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Israël bombarde Gaza, des milliers de Palestiniens fuient vers le sud

Gaza

Terreur sur la population palestinienne de Gaza. L’armée israélienne a bombardé mercredi la bande de Gaza, où les combats se poursuivent notamment dans le nord pendant que des milliers de Palestiniens fuient dans le sud, après un ordre d’évacuation qui fait craindre une nouvelle opération militaire d’envergure.

Les rares images qui nous parviennent de l’enclave de Gaza sont insoutenables. Des corps de bébés démembrés, martyrisés, des femmes courant sous un épais brouillard provoqué par les bombardements israéliens… L’armée israélienne est en train de commettre des massacres de civils. L’interminable guerre que mène l’armée israélienne contre les Palestiniens continue en dépit de tous les appels au cessez-le-feu de l’ONU et de plusieurs pays. Les massacres de civils palestiniens continuent sous les yeux du monde.

Après avoir annoncé le 23 juin que la fin de la phase « intense » de la guerre était proche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé mardi que celle-ci ne s’achèverait qu’une fois « atteints » ses objectifs, dont « la destruction du Hamas et la libération de tous les otages » enlevés le 7 octobre, lors de l’attaque menée par le mouvement islamiste palestinien contre Israël. Sauf que Netanyahu n’est arrivé à aucun de ses objectifs de départ.

Au bout de la destruction de 80% de Gaza et 38000 morts palestiniens et des milliers de morts, l’armée israélienne s’avère incapable de faire plier la résistance palestinienne. Et le Hamas a gardé sa force de frappe.

Dans le sud de la bande de Gaza, dévastée par près de neuf mois de guerre, des milliers de familles ont fui depuis lundi des secteurs de l’est de Rafah et de Khan Younès, contraintes de repartir en quête d’eau, de nourriture et d’abris.

Par des températures proches de 30 degrés, les déplacés fuyaient à pied ou entassés sur des remorques surchargées, au milieu des ruines poussiéreuses de Khan Younès, la plus grande ville du sud de la bande de Gaza d’où l’armée israélienne s’était retirée début avril après une bataille de plusieurs mois.

Environ 250.000 personnes, selon l’ONU, sont visées par l’ordre d’évacuation émis lundi après des tirs de roquettes vers Israël.

Cet appel qui concerne un territoire de 117 kilomètres carrés, soit un tiers de la bande de Gaza, est « le plus important depuis octobre, quand les habitants du nord de Gaza avaient reçu l’ordre d’évacuer » aux premiers jours de la guerre, a souligné mardi le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).

« Sans nourriture, sans eau »

Abdallah Mouhareb, un Palestinien de 25 ans, raconte avoir déjà pris la route, d’un endroit à l’autre, lorsque les forces israéliennes ont visé Khan Younès, en décembre.

Au retrait de l’armée, il est rentré chez lui avec sa famille, avant de repartir, sans savoir où aller. « Nous avons dormi dans la rue sans abri, sans nourriture, sans eau. Il y avait des bombardements autour de nous », dit le jeune homme.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mercredi que presque tous les patients de deux hôpitaux du sud du territoire palestinien, l’Hôpital européen et l’hôpital de campagne du Comité international de la Croix-Rouge, avaient décidé de fuir.

Israël n’a pas indiqué s’il y aurait une nouvelle opération d’envergure dans le sud, mais ses ordres d’évacuation sont généralement un préambule à d’intenses combats.

Après avoir progressé depuis le nord, appelant à évacuer les zones qu’elle visait, l’armée a lancé le 7 mai une opération terrestre à Rafah, une ville frontalière avec l’Egypte, alors présentée comme l’ultime étape de la guerre.

Mais ces dernières semaines, les combats ont repris avec intensité dans plusieurs régions que l’armée avait dit contrôler, notamment dans le nord où elle a lancé le 27 juin une opération terrestre à Choujaïya, un quartier est de la ville de Gaza.

Les combats et les bombardements dans ce secteur ont entraîné le déplacement de 60.000 à 80.000 personnes, selon l’ONU.

Mercredi, l’armée a annoncé poursuivre ses opérations à Choujaïya où elle dit avoir « éliminé des terroristes » et frappé « plus de 50 infrastructures terroristes ». Elle a ajouté que ses opérations continuaient également à Rafah et dans le centre de la bande de Gaza.

Selon un correspondant de l’AFP, des frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont visé mercredi plusieurs secteurs de la ville de Gaza, dont celui de Choujaïya, où une source du Hamas a fait état de combats au sol.

Sept tués ont été retrouvés sous les décombres d’une maison bombardée dans le nord de la ville, selon la Défense civile.

Des témoins ont signalé des tirs d’artillerie sur le centre de la bande de Gaza, notamment le camp de réfugiés de Nousseirat. Dans le sud, des bombardements ont visé le centre et l’ouest de Rafah, selon les autorités du Hamas.

« Un abîme de souffrance »

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d’Israël depuis Gaza, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées durant l’attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l’armée.

En riposte, Benjamin Netanyahu a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël. L’offensive israélienne dans la bande de Gaza a fait jusqu’à présent 37.953 morts, en majorité des civils, dont au moins 28 en 24 heures, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire assiégé, où l’eau et la nourriture manquent, où l’aide arrive en quantité insuffisante, où 1,9 million d’habitants, soit 80% de la population, sont à présent déplacés selon l’ONU.

« Les civils palestiniens de Gaza sont plongés dans un abîme de souffrance. Leur vie est brisée », a souligné mardi la coordinatrice humanitaire de l’ONU pour le territoire, Sigrid Kaag.

La rédaction avec AFP

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