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Journalistes : l’hallucinante déclaration de Mohamed Meziane

Mohamed Meziane

« Plus de 9 000 journalistes accusés de ternir l’image de l’Algérie à l’étranger, selon le ministre de la Communication, Mohamed Meziane. Voilà donc, tout le monde en veut à l’Algérie.

Le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, a-t-il déliré face aux dizaines de micros posés devant lui ? Sa sortie sur l’existence de plus de 9 000 journalistes à travers le monde impliqués dans une campagne visant à nuire à la réputation de l’Algérie laisse pantois. Cette déclaration choc a été faite lors d’un colloque national sur le rôle des médias dans le développement, qui s’est tenu à l’Université Alger 3.

Pourquoi donc 9000 journalistes ? Sur quelle base ce ministre s’est-il appuyé pour avoir cette liste ? Et comment un nombre aussi impressionnant en veuille à l’Algérie ? Bien entendu, même si l’Algérie et tous les pays du monde sont confrontés à une guerre informationnelle, peu de citoyens croient à cette déclaration dénuée de tout fondement scientifique.

Face à cette situation, le ministre Mohamed Meziane a appelé les institutions médiatiques algériennes, notamment les chaînes de télévision, l’Agence algérienne de presse et la chaîne algérienne Internationale, à redoubler d’efforts pour contrer cette désinformation et promouvoir une image positive de l’Algérie à l’échelle internationale. Il a souligné la nécessité pour ces médias de relever les défis et de jouer un rôle actif dans l’arène médiatique mondiale.

Cette annonce du ministre de la Communication soulève une lancinante question: de quelle capacité disposent les médias nationaux complètement discrédités et inaudible intra-muros  pour riposter à cette offensive et défendre l’honneur du pays ? Le ministre aurait sans doute aimé que toute cette « engeance » de journalistes soit soumise aux mêmes mesures iniques et arbitraires auxquelles sont réduits les journalistes algériens. Ainsi, il dormirait sur ses deux oreilles !

Quand on sait la chape de plomb imposée aux médias il n’y a assurément pas de quoi vouloir défendre d’un pouvoir autoritaire en diable.

Samia Naït Iqbal

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