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« J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie »

REGARD

« J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie »

Il me plait entendre le peuple algérien démentir cette citation de Paul Nizan et faire de cet âge le plus beau printemps que nos espoirs de pères et grands pères n’ont pas osé même rêver !  Demain, enfin, les ténèbres, imposées au pays des peintres de lumière : les impressionnistes, quitteront le ciel et la terre poussées par ce formidable souffle que cette jeunesse de ce pays sait faire passer sur le despotisme et l’arbitraire les déracinant tel :  le chêne de La Fontaine !

Combien d’hommes, de femmes faut-il  « réveiller » pour leur annoncer la nouvelle ? Sans doute, tous ceux qui dans un sommeil des justes reposent en terre après avoir offert à la liberté, à la dignité… leur âme de patriote  qui, j’en suis certain, « entendent » cette clameur de leur enfants leur réchauffant le cœur en grandissant leurs chants que nos mémoires ne doivent oublier.

Par delà les générations, les combats, les injustices… ces enfants de mars, héritiers des blessures, des stigmates, des pleurs sans larmes… armés du courage et de la force des hommes de novembre nous ont redonné la fierté d’être algérien!

De grâce, gardons-la ! Ne passons plus la main aux embusqués tapis dans l’ombre de la néfaste histoire de notre pays tels les vieux routiers des salons dorés de l’extraterritorialité !

Méfions-nous de la soldatesque qui laisse  au peuple le combat et vient rafler le fruit de sa lutte au moment opportun. Ne recommençons pas les erreurs post 62 qui reléguèrent  nos pères de l’intérieur, épuisés par les combats et les sacrifices, lorsqu’ils ne furent point décimés, à devenir de simples ombres d’eux même au cœur déchiré et aux rêves peuplés de cauchemars …

Ils n’avaient plus la force, ni le cœur à reprendre leurs armes contre leurs « frères » confiscateurs  de leur victoire. Ils ne surent point et ne voulurent point armer leurs fils, croyant leur terre libérée de l’envahisseur, devenir enfin un espace de liberté, d’égalité et d’épanouissement et de paix !

Ils n’osèrent pas initier leurs enfants au combat, les privant ainsi, au moment de la « peste verte » de la capacité à s’en préserver et à l’éradiquer. Fatale erreur qui coûtat au pays un tribut en hectolitres de sang !  

Aussi, reprenons enfin notre destin en mains, avec les deux mains !, ne laissons plus notre élan de générosité, d’amour de l’autre, de peuple pacifique… nous être confisqué par qui que ce soient, fussent-ils de notre sang.

Demain, il nous faut bâtir, et inventer un autre monde, non seulement pour nous algériens, mais pour tous ceux qui, comme nous rêvent d’un lendemain enchanté… C’est notre destin, c’est notre histoire, c’est notre mission… dans le concert des nations.

Nos pères, après les Vietnamiens,  ont su ouvrir la voie, aux sans voix qui mirent leurs pas dans les leurs afin de secouer le joug de l’impérialisme et du colonialisme condamnant des hommes à n’être que des fantômes sur leurs propres terres victimes  de nervis zélés aux services des exploiteurs habités par l’expansionnisme territorial avançant « l’alibi » de la nécessité d’un « espace vital »???

Alors, forçons les portes du destin et soyons grands, voyons au-delà de notre propre horizon et marquons cette époque de nos chants de liberté retrouvée, de notre force à refuser le mensonge, la spoliation, l’injustice, le mépris, l’arbitraire, le népotisme… cela servira d’étendard à bien d’autres…

 

 

Auteur
Ali Moussa, un immigré en France aux cheveux blanchis

 




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