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Inculpé pour vol de poules, relaxé pour crime contre l’humanité !

La France de Macron n'entend pas arrêté Netanyahu malgré le mandat d'arrêt de la CPI.

Benyamin Netanyahou vient de se voir assigner l’obligation de comparaître dans le procès pénal qu’il avait tenté de repousser depuis si longtemps.

Plus l’horreur continuait à l’extérieur contre la malheureuse population civile de Gaza, plus il voulait éloigner l’échéance de son jugement. Comme il a autant le sens de la sournoiserie que de la barbarie, il a compris qu’un pays en guerre provoquait toujours l’adhésion unitaire, ou presque, aux décisions et actes des gouvernements.

Plus la guerre était vendue par l’argument éternel de la survie d’Israël, plus il pensait dans son for intérieur qu’il bénéficierait du crédit de son action destructrice. Israël a perduré dans son crime colonial pendant de nombreuses décennies par le chantage à la mauvaise conscience de l’occident à l’égard du peuple juif.

On oublie souvent un second chantage pourtant tellement rabâché, Israël serait le rempart de la démocratie dans un environnement peu favorable à son existence. Alors depuis le début de cette colonisation, les intellectuels, essentiellement de ce pays ou ayant un lien fort avec celui-ci (ce qui n’est pas à reprocher), ont martelé aux opinions internationales que le pays était pour le monde la digue de protection en première ligne contre la barbarie, oubliant la sienne.

Benyamin Netanyahou voulait repousser son procès, la justice du pays en a décidé autrement. Quelle fantastique opportunité de vouloir prouver qu’Israël est une démocratie parfaite, validant ainsi l’une des plus anciennes excuses de maintien de la colonisation et de la brutalité.

On peut lire et écouter l’abondance des commentaires à ce sujet, tous exprimant l’admiration pour un pays qui a un parfait système de démocratie.

Et c’est cela le piège d’une excuse qui ne passera pas cette fois-ci, malgré l’effort acharné de beaucoup. Israël ne peut camoufler son double visage, barbarie extérieure à l’encontre des autres et modèle de démocratie pour les siens.

On ne peut se revendiquer, par de tels massacres inhumains, être un pays de droit et le fouler aux pieds pour les autres. On ne peut décemment le prétendre lorsqu’à fortiori la plupart des pays dans le monde ainsi que la justice internationale constate l’existence d’un crime de guerre et un crime contre l’humanité. Israël est à deux doigts de la qualification de génocide qui ne tardera pas à arriver.

On ne peut, de bon droit, avoir un premier ministre sur lequel pèse un mandat d’arrêt de la justice internationale et le considérer comme légitime chef exécutif du pays. On ne peut arguer être une démocratie pour un procès dont les trois chefs d’accusation sont des menaces de punitions pour bêtises de gamins dans la cour de récréation en comparaison avec les lourds crimes assumés par un gouvernement légal.

Il est l’émanation du suffrage des populations du pays et assumé comme tel comme nous venons de le rappeler. Les horreurs perpétrées par son premier ministre au nom du pays ne peuvent être renvoyées à la qualification d’actes personnels.

Oserait-on pardonner dans toute autre situation de droit un assassin par l’argument qu’il est un bon père ou mère de famille dans son foyer ? Si c’était une caution pour le pardon alors il n’y aurait jamais de condamnations car une très forte majorité d’assassins sont considérés dans leur famille et dans leur entourage comme des pères ou des mères exemplaires.

Au final, avec le procès de Benyamin Netanyahou c’est comme si on voulait condamner un voleur de poules et absoudre un massacre criminel de la part de la même personne.

Peu de journalistes ont relevé, dans cette unanimité d’éloges pour l’indépendance judiciaire du pays, que cette justice a dans son réquisitoire autorisé l’absence éventuelle au procès du premier ministre pour des raisons qui seraient impérieuses pour la sécurité de l’État d’Israël.

La justice reconnait donc que la barbarie du premier ministre est légitime puisque servant les intérêts majeurs de l’État. Comme démocratie d’un état de droit, l’humanité en connait et en connaîtra de meilleures.

Monsieur Benyamin Netanyahou a dit le juge, on vous obligera à comparaitre pour le vol des poules et nous vous laisserons libres pour vos égarements de crimes contre l’humanité dont vous n’êtes d’ailleurs pas accusé dans ce tribunal.

Ce pays ne pourra indéfiniment prendre excuse sur l’horreur dont a été victime la population juive européenne et infliger la même à d’autres.

Boumediene Sid Lakhdar

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