune action hostile extérieure n’était impliquée.

Cette divergence a provoqué un vif débat dans l’opinion publique tunisienne. Des internautes ont jugé l’explication officielle « trop rapide et simpliste », soulignant que les gilets de sauvetage sont généralement fabriqués avec des matériaux ignifuges et ne peuvent provoquer un feu d’une telle ampleur. D’autres ont rappelé des précédents, comme l’attaque israélienne contre Hammam Chatt (1985), l’assaut contre le navire Marmara (2010) ou l’assassinat de l’ingénieur tunisien Mohamed Zouari (2016), estimant que l’hypothèse d’une attaque extérieure ne peut être écartée.

Lors d’une conférence de presse tenue le mardi 9 septembre, des représentants de la flotte maghrébine de la Résistance ont insisté sur le fait que « cet incident ne freinera pas nos efforts » et ont annoncé que les préparatifs pour la navigation vers Gaza le 10 septembre se poursuivent. Ils ont également précisé qu’une commission de sécurité et judiciaire spécialisée suit le dossier, appelant à la discrétion et à ne pas divulguer d’informations avant la fin de l’enquête.

Ainsi, l’affaire demeure suspendue entre une version officielle rassurante et des témoignages et analyses de militants plus sceptiques, dans l’attente des conclusions de l’enquête sécuritaire et judiciaire pour faire toute la lumière sur ce qui s’est réellement passé au port de Sidi Bou Saïd.

Mourad Benyahia 

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