Le Comité olympique algérien (COA) a condamné jeudi 1er août les « attaques contraires à l’éthique » contre la boxeuse Imane Khelif avant son combat d’ouverture aux Jeux de Paris.
Après avoir échoué à un test d’éligibilité en matière de sexe l’année dernière, Imane Khelif et la Taïwanaise Lin Yu-ting, ont été disqualifiées des championnats du monde l’année dernière à cause de « taux élevés de testostérone », mais jugées éligibles pour boxer dans la compétition féminine à Paris. En face, un cas emblématique que la presse mondiale préfère taire. Nikki Hiltz est un homme ayant fait son coming out en 2016, qui s’est qualifié pour les JO 2024 et participe dans les catégories féminines. Aucun média occidental ne parle de lui car c’est un Américain. En revanche, pour Imane Khelif, femme par dessus tout, avec un déséquilibre hormonal, est qualifiée d’homme sans preuves !
Véritable star en Algérie
Toutes deux ont boxé dans l’épreuve féminine aux Jeux olympiques de Tokyo il y a trois ans. Le COA « dénonce dans les termes les plus forts les attaques malveillantes et contraires à l’éthique dirigées contre notre distinguée athlète, Imane Khelif, par certains médias étrangers », a-t-il déclaré dans un communiqué publié quelques heures avant son combat contre l’Italienne Angela Carini. Le COA a aussi dénoncé des « mensonges qu’il juge complètement injustes ».
La championne algérienne n’a eu besoin que de 46 secondes en moins de 66 kilos pour en finir avec son adversaire du jour, Angela Carini. Khelif s’est hissée au prochain tour qui aura lieu le samedi 03 août. Après un direct au visage adressé par Khelif, Carini s’est retournée vers son coin, signifiant qu’elle ne souhaitait pas continuer. « Je suis montée sur le ring pour combattre. Je ne me suis pas rendue mais un coup de poing m’a fait trop mal et j’ai dit ça suffit », a déclaré après sa défaite la boxeuse italienne aux médias de son pays. « Je ne suis personne pour juger ou prendre une décision, si cette femme est ici, il y a une raison », a-t-elle ajouté.
« Je remercie le peuple algérien. C’est la première victoire, et j’espère obtenir la deuxième pour garantir la médaille. Ensuite, j’espère gagner une médaille d’or », a de son côté déclaré Khelif.
Le soutien de Ismaël Bennacer
Imane Khelif, vice-championne du monde en 2022 à Istanbul dans la catégorie des poids super-légers, est une véritable star en Algérie. Elle avait été reçue par Abdelmadjid Tebboune après son tournoi à Istanbul. Elle avait obtenu la première médaille d’argent de l’histoire pour l’Algérie.
« Ce sont des femmes dans leur sport, et il est établi dans ce cas que ce sont des femmes, a déclaré Mark Adams, le porte-parole du Comité international olympique (CIO), mardi dernier lors d’une conférence de presse, en refusant de citer le nom des athlètes. Toutes les compétitrices qui participent aux JO, suivent, respectent les règles d’éligibilité. » Imane Khelif fait l’objet d’une vague de haine et de cyberharcèlement sur les réseaux sociaux.
Le cas de Khelif et Yu-ting fait écho à l’affaire de la sud-africaine Caster Semenya, spécialiste du 800 mètres en athlétisme mais empêchée de courir dans les catégories féminines depuis qu’elle refuse de prendre un traitement pour faire baisser son taux de testostérone.
Le footballeur Ismaël Bennacer a défendu la boxeuse sur les réseaux sociaux. « Soutien total à notre championne Imane Khelif, qui subit une vague de haine injustifiée. Sa présence aux Jeux Olympiques est tout simplement le fruit de son talent et de son travail acharné. On croit en toi pour porter haut les couleurs de l’Algérie. »
À Tokyo en 2021, Imane Khelif avait pris une cinquième place. Lors des Jeux Méditerranéens 2022 à Oran, elle avait déchaîné les passions et des centaines de personnes espéraient entrer au Palais des Sports pour assister à la finale. « On vient la voir, car elle n’a pas l’occasion de combattre en Algérie, d’habitude on doit se contenter de la regarder à la télévision », racontait à l’époque une handballeuse de l’équipe nationale algérienne.
Avec Rfi