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Iran : plusieurs morts dans des affrontements, des étrangers arrêtés

Iran

Une vingtaine de personnes, notamment des membres des forces de l’ordre, ont été tuées dans des affrontements armés à Zahedan, vendredi 30 septembre, alors que des fidèles ont manifesté après la prière du vendredi après des rumeurs de viol d’une jeune fille par un membre des forces de l’ordre.

Selon les responsables de la province, des hommes armés ont attaqué trois commissariats dans la ville de Zahedan, faisant au moins dix-neuf morts et une vingtaine de blessés.

Dans un premier temps, des manifestants ont lancé des pierres contre un commissariat mais ensuite, des hommes armés ont tenté de prendre d’assaut les trois centres des forces de l’ordre. Le gouverneur de la province a précisé que des banques et des centres commerciaux ont été attaqués par les manifestants en colère.

Plusieurs policiers ont été tués ainsi que le numéro deux des services des renseignements des Gardiens de la révolution.

Un samedi sensible

Ces attaques sont intervenues alors que de nouvelles manifestations ont eu lieu contre le pouvoir dans au moins deux villes de province.

Dans un communiqué, le ministère des Renseignements a annoncé l’arrestation de neuf ressortissants étrangers dans les manifestations de ces deux dernières semaines, notamment des ressortissants français, suédois, italiens, polonais et hollandais. De même, 200 personnes liées aux groupes d’opposition, notamment les Moudjahidines du peuple, des monarchistes et des groupes kurdes armés ont été arrêtés, selon ce même communiqué.

Ces annonces ont été faites alors que ce samedi 1er octobre est une journée sensible avec la réouverture des universités. Ces derniers jours, des étudiants ont manifesté dans plusieurs villes du pays contre le pouvoir.

De nombreuses célébrités prennent position pour le mouvement de protestation

Un ancien footballeur qui avait exprimé son soutien au mouvement de protestation en cours a été arrêté. Hossein Manahi, ancien joueur du club de Persepolis, « aurait soutenu et encouragé » des émeutes par ses prises de position sur les réseaux sociaux, selon l’agence de presse officielle IRNA. Cela fait deux semaines que la jeune Mahsa Amini est morte en Iran, décédée peu de temps après son arrestation par la police des mœurs. Depuis, les manifestations quotidiennes demandent la fin de l’obligation du hijab, le foulard islamique obligatoire pour les Iraniennes, et de nombreuses célébrités se sont en effet exprimées en ce sens.

La courte vidéo montre la comédienne iranienne Fatemeh Motamed-Arya. Elle rend hommage à un acteur décédé quelques jours plus tôt et elle ne porte pas de foulard lorsqu’elle prononce cette oraison funèbre en public.

Un geste fort : l’artiste transgresse la loi, comme d’autres comédiennes iraniennes qui ont choisi ces derniers jours de se montrer sans hijab sur les réseaux sociaux, ou qui ont pris position pour dénoncer la mort violente de la jeune Mahsa Amini. C’est le cas aussi du réalisateur Asghar Farhadi qui a lancé un appel à soutenir « les femmes courageuses » de son pays.

Prises de position aussi dans le monde du sport avec ces images très fortes de l’équipe iranienne de football cette semaine, avant le match contre le Sénégal : pendant l’hymne national, les joueurs sont restés vêtus de leurs parkas noires, la couleur du deuil plutôt que celles du maillot de l’équipe nationale. Au moins deux joueurs de la sélection ont pris fait et cause pour le mouvement en cours. C’est le cas aussi de l’ancienne star du ballon rond Ali Karimi ou de l’ex-joueur arrêté ce vendredi 30 septembre. Face à ces défis, plusieurs officiels iraniens ont menacé celles et ceux que le pouvoir accuse de « souffler sur les braises » de la contestation.

Avec RFI

 

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