Voilà qui est on ne peut plus clair ! En termes de justice, l’Algérie se rapproche de l’Arabie saoudite. En effet, notre ministre de la Justice, garde des sceaux, Abderrachid Tebbi entame dimanche une visite au Royaume d’Arabie saoudite pour le renforcement des moyens de coopération bilatérale et l’échange d’expertises.
« Le ministre de la Justice effectuera les 6, 7 et 8 mars 2022, une visite au Royaume d’Arabie saoudite, à l’invitation du procureur général du Royaume, Saoud Ben Abdallah Al-Muajab, pour le renforcement des moyens de coopération bilatérale et l’échange d’expertises, en prévision de la signature d’un mémorandum d’entente sur la coopération judiciaire entre les deux pays », indique un communiqué du ministère.
Abderrachid Tebbi a d’ailleurs estime que la signature d’un mémorandum d’entente entre le ministère de la Justice algérien et le ministère public saoudien de « véritable acquis » qui jette les bases d’une « coopération efficace dans la lutte contre la criminalité ». Quel type de criminalité qui puisse lier l’Algérie et le royaume saoudien ? Mystère !
Décidément, la nouvelle Algérie de Tebboune-Chanegriha n’aura pas fini de nous étonner !
Un tel rapprochement présage-t-il de séances de flagellations, de pendaisons et autres châtiments corporels sur les places d’Alger comme cela se pratique au royaume des Saoud ? L’Algérie ne pouvait trouver meilleur partenaire en matière de justice, de liberté et droits de l’homme.
Le royaume saoudien nous transmettra sans hésiter son savoir-faire en la matière en matière d’application stricte de la charia.
Le pays a toutefois un bien triste palmarès. Dans un rapport sur la peine capitale dans le monde, publié en 2020, Amnesty International écrit que « l’Arabie saoudite a exécuté un nombre record de personnes en 2019, malgré une baisse générale des exécutions dans le monde ».
« Les autorités saoudiennes ont mis à mort 184 personnes en 2019, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré par Amnesty en une seule année dans le pays », précise l’ONG.
Outre l’homicide, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue, les attaques à main armée, la sorcellerie, l’adultère, l’homosexualité ; l’apostasie est aussi passible de la peine capitale dans le royaume, qui applique une version rigoriste de l’islam.
À cet égard, il est utile de rappeler le cas Raif Badawi. Après 10 ans d’emprisonnement, ce blogueur aurait dû sortir de prison le 28 février 2022, mais il est toujours détenu à la prison centrale de Dahaban, au nord de Djeddah. Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités saoudiennes à libérer Badawi immédiatement et à lui permettre de rejoindre sa famille, qui vit désormais au Canada.
Pour rappel, après son arrestation en 2012, Raif Badaoui avait été reconnu coupable d’insulte à l’islam et a été condamné à 10 ans de prison, 1 000 coups de fouet, une amende d’un million de riyals (environ 300 000 euros) et une interdiction de quitter le pays pendant 10 ans après avoir purgé sa peine de prison !?
Voilà le genre d’exemples dont veulent s’inspirer nos dirigeants, ça promet !
Kacem Madani